Ma grossesse au Japon : le 1er trimestre (1 à 4 mois)

Ma grossesse au Japon : le 1er trimestre (1 à 4 mois)

Si vous me suivez sur Instagram vous savez déjà que Kiyo et moi attendons un bébé pour le mois de septembre (c’est bientôt !). Je suis actuellement au milieu de mes dernières semaines de grossesse et je reviens sur le déroulement de celle-ci en commençant par les premiers mois.
Comme c’est mon premier article sur le sujet et que j’explique pas mal de choses je vous demande de me pardonner sur la longueur. J’espère en tout cas qu’il pourra servir à des francophones enceintes au Japon.

Préambule

Le saviez-vous ?

Au Japon la grossesse est calculée un peu différemment qu’en France.
Tout d’abord il n’existe pas de comptage en semaine de grossesse, ce sont uniquement les semaines d’aménorrhées (ou équivalent car en cherchant j’ai eu l’impression que ça ne collait pas toujours) qui sont calculées.
Ensuite, au lieu de se passer sur 9 mois, la grossesse au Japon dure 10 mois. Cela s’appelle « totsuki tôka » (十月十日, littéralement « 10 mois et 10 jours » ). Cette différence s’explique par le fait qu’ici la grossesse démarre le premier jour des dernières règles et qu’un mois de grossesse ne compte que 28 jours (4 x 7 jours). 

1 mois : semaines 0 à 3  | 6 mois : semaines 20 à 23
2 mois : semaines 4 à 7
  | 7 mois : semaines 24 à 27
3 mois : semaines 8 à 11  | 8 mois : semaines 28 à 31
4 mois : semaines 12 à 15  | 9 mois : semaines 32 à 35
5 mois : semaines 16 à 19  | 10 mois : semaines 36 à 40

En gros la date prévue d’accouchement est fixée le premier jour du 11ème mois / 40 ème semaine. Au final cela revient au même puisque la grossesse au Japon dure bien 280 jours en tout. Dans mes articles je parlerai de ma grossesse en comptant à la japonaise, sur une base de 10 mois. 

Pour finir ce préambule, je tiens à préciser que tout ce dont je parle est basé sur mon vécu. Il peut y avoir des différences suivant les maternités / municipalités. 

Mes autres articles grossesse

Sur le plan médical, le suivi de grossesse au Japon

Suivi de grossesse

Le suivi de grossesse au Japon se fait dans une maternité. On peut se faire suivre par un gynécologue « indépendant » (non rattaché à une maternité, comme en France) mais c’est plus pour celles qui retournent chez leurs parents pour accoucher donc je zappe car ça ne concerne normalement pas les françaises/francophones accouchant au Japon.

Les examens sont réalisés par un un gynécologue obstétricien en coopération avec des infirmières. Il n’y a pas de suivi par des sages-femmes même si des entretiens peuvent être proposés pendant le dernier trimestre.

Le planning des examens est très précis et  en général il est prévu comme ceci : 
– jusqu’à la 10ème semaine : toutes les 2 semaines;
– de la 11ème à la 23ème semaine : tous les mois;
– de la 24ème à la 35ème semaine : toutes les 2 semaines;
– de la 36ème semaine jusqu’à l’accouchement : toutes les semaines.

À ce que j’ai pu recevoir comme témoignages sur Instagram, la grossesse au Japon semble très médicalisée par rapport au suivi français mais pour ma part je trouve ça super d’être bien suivie, ça me rassure beaucoup.

Le choix de la maternité

Trouver une maternité à Fukuoka
La salle d'attente de ma maternité à Fukuoka...
Trouver une maternité à Fukuoka
... et son jardin !

Pour cette grossesse je suis simplement retournée dans la maternité où j’avais été suivie la dernière fois. et donc je vais vous raconter brièvement comment je l’ai choisie. 

Lorsque j’ai su que j’étais enceinte (la première fois donc) et qu’il me fallait trouver rapidement un établissement pour mon suivi, j’avais un seul critère non négociable : pouvoir profiter de la péridurale. Chacune fait comme elle veut mais pour ma part je ne me voyais absolument pas accoucher dans la douleur. Je voulais donc être suivie dans une clinique qui proposait la péridurale 24h/24 et 365 jours par an, ce qui est réputé pour être rare au Japon. 
Avec Kiyo nous avons fait des recherches et surprise :  il y en a étonnamment « beaucoup » de maternité la proposant à Fukuoka, si je me souviens bien on a dû en trouver une dizaine dans nos premières minutes de recherche. On a la chance d’en avoir plusieurs près de chez nous et on a choisi la plus proche qui a une excellente réputation dans toute la ville, non seulement au niveau des soins que du service (nourriture, chambre, etc).

J’ai été suivie dans cette maternité tout au long de ma première grossesse et c’est là où j’ai été hospitalisée pour mon IMG. Malgré le mauvais souvenir j’ai toujours été très satisfaite du suivi et c’est naturellement que j’y suis retournée pour ma grossesse actuelle.

Je préfère ne pas dévoiler le nom de ma maternité pour le moment (j’y consacrerai un article entier dans quelques temps) mais je me ferais un plaisir de renseigner par mail mes lectrices habitant Fukuoka car elle est vraiment très très bien. N’hésitez pas à me contacter.

Déroulement d'une consultation

Mes consultations se passent toujours de la même façon.
1/ Je dépose mon carnet mère-enfant, mon carnet de coupons, ma carte de membre de la maternité et ma carte d’assurée à l’accueil (tout est regroupé dans une pochette fournie par la maternité) puis je vais aux toilettes pour que mon urine soit analysée (tout est fait sur place, il n’y a pas de labo d’analyse au Japon).

2/ Je reviens dans la salle d’attente jusqu’à ce qu’une infirmière appelle mon nom. Elle me guide dans une petite pièce où elle contrôle mon poids, ma tension, mesure la hauteur de mon utérus et fait aussi une prise de sang si nécessaire. J’en profite pour lui donner mon DVD où sera gravée la vidéo de l’échographie du jour (à partir de la 10ème semaine).

3/ Je traverse ensuite le couloir pour entrer dans la salle où se trouve le médecin. Je m’assois en face de lui, il me demande rapidement si comment ça va, si je n’ai pas eu de perte de sang ou d’autres soucis puis je passe sur la table d’examen pour l’échographie. Pendant l’écho il m’explique un peu ce qu’il voit, où en est le développement du bébé puis on écoute les battements cardiaques. Une fois l’écho terminée, il m’explique un peu plus ce qu’il a vu puis il me donne quelques infos et répond à mes questions. Je termine la consultation en récupérant mon DVD, quelques photos en 2D et en 4D et une carte montrant la taille réelle de l’embryon/foetus.

Les examens avec le docteur se passent plutôt rapidement, en tout je crois que je dois rester dans la pièce 15 minutes maximum. Les médecins japonais sont réputés expéditifs et c’est vrai mais ce n’est pas pour me déplaire, n’étant pas très fan des bavardages inutiles. Par contre les docteurs de ma clinique sont adorables et vraiment à l’écoute. Ils expliquent chaque geste avant de le faire, il n’y a aucun geste qui n’est pratiqué sans le consentement de la patiente et ils n’hésitent pas à prendre du temps pour répondre aux questions et parler de mes peurs et envies.
J’ai vraiment l’impression qu’ils font tout pour que la grossesse se passe sans stress et dans les meilleures conditions.  La clinique est une sorte de cocon et je suis heureuse d’y aller à chaque fois.

Dans ma maternité il y a 5 médecins fixes + 4 qui peuvent venir en cas d’urgence. Ils ont des jours de consultation fixes alors je peux choisir avec qui je veux me faire ausculter. J’ai eu un bon feeling avec le premier que j’ai vu lors de ma précédente grossesse alors je m’arrange pour toujours tomber sur lui. Néanmoins il m’est arrivée de me faire ausculter par les autres lorsque je venais pour une urgence et ils sont tous gentils et chaleureux.

Examens du 1er trimestre

 Analyse d’urine (obligatoire)
Passage obligé aux toilettes avant chaque examen. On vérifie le sucre et les protéines contenues dans les urines.

 Vérification du poids (obligatoire)
Les médecins japonais sont réputés pour être sévères concernant la prise de poids. Dans ma maternité ils sont un peu regardants seulement si on a demandé la péridurale (on nous fait signer un papier comme quoi on ne pourra peut-être pas l’avoir si on prend plus de 20kg) ou si on prend trop de poids entre deux examens. Dès les premières consultations on reçoit une courbe de poids adaptée en fonction de son BMI. Par exemple dans mon cas avec un BMI « normal », on peut prendre entre 9 et 12kg ce qui est tout à fait raisonnable.

 Prise de tension (obligatoire)

■ Mesure de la hauteur de l’utérus (obligatoire)
À partir de la 12ème semaine, fait avec un mètre ruban.

■ Échographie(obligatoire)
Réalisée à chaque examen, elle est endovaginale jusqu’à la 10ème semaine. (en passant je n’en suis pas revenue d’apprendre qu’en France c’est seulement 3 échos en tout ! Vous êtes super courageuses les françaises !).

■ Prise de sang (obligatoire)
Réalisée aux alentours de la 8ème semaine, elle permet de vérifier le groupe sanguin et son rhésus, le nombre de plaquettes, la glycémie, si on ne fait pas d’infection ou d’anémie. On a aussi un dépistage du diabète gestationnel, des hépatites B et C, du sida, de la syphilis et, si on tombe sur une maternité qui inclut l’examen, de la toxoplasmose.

 Dépistage de la trisomie 21 (facultatif)
Proposé aux alentours de la 8ème semaine, l’examen doit se faire à la fin du 4ème mois. Il coûte entre 10 000 et 30 000 yens selon la maternité (15 000 yens pour la mienne) et selon mes informations il y a environ 50% des femmes qui le font. Dans tous les cas les docteurs le recommandant si ils aperçoivent un soucis, sinon ils ne disent rien.

Interdits et autres restrictions pendant la grossesse

La nourriture
Il y a très peu d’interdits alimentaires au Japon. Officiellement je n’ai pas le droit aux fromages non pasteurisés, au jambon cru, au saumon fumé… et c’est tout ! J’ai vérifié avec la dame du centre de santé au moment où elle me l’a expliqué : le reste je peux en manger mais en petites quantités, même les poissons crus ! Niveau boisson pas d’alcool bien sûr mais on peut boire du café ou du thé en petite quantité, sauf le thé d’orge qui peut être consommé sans modération car sans caféine.

Les japonais sont vraiment très souples et j’ai l’impression que si beaucoup de femmes enceintes suivent ces conseils, pas mal s’imposent plus de restrictions. C’est aussi le cas pour moi. Si lors de ma précédente grossesse je n’avais pas fait attention plus que ça, cette fois avec mon antécédent je m’impose un régime strict sans aucun écart, allant même jusqu’à ne pas manger de légumes crus s’ils ne sont pas lavés par mes soins. 

Le sport
Pas de sport avant la 16ème semaine, même pas de sports doux comme la piscine ou le yoga ! On a juste le droit à de la marche. Lors de ma première grossesse j’avais prévu d’aller faire quelques longueurs le lendemain de mon deuxième rendez-vous (8sa) mais l’infirmière a dit non. Bien sûr le vélo est interdit ainsi que le yosakoi. Inutile de dire que je manque cruellement d’activité physique…

Les onsens
Aucun souci pour profiter des bains chauds mais il ne faut pas y rester trop longtemps (10 / 15 minutes max). Certaines eaux sont déconseillées pour les femmes enceintes alors il faut voir au cas par cas. Pour les bains de tous les jours à la maison, les infirmières m’ont conseillé de ne pas régler l’eau à plus de 39 degrés.

Les démarches à faire
Grossesse au Japon, le carnet mère-enfant (boshi techô)
Le carnet mère-enfant (boshi techô)

Lors du 1er trimestre il n’y a aucune démarche à entreprendre du côté français et juste une du côté japonais : déclarer sa grossesse à la ville.
Pour cela il faut d’abord attendre de recevoir le certificat signé du médecin certifiant qu’on a entendu les battements du cœur. Inutile donc de se précipiter à peine le test de grossesse effectué. Ensuite il faut aller au centre de santé de son arrondissement ou de sa municipalité. Si certaines cliniques s’occupent directement des démarches, pour ma part je les ai faite moi-même.
Armée du fameux certificat, d’une pièce d’identité avec photo (ma carte de résidente) et de mon numéro « My number »  (les papiers à fournir peuvent changer d’une ville à l’autre), je me suis donc rendue au centre de santé d’où je dépends.  On m’a fait remplir un papier avec plein d’infos personnelles puis on m’a remis un sac qui contenait un carnet mère-enfant, un badge de grossesse, des coupons pour 14 de mes prochaines visites médicales (ce qui les rend gratuites ou presque), des tonnes de brochures sur la grossesse à Fukuoka et… un paquet de couches !

Le carnet mère-enfant (母子手帳, boshi techô) est une sorte de carnet de santé : on y note tout ce qui a rapport à la santé du bébé puis de l’enfant (taille, poids, maladies, vaccins, dents, etc) mais il y a aussi une partie sur la grossesse et le suivi post-accouchement. Comme il y a tout noté dedans et que c’est un peu le lien entre moi, mon bébé et le personnel médical il doit être en permanence dans mon sac.

Petit avantage : à Fukuoka on a le droit à 10% de réduction dans les supermarchés du groupe Nishitetsu sur présentation du carnet (la mère, le père et les grands-parents peuvent l’utiliser).

Ma grossesse et moi

Comment j'ai appris ma grossesse

Grossesse au Japon, un test de grossesse japonais

J’ai eu la chance de retomber enceinte très rapidement, seulement 3 mois après mon IMG.

Après une période difficile psychologiquement suite à celle-ci je me suis mise à avoir d’autres angoisses concernant cette future grossesse.
J’ai eu quelques soucis de régulation d’hormones post-partum et heureusement tout est rentré dans l’ordre en un mois grâce à un petit traitement mais pendant cette période j’étais super déprimée et angoissée. J’avais une peur bleue de ne pas pouvoir retomber enceinte alors que le gynécologue me disait que tout allait parfaitement bien. J’étais juste un peu lente à me remettre et mon corps n’avait pas complètement récupéré.

Bref, ça a été une joie intense et un soulagement lorsque j’ai vu la barre apparaître sur mon test de grossesse et Kiyo était aussi heureux que moi.

 

Se procurer un test de grossesse au Japon

On en trouve en pharmacie/droguerie (drug store) ou sur internet. On peut aussi en trouver dans certains combinis et supermarchés à condition que les magasins soient homologués pour la vente de ces produits donc aller dans une drug store est le plus simple. Un lot de 2 tests coûte entre 700 et 1200 yens suivant les marques. Ils sont fiables à partir d’une semaine de retard sur la date présumée des dernières règles.

« Test de grossesse » se dit « ninshin kensa-yaku » (妊娠検査薬)​ en japonais.

 

Et la prise de sang ?

Au Japon on ne fait pas de prise de sang pour confirmer une grossesse. On passe plutôt une échographie endovaginale qui fait office de vérification.

Maux de grossesse

Je ne saurais dire si j’ai été épargnée ou non car les maux étaient parfois pénibles au point de ne pas pouvoir aller travailler mais j’ai lu des témoignages bien pires que ce que j’ai eu. En tout cas j’ai plus « souffert » cette fois-ci que lors de ma précédente grossesse.

Pour résumer brièvement, voici une liste de tous les maux que j’ai pu avoir : nausées, envie irrésistible de dormir, fatigue, dégoûts alimentaires (légumes cuits, riz, pâtes, tout ce qui est frit, viande hachée et aliments sucrés), salive abondante et au mauvais goût, mal de dos et insomnies.

Mes achats

Pour moi : de l’acide folique et mon premier legging de grossesse.

Pour le bébé : rien.

Mon 1er trimestre de grossesse mois par mois

Grossesse au Japon, 2ème mois
2 mois (semaines 4 à 7)

Après avoir eu mon test positif, je suis retournée dans ma maternité pour mon premier examen de grossesse. J’étais à la fin de ma 4ème semaine donc on a juste vu la petite poche, sans rien dedans.

Le prochain rendez-vous était fixé deux semaines plus tard et ce fut les deux semaines les plus stressantes de mon premier trimestre. J’avais tellement peur que l’embryon ne se développe pas mais
heureusement à 6 semaines et 5 jours  on a pu confirmer les battements de coeur donc à l’issue de ce rendez-vous j’ai pu aller déclarer ma grossesse à la ville.
Lors de cet examen j’ai pu parler avec mon médecin des causes de mon IMG. J’ai appris qu’il n’y avait pas de soucis du côté du fœtus, ni du placenta.  Apparemment j’ai fait cette fausse couche tardive probablement à cause d’un parasite. Il m’a un peu parlé des solutions préventives qu’il pourrait me proposer pour que ça ne se reproduise pas.

Je suis retournée à la clinique une semaine plus tard pour des petits saignements qui heureusement se sont arrêtés très vite et qui étaient sans gravité.

3 mois (semaines 8 à 11)

Le mois des maux de grossesse ! C’était pénible mais ça me rassurait car avoir des maux de grossesse = tout va bien (en tout cas c’est ce qu’on dit au Japon).

Lors de mon 3ème mois j’ai commencé à prendre le traitement dont le médecin m’avait parlé : de la médecine chinoise (kanpô-yaku) qui diminue les risques de fausse couche et améliore la circulation sanguine. Ce traitement est à prendre 3 fois par jour avant chaque repas et ce jusqu’à minimum 30 semaines de grossesse.
Les médicaments kanpô-yaku se présentent sous la forme de sachets remplis de petits granulés à avaler : tout ce que je déteste. En plus il faut savoir que ce genre de médecine perd ses propriétés si mélangé avec des boissons autres que l’eau ou des aliments.
Ça ne passait vraiment pas et je voyais déjà ma grossesse se transformer en enfer alors j’ai cherché des solutions et j’ai trouvé la méthode miracle : des gélules vides (trouvables dans tous les drugs stores) que je remplissais du médicament. Ça me faisait 6  grosses gélules à prendre 30 minutes avant chaque repas ce qui était assez contraignant mais largement plus supportable que ces horribles granulés. 

Lors de ce 3ème mois j’ai pu confirmer ma péridurale, et ai reçu tout un tas de brochures et de choses utiles pour moi comme une carte montrant ma courbe de prise de poids idéale, un album photo où ranger mes échographies ou encore un set de DVD à graver pour y mettre les vidéos des échos qui sont systématiquement enregistrées.

Grossesse au Japon, 3ème mois
Grossesse au Japon, 4ème mois
4 mois (semaines 12 à 15)

Si lors de ma première grossesse tous les maux du premier trimestre s’étaient arrêtés à la 12ème semaine, cette fois ils ont joué les prolongations mais en s’atténuant petit à petit. D’autres maux sont apparus vers la 14ème semaine comme des douleurs ligamentaires, mal de dos et insomnies. 
Mon ventre a également commencé à prendre du volume. Il a commencé à sortir vers la 8ème semaine ce qui m’a étonnée car lors de ma première grossesse je n’avais quasi pas de ventre jusqu’à la « fin ». Cette fois ‘était un peu différent mais même si je pouvais toujours porter mes vêtements habituels j’ai quand même « investi » dans un legging de grossesse hyper confortable.

Lors de ce 4ème mois j’ai eu le malheur d’attraper une bronchite ce qui m’a fait craindre d’avoir été contaminée par le coronavirus. À l’époque (début mars), on commençait tout juste à avoir les premiers cas à Fukuoka et j’ai téléphoné pour savoir si je devais passer un test mais comme je n’avais pas de fièvre on m’a dit que ce n’était pas la peine. Heureusement ce n’était pas le virus et mon 4ème mois s’est déroulé plutôt tranquillement, la perspective d’une fausse couche précoce étant désormais écartée.

Enceinte au Japon ? Quelques conseils utiles pour le 1er trimestre

  • Ne tardez pas pour choisir une maternité (l’idéal est de se décider avant 8sa) mais pas de précipitation non plus : prenez le temps de vous renseigner sur le suivi, les chambres, les tarifs, la péridurale (voir ci-dessous), etc. Pareil si vous avez des souhaits particuliers concernant votre grossesse ou votre accouchement (surtout pour des choses peu communes au Japon). C’est primordial de se renseigner avant de s’inscrire car changer de clinique est difficile et cela peut être refusé sans bonne raison (ou parce que pas de places). Si vous lisez le japonais inscrivez-vous sur le site de Women Benesse où on trouve des avis de patientes sur presque toutes les cliniques du pays. 
  • La péridurale est encore peu commune au Japon même si ça commence à se démocratiser. Il faut compter entre 70 000 et 100 000 yens de plus sur la facture finale. Pensez à vérifier en amont comment elle est appliquée : certains hôpitaux ne la proposent ni la nuit ni les week-ends / jours fériés ou ne l’appliquent qu’avec un déclenchement obligatoire. D’autres encore limitent le nombre de doses (au-delà c’est en supplément payant) ou injectent peu de produit pour imposer à la femme une certaine douleur…
  • Les frais de grossesse ne sont pas remboursés par la sécurité sociale ou les mutuelles d’entreprises car ce n’est pas considéré comme une maladie. Par contre quelque soit la municipalité où vous habitez vous recevrez des coupons pour payer vos examens médicaux. Le reste (hospitalisation, visites supplémentaires, etc) est à votre charge. Il y a des aides mais j’en parlerai au dernier trimestre car il n’est pas nécessaire de faire les démarches plus tôt.
  • Pensez à acheter une protection pour votre carnet mère-enfant. Vous devez l’avoir sur vous en permanence jusqu’à la rentrée en primaire de votre enfant et il vaut donc mieux en prendre soin dès le début. Certaines maternités (comme la mienne) la fournissent automatiquement.
  • Enfin, dans la mesure du possible évitez vraiment de faire des comparaisons entre le suivi de grossesse en France et au Japon. Les deux pays ont des façons de faire et des calendriers différents avec chacun ses avantages et inconvénients. Mieux vaut le savoir et l’accepter pour éviter tout stress.
    Autrement si vous avez des souhaits ou des demandes, osez en parler. J’ai été effarée de lire des témoignages de françaises au Japon se braquant car le personnel soignant ne faisait pas comme si ou comme ça alors que quand on demande gentiment il n’y a en général pas de soucis, expérience vécue.

Un peu de vocabulaire

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38 Comments

  1. Merci pour cet article, cela ne me concerne plus (j’ai déjà fait mon job pour perpétuer l’humanité haha) mais je trouve très intéressant de savoir comment ça se passe au Japon 🙂

    • Merci beaucoup pour ce superbe article ! Très hâte de lire le prochain et surtout bonne fin de grossesse !

  2. Encore félicitations à toi et ton chéri !

    Ta maternité à l’air géniale. Elle est tellement belle. Et tu l’air très bien suivie.

    Je préfère la méthode japonaise en terme de semaine et de mois pour compter les semaines de grossesses. En France j’ai du mal a comprendre

    Et comme tu dis en France le suivi est moindre si tu n’as pas une grossesse à risque ou si tu n’as pas un gynécologue ou une sage femme conciliante. Dans mon malheur où chaque jour était un combat, j’ai pu voir ma fille évoluée plusieurs fois par semaine sinon c’est seulement 3 fois c’est juste inimaginable pour moi.

    En tout cas je te souhaite une belle fin de grossesse.

  3. Super intéressant ! Je suis en plein dedans car enceinte de 30sa et je vis en Suisse ou c’est encore différent de la France… C’est même différent entre 2 régions de la Suisse (j’ai eu la.premiere à Genève et la je suis suivie en Suisse alémanique)! Est ce que c’est le cas au Japon (par ex entre Fukuoka et Tokyo ou Sapporo)? C’est différent ce que tu décris mais pas fondamentalement non plus, lors bases sont les mêmes (la médecine reste la médecine)
    Très bon article et bonne fin de grossesse !

    • Très bel article et très complet ! Je suis sage femme et c’est tellement intéressant de te lire ! Le suivi de grossesse a l’air très doux et rassurant pour les mamans, c’est ce dont elles ont besoin. La grande différence est le rapport à la douleur et la péridurale (En ce moment on parle beaucoup de violences obstétricales qui consistent souvent à une mauvaise prise en charge de la douleur, cette différence de mentalité Orient occident est intéressante) et le traitement/cocooning des mamans…. Si on pouvait proposer ce service d’hôtellerie aux mamans !!!Également, on peut faire plus d’échographies pendant la grossesse, c’est juste que 3 minimum sont remboursées.

    • N’ayant vécu et ayant été enceinte qu’à Fukuoka je ne saurais dire. Peut-être voir avec d’autres françaises du Japon pour comparer ?

      Bonne fin de grossesse à toi aussi.

  4. Toute mes félicitations pour cette merveilleuse nouvelle! Je suis si heureuse pour vous! Profites bien à fond de ces derniers instants de grossesse mais également de votre rencontre!
    Personnellement, je ne pourrais être enceinte au Japon, déjà que je trouve la grossesse surmédicalisée en France! (mais bon j’ai eu tellement de soucis avec la médecine européenne, je suis devenue un peu phobique des hôpitaux…). Pourrais-tu , un jour, expliquer les démarches pour une adoption au Japon (c’est mon cas en France et j’aimerai voir les différences par curiosité).
    Merci pour ta bonne humeur et ton blog particulièrement intéressant!

    • Je suis du même avis pour la surmédicalisation. Surtout quand c’est une première grossesse, on est facilement inquiets mais si médicalement il n’y a pas lieu d’avoir un suivi de très près, autant minimiser les examens. Trois échographies me semblait peu au début mais au final ce n’est pas plus mal. Les prises de sang mensuelles étaient déjà assez contraignantes comme ça ! D’ailleurs à part ces prises de sang et les échographies je n’ai pas eu d’autres examens (longueur /ouverture du col par ex). Je trouve que quelque part la surmédicalisation dépossède et depersonnalise la grossesse…

      • Ici on n’a pas de prise de sang mensuelle (une par trimestre) et les examens du col se font uniquement si on a pas de soucis, avant le dernier mois. Mon cas étant un peu particulier, j’en ai eu toutes les deux semaines au 2ème trimestre puis toutes les semaines durant mon hospitalisation.

        Pour ma part j’aime être très bien suivie, je ne pourrais jamais être enceinte en France, je passerais mon temps à m’inquiéter.

    • Encore toutes mes félicitations pour cette belle nouvelle. Plein de bonheur ❤️
      Article très intéressant et bien détaillé. Continue comme ça

    • Merci beaucoup.
      Non un article sur l’adoption n’est pas prévu : sur mon blog je ne poste que des choses en rapport avec Fukuoka, Kyûshû ou ma vie quotidienne et vu nous n’adopterons pas d’enfant je n’en parlerais pas.

      • Ce n’est pas grave je me renseignerai autrement. Je comprends dans ton cas que tu aies eu besoin d’une médicalisation plus poussée de ta grossesse, c’est très bien d’avoir trouvé ce dont TOI tu avais besoin.
        Je n’ai pas Instagram donc je le dis ici: félicitation pour la naissance. bienvenue sur Terre petit ange que ta vie soit longue et pleine de bonheur! Que la joie et la santé règne sur ta famille! Pleins de bisous à vous trois.

    • Un très bon article . J’avoue que la différence pour le régime alimentaire me scotche. En France, on est tellement surveillé. Par contre, la péri… C’est une telle avancé.

  5. Bonjour ,

    Moi qui travaille comme infirmière avec des sages-femmes, ton article est fort intéressant. Je leur ferais lire d’ailleurs.
    J’ai appris des choses.
    Encore merci à toi.

  6. Bonjour Béné et surtout : félicitations à toi et Kiyo !!! J’ai été ravie d’apprendre la nouvelle sur Instagram 😀
    C’est intéressant de savoir comment ça se passe au Japon même si je n’ai jamais été enceinte. Je trouve ça génial d’avoir droit à une échographie à chaque examen 🙂 Ta maternité a l’air vraiment super (et ces photos ! On dirait un hôtel haha).
    Belle fin de grossesse !

  7. Bonjour
    Moi qui aies accouché il y a 4 Mois on voit bien les différences entre la France et le Japon, les sages femmes peuvent manquer car c’est avec elles que j’ai eu le plus de réponses à mes questions.
    J’espère que ta fin de grossesse et ton accouchement se passeront bien.

  8. Bon courage pour les derniers jours/semaines!
    Très bon mois ça, septembre (je suis de septembre aussi, haha ^^)
    (^3^)~~

  9. Sorry to respond in English (I can read French but not write it well)
    This is such a helpful article! Thank you for explaining everything so well! Hoping you have a smooth last few weeks of pregnancy and birth. All the best!

  10. C’est super intéressant de voir les différences entre pays. J’ai eu ma fille en Irlande, une expérience très différente de la France et du Japon apparemment ! Moi, je n’ai été suivi QUE par des sages-femmes, et j’ai eu 2 échographies. Je te trouve super courageuse de supporter toute la médicalisation, j’aurais haï ça. Idem pour le poids, je n’ai absolument pas été surveillée. Enfin, je savais qu’il fallait que je prenne entre 9 et 11 kilos (j’ai pris 9 tout pile) mais je n’étais pas pesée souvent, et je n’ai jamais eu la moindre pression là dessus. Par contre… C’est une maternité ou un hôtel de luxe ?! Incroyable, c’est merveilleux cette salle d’attente !!
    Bon courage pour la fin de grossesse, et bonne chance pour ton accouchement !!

  11. Bonjour,
    je vous suis de loin, parfois avec des poses, mais je sais que je peux compter sur vos articles pour avoir des informations ou me rassurer. En effet mon fils est au Japon à Fukuoka depuis 2014, d’abord par intermittence, puis définitivement, marié depuis fin 2019. Heureusement que vous êtes là. A chaque interrogation, je vais vous lire. Avec cette épidémie nous sommes loin les uns des autres et vos écris sont une bouffée d’oxygène.
    Je lis avec beaucoup d’intérêt ce que vous écrivez et je vous admire et vous félicite pour votre énergie positive.
    Le bonheur et la maternité vous vont à merveille. Vous êtes resplendissante.
    Reposez vous bien et plein de bonheur aux futurs parents et à leur petit bout.
    Votre article sur la maternité est étonnant et très intéressant. C’est très différent d’ici. Mais je trouve ça bien. On prend soin de vous. C’est vrai, ce n’est pas une maladie, vous vous avez eu des soucis, pour d’autre il n’y a aucun incident. Mais il y a tellement d’interrogations. Notre corps, nos hormones, nos humeurs changent. On a besoin d’un accompagnement. En France peut d’accompagnement et pourtant, semble t’il, de plus en plus de contraintes et d’interdictions. Dans quel pays a t’on l’esprit le plus libre pour profiter de sa grossesse…
    En tout cas ça vous réussi, profitez bien, faites vous bichonner,
    Et à très bientôt de vous lire.

  12. Merci pour ce partage d’expérience! Le suivi est très complet au Japon, moi qui suis une grande stressée j’aurais aimé avoir ce genre de suivi et ce genre de clinique wow c’est si beau! en France nous avons moins de rdv et je me plaignais de n’avoir que 3 écho…
    Par contre avec autant de rdv comment cela s’articule avec le travail? En France nous avons droit à des absences pour tous les rdv obligatoires et le conjoint n’a le droit qu’à 3 absences (en gros ça couvre les rdv pour les échographies).
    Encore félicitations et plein de bonheur pour la suite 🙂

  13. Il y a des choses un peu différentes dans ma maternité comme par exemple la nourriture chez moi c’était vraiment strict… absolument pas de poisson cru ici … qui plus est, comme j’avais un fœtus grand par rapport aux japonais et bébé ne à 4kg204 ils croyaient que je mangeais trop xD (alors que non c’est génétique )

    Toutes mes félicitations et belle fin de grossesse ! Et belle rencontre avec bébé

  14. Bénédicte, merci pour cet article et les informations qui sont apportées. C’est toujours très intéressant de te lire, quand je vois qu’un de tes articles est arrivé, je trépigne d’impatience en attendant le moment d’en faire la lecture.
    Je te souhaite de doux moments pour cette fin de grossesse et je suis extrêmement contente pour toi.

  15. très bel article
    et bon courage pour la fin de la grossesse et le début de ton rôle de mère

  16. Merci pour cet article très intéressant…..c’est toujours très enrichissant de voir comment se passe les choses dans d’autres pays que le notre ^-^
    Ta maternité à l’air magnifique !!!! Ca donne presque envie de faire des bébés japonais lol
    Bonne fin de grossesse et hâte de lire la suite ^-^

  17. Premier commentaire, même si je vous lis avec plaisir depuis longtemps. Merci de partager avec nous ces instantanés japonais.
    J’ai une question sur les interdits alimentaires : quand vous dites que tout est autorisé, sauf deux trois aliments, est-ce que le natto est autorisé aussi ? Je suis accro à la cuisine japonaise, et je ne suis pas sûre qu’un gynéco français sache répondre, sachant que le soja fermenté n’est pas très connu dans l’Hexagone.
    J’en profite pour vous souhaiter une très bonne fin de grossesse, et le meilleur à vous et votre famille, de votre côté du globe 🙂

    • Oui le nattô est permis ici mais le poisson cru l’est aussi donc même si les français ne connaissent pas ce produit il vaut mieux expliquer ce que c’est et demander confirmation à un professionnel.

  18. Toutes mes félicitations. Je suis heureuse pour vous deux. Béné, tu rayonnes sur la photo des cerisiers en fleurs. ☺
    Mes souvenirs datent d’il y a 15 ans déjà. Mais pour certains membres du corps médical, j’avais vraiment l’impression que ma grossesse était une maladie… Alors que ce n’est pas du tout le cas.
    Je suis étonnée pour le peu de restrictions alimentaires. C’est le paradis au Japon.
    Merci d »avoir partagé avec nous tes impressions, ton expérience etc… c’est toujours très intéressant de connaître ce qu’il se fait ailleurs.

    Prends bien soin de toi, de vous. Et profite de ces derniers instants magiques car ça passe tellement vite. 😉

  19. Merci pour cet article très intéressant. J’ai découvert ainsi un aspect du Japon qui m’était totalement inconnu. Encore félicitations pour le petit bout !

  20. Bonsoir, merci pour tous ces détails très intéressants. Différent d’ici, mais enrichissant! Je suis très heureuse pour toi et ton époux, je « vous » souhaite une belle fin de grossesse, et surtout beaucoup de bonheur à tous les trois. Le sens de la vie est là. Et sentir cette petite vie adorée en soi, tout comme tenir son petit bébé dans ses bras et le regarder changer, grandir, cela n’a pas de prix. Profitez tous les deux autant que possible avant et après sa naissance.. Et surtout soyez heureux.

  21. Merci pour ce partage, illustré par de douces photos ; c’est toujours agréable de lire un de tes articles.
    J’ai suivi ta grossesse sur les réseaux et profite des stories quotidiennes. J’ai été très surprise de cette maternité/hôtel presque un décor de disneyland. Mais tu as du t’y sentir bien. J’aurais aimé un endroit comme celui-ci pour donner naissance à notre poupée. Les hôpitaux sont tellement impersonnels et froids…
    Je vous souhaite à tous les 3 beaucoup de bonheur.

  22. Merci pour ce retour. J’ai adoré lire cet article d’autant plus que j’ai accouché peu de temps avant toi. Quelle différence de service ! Cela donne à rêver. Mes souvenirs de l’hopital français (j’ai accouché dans un privé à but non lucratif) un bel accouchement, même si le suivi était trés impersonnel surtout durant ma grossesse … Une nourriture vraiment affable, Sur tous les plats qui m’ont été servis. Je n’en ai mangé qu’un !

    Heureusement ces souvenirs passent bien vite aprés l’arrivée de notre enfant. 🙂