Échappée dans le village de Soeda : Hikosan Daigongen
Échappée dans le village de Soeda : Hikosan Daigongen
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Si vous n’habitez pas Fukuoka ou la région nord de Kyûshû il est peu probable que vous ayez déjà entendu parler de Soeda, un village perdu dans les montagnes du sud-est de la région de Fukuoka. Je me trompe ?
Je ne m’y étais jamais intéressée plus que ça jusqu’à il y a un peu plus d’un an lorsque j’ai découvert LE spot secret à momiji : Hikosan Daigongen.
J’y suis allée en novembre dernier et {attention spoil} l’endroit m’a laissé un souvenir impérissable et fait désormais partie de mes endroits fétiches, toutes catégories confondues. C’est parti pour une chasse aux feuilles d’automne, au cœur des montagnes de Fukuoka !
(PS : je tiens toujours à poster chronologiquement mais je profite d’un hiver plutôt calme pour rattraper mon retard sur le blog)
De Hakata à Hikosan
Qu’on se le dise, aller à Soeda et visiter la région en transports en communs, cela se mérite ! Il y a très peu d’informations sur internet, même en japonais (Hikosan Daigongen n’est même pas répertorié sur le site de l’office du tourisme de la préfecture de Fukuoka, c’est dire). Si j’ai un temps pensé que ce que je voulais faire était impossible, à force de persévérance j’ai fini par trouver ce que je cherchais et j’ai pu me concocter un itinéraire en répartissant mes déplacements entre le train, le bus et la marche.
Je suis partie de la gare de Hakata à 6h59 et suis arrivée à Soeda deux heures et deux changements plus tard. Bien sûr j’avais utilisé ma carte Nimoca et il n’y avait pas de borne dans le train ou la gare pour la biper à l’arrivée. Pas de soucis, on est au Japon ! Il me suffira juste de le signaler à mon retour à Hakata pour que les agents de la gare me défalquent la somme correspondante (comme ce fut le cas à Ukiha au printemps dernier).
J’ai tout de suite filé dans le bus communal qui circule en remplacement des trains pour la portion de la ligne (Soeda – Yoake) qui a été fermée suite aux intempéries de l’été 2017. Là non plus je n’ai pas pu utiliser ma carte mais surtout il n’y avait pas de machine pour faire l’appoint. Heureusement le chauffeur avait pile de quoi me faire le change et les autres passagers arrivés après et pris de court autant que moi ont réussi à s’arranger entre eux. Arrivée devant la gare de Hikosan, j’ai filé faire de la monnaie à un distributeur de boissons puis j’ai attendu le bus qui allait m’amener dans les hauteurs du village.
Bref, avant d’arriver à ma première destination il m’aura fallu pas moins de trois heures et 4 changements ! Quand je vous disais que ça se méritait…
Hikosan Daigongen
Le bus m’a déposée à Shakunage-sô iriugichi (しゃくなげ荘入口) , où se trouve un établissement d’onsen. Le véhicule était plein mais j’étais la seule à descendre à cet endroit, le reste des gens (principalement des randonneurs) allant sans doute jusqu’au sommet du mont Hiko, accessible quelques arrêts plus haut. C’est d’ailleurs où j’avais prévu d’aller l’après-midi.
Depuis l’arrêt de bus il me restait une petite marche d’environ 15 minutes. C’est ultra-motivée par les beaux arbres aux feuilles rouges que j’ai pu voir dès ma descente du bus que j’ai attaqué la montée, pas bien difficile sur une belle route goudronnée et avec vue sur les montagnes et la forêt !
Je suis rapidement arrivée à l’entrée du Hikosan Daigongen et j’ai été ravie de constater qu’il n’y avait personne sur le parking devant l’entrée : j’ai eu l’endroit pour moi toute seule durant toute ma visite ! Et quelle visite ! Daigongen m’en a mis plein les yeux.
Un peu d’Histoire
Hikosan Daigongen (英彦山大権現) est un temple-sanctuaire. Il a été fondé pendant l’ère Heian (du 8ème au 12ème siècles) comme un lieu rassemblant les religions shintoïste et bouddhiste. Ce fut pendant longtemps une des 3 plus grandes « écoles » du Japon formant au mouvement spirituel Shugendô (qui se caractérise surtout part une relation étroite entre l’homme et la nature, dans ce cas les montagnes). Le temple-sanctuaire a résisté à diverses guerrse régionales mais en 1868 la séparation stricte des religions shintoïste et bouddhiste marqua la fin de Daigongen. Il a fallu attendre 1979 pour que l’endroit soit reconsidéré comme sacré.
Hikosan Daigongen est un grand ensemble regroupant temples et sanctuaires consacrés à divers divinités, comme à Nanzôin ou Nomiyama.
Ce qui m’a marqué en premier c’est que contrairement à ces derniers qui sont vraiment imprégnés d’une ambiance « religion », si Daigongen est un endroit religieux, il se présente à la manière d’un parc. Il y a des allées en gravier délimitées par des bordures, des bancs, et des espaces aménagés en petits jardins japonais. Et puis surtout il n’y a aucun prêtre mais j’ai croisé un jardinier qui arrivait lorsque je suis repartie.
La visite est très agréable et reposante. J’ai juste eu une petite déception au niveau des momiji : certains arbres étaient à leur apogée tandis que d’autres avaient encore leurs feuilles vertes et que d’autres encore avaient déjà perdu leurs feuilles. Un petit tour sur Instagram me confirmera que j’aurais dû y aller une semaine plus tard mais tant pis, c’était quand même à la hauteur de mes espérances.
J’ai fait le tour du « domaine » en environ 45 minutes et bien sûr tout était si beau que j’ai pris énormément de photos.
Hikosan Daigongen - Momiji-han -
Si le temple-sanctuaire m’en a mis plein la vue, je n’étais pas au bout de mes surprises. En effet, je n’avais pas encore vu l’endroit que je voulais voir absolument, celui qui m’avait coupé le souffle sur Instagram. J’ai étudié le plan du temple qui m’a indiqué que Hikosan Daigongen – Momiji-han – (英彦山大権現もみじ庵) était situé tout près de l’onsen et de l’arrêt de bus.
Il me restait un peu plus d’une heure (donc largement le temps) avant l’arrivée du bus qui m’emmènerait encore plus haut dans les montagnes mais j’ai pressé le pas, trop impatiente de découvrir cet « ermitage des feuilles d’automne ».
Arrivée sur place, je découvre une maison ancienne (Momiji-han, l’ermitage des feuilles d’automne) et un jardin sec tous les deux fermés au public. Je bifurque alors sur la gauche et entre dans ce qui semble être un jardin privé. Pendant quelques instants je me demande si l’endroit est payant mais non, c’est juste très bien entretenu. Je marche quelques mètres sur le petit chemin qui descend près de la rivière et ça y est, j’y suis enfin. J’ai les trois statues de Fudô-Myôô en face de moi. Elles sont bordées de momiji et il y a un pont pour y aller car elles se trouvent sur l’autre rive.
Que dire à part que c’était sublime ! Les alentours des statues se visitent en 5 minutes chrono mais j’y suis restée jusqu’à ce que mon bus arrive, tellement j’ai trouvé l’endroit beau, reposant et spirituel. Si j’étais artiste j’aurais adoré me poser avec chevalet et pinceaux pour immortaliser l’endroit en dessin.
Cette fois encore j’étais seule lors de ma visite, seul un monsieur de l’office du tourisme local est passé prendre des photos de l’avancement des momiji. On a un peu parlé et il m’a encouragée à faire connaître cet endroit qui est très très très confidentiel.
Hikosan Daigongen est un peu compliqué (et surtout chronophage) à visiter en transports en commun (ça reste plus simple en voiture même si ce n’est pas la porte à côté) mais cela vaut largement le déplacement si vous êtes à Fukuoka entre début et mi-novembre. C’est une destination qui est également toute indiquée pour celles et ceux qui recherchent une excursion hors des sentiers battus.
Je vous retrouve bientôt pour la seconde partie de mon récit, à l’assaut du mont Hikosan. En attendant venez me rejoindre sur Instagram !
Accès et informations pratiques
Hikosan Daigongen (英彦山大権現)
Adresse :
824-0721 Fukuoka, Tagawa District, Soeda, Hikosan, 字樫ケ谷
Horaires :
Ouvert tous les jours 24h/24
Tarifs :
gratuit
Accès en transports en commun depuis la gare de Hakata :
prendre la ligne Fukuhoku Yutaka et changer en gare de Shin-Iizuka pour la ligne Gotoji. Changer une nouvelle fois en gare de Tagawa-Gotoji pour la ligne Hita Hikosan et descendre au terminus Soeda (1h50 de trajet, 1310 yens).
Devant la gare de Soeda prendre le bus de remplacement JR et descendre à Hikosan (13 minutes de trajet, environ 280 yens). Prendre ensuite le bus communal et descendre à Shakunage-sô Iriguchi (しゃくなげ荘入口) (10 minutes de trajet, 200 yens) puis 15 minutes à pied.
En semaine il y a un bus direct entre la gare de Soeda et Shakunage-sô Iriguchi.
Horaire des bus (en japonais) sur ce PDF
Destination accessible avec le JR Pass : en partie
Destination accessible avec le SunQ Pass : non
8 Comments
2024 © Béné no Fukuoka !
Béné no Fukuoka ! est fière d'être la référence en français sur Fukuoka et l'île de Kyûshû.
Merci de partager avec nous tout ce que vous visitez au Japon. Je suis déjà venue à Fukuola et votre site m’a beaucoup aidé. J’y reviendrai j’espère pour un plus long séjour et j’essayerai d’aller voir cet endroit magnifique même si l’accès n’a pas l’air simple.Vos photos sont magnifiques. Encore merci!
Devant ces magnifiques photos de ce coin perdu si magique en ces jours d’automne, on n’oublierai presque la laideur du monde.
« C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas. »Victor Hugo
Merci pour ce beau reportage et notamment pour l’encadré historique
Je ne connaissais pas, merci pour la découverte 🙂
En effet ça se mérite, mais c’est très beau!
C’est vraiment sublime et ça donne envie d’aller y faire un tour. Ça me donne aussi envie d’aller visiter ma région pour trouver d’autres perles comme celle-ci en Suède !
Les couleurs automnales sont vraiment superbes ! Il est peu probable que je conduise un jour au Japon mais cette visite par procuration est des plus agréables !
C’est vrai que ça se mérite mais ça en vaut la peine car cet endroit est superbe 🙂 Ça devait être si calme ! Merci pour cette jolie découverte !
Qu’est-ce que c’est beau ! Merci pour le partage.