Kumamoto en bus #2 : à l’assaut du Mont Aso !

Deuxième jour de mon séjour à Kumamoto. Ce jour-là, j’avais prévu de partir au Mont Aso. L’accès au cratère, fermé depuis un an et demi n’était toujours pas accessible mais je n’aurais manqué cette excursion pour rien au monde. Malheureusement, le trop beau temps a fait que mes photos sont complètement cramées. J’ai retouché du mieux que j’ai pu donc soyez indulgent.

Couchée tôt la veille, je me suis réveillée vers 6h du matin en pleine forme pour attaquer cette journée que la météo annonçait comme étant radieuse. A Kumamoto city il faisait pas loin de 0°C, cela annonçait des températures négatives en montagne. Je me suis installée dans le bus, réservé la veille et ai regardé le paysage défiler : la ville de Kumamoto puis les alentours de l’aéroport où on a embarqué quelques passagers supplémentaires, la ville d’Ozu puis nous sommes entrés dans la caldeira.

Certains bus de la ligne vont directement au sommet du Mont Aso mais les horaires étant un peu tardives pour moi j’ai préféré arriver plus tôt quitte à devoir changer de bus.
Une fois qu’il m’eu déposée en gare d’Aso, j’ai découvert avec constatation la longue file d’attente pour le bus menant au sommet. Pas le choix, je me suis mise à la queue mais fis finalement passer plein de monde avant moi pour prendre le prochain bus et espérer avoir une place près des fenêtres. Dans le bus, j’ai fait abstraction des touristes bruyants et ai savouré le trajet. Cela m’a replongé dans une foule de souvenirs : la forêt, les vaches qui broutent dans les champs, le Mont Komezuka (米塚) qui se découvre petit à petit et le Mont Ojodake (王女だけ) qui me fait penser à un flamby renversé.

Ah oui, je tenais à mettre fin à une idée reçue : les bus ne s’arrêtent pas (plus ?) pour un arrêt photo du Komezuka. Voir en toute fin d’article les meilleurs endroits pour l’observer.

Même si l’accès au cratère Naka-dake (celui qu’on appelle vulgairement Mont Aso) est fermé sur une zone de 1km, j’ai décidé de m’approcher le plus près possible descend au terminus, à la gare du téléphérique. Ma dernière visite remonte quand même à 4 ans mais j’ai été  choquée du changement de paysage : tout est recouvert d’une épaisse couche de cendres noires, le paysage est devenu carrément lunaire.

J’ai un peu marché dans toute cette cendre, fis un petit tour au sanctuaire puis suis rentrée dans la gare. Le téléphérique ne fonctionnait pas, bien sûr mais la grande boutique de souvenirs était ouverte. Je me suis réchauffée un peu près d’un poêle, ai fait le tour des souvenirs, ai acheté un ikinari dango pour plus tard et ai jetté un coup d’oeil à la nouvelle attraction Aso Super Ring (une mapping vidéo sur le volcan de 5 minutes) mais décide de ne pas y aller pour garder du temps précieux.

Pas grande chose d’autre à faire, je décide de partir vers la plaine Kusasenri (草千里), un kilomètre plus bas où se trouve le musée du volcan. J’ai hésité à reprendre le bus pour redescendre vers Kusasenri ou faire le chemin à pieds mais j’ai finalement pris le bus car
1. j’avais le SunQ Pass donc c’était « gratuit ».
2. je voulais ménager mes forces pour la suite.

Je parle de ménager mes forces en vue de mon challenge du jour : gravir un sommet ! Je ne suis ni entrainée ni n’avais d’équipement spécifique donc j’ai visé bas et ai tenté le sommet qui est réputé comme étant le plus facile et le plus rapide :  le Mont Kishima (杵島岳). Je m’étais dit que j’allais voir jusqu’où je pouvais aller, même si je ne réussissais pas l’ascension au moins j’aurais marché et en aurais profité.

Je me engagée sur le chemin, absolument désert et entièrement goudronné. Ca s’annonce plutôt bien. Il commence par longer la route avant d’attaquer une montée assez raide ! Je suis une bonne marcheuse mais c’était suffisamment pentu pour que je m’inquiète pour la suite.
Après la montée, le chemin se transforme en une longue séries de marches jusqu’au sommet. J’ai grimpé doucement, à mon rythme, un couple me suivait d’assez loin donc j’étais rassurée. Avec toute cette activité volcanique récente on est jamais trop prudent.

Un dernier effort en j’atteins enfin le sommet !

le sommet !

Les escaliers

La vue à 1321m d’altitude est à couper le souffle. On voit très bien le Naka-dake bien sûr, mais aussi toute la caldeira côté nord et la plaine Kusasenri. A propos de cette dernière, j’ai toujours pensé que c’était une plaine quelconque mais ça ressemblait vraiment à un cratère vu d’en haut et en effet…
J’ai fait une pause pour manger mon gâteau et ai finalement sympathisé avec le couple qui me suivait dans la montée. C’est vraiment une des raisons pour lesquelles j’aime voyager seule : la facilité avec laquelle le contact se fait avec les gens.
Le mari est parti faire le tour du cratère et j’ai regretté de ne pas avoir pu l’accompagner, le chemin devenant de la terre et mes chaussures n’étant pas adéquates.

Après une longue pause à prendre des dizaines de photos et vidéos, j’ai entamé la descente, plutôt dure pour les mollets et ai retrouvé le parking.

J’avais encore beaucoup de temps devant moi donc je suis allée marcher sur la plaine Kusasenri… qui était beaucoup moins impressionnante que vue d’en haut. Ce fut tout de même agréable et vivifiant. J’y suis restée au moins une heure en allant près des lacs et en grimpant un reste de cratère au centre.

Afin de finir la journée en beauté, je suis allée à l’observatoire situé sur la route juste au dessus du musée du volcan puis j’ai fait un tour dans les boutiques de souvenirs dans l’espoir de trouver un petit truc à grignoter. Je ne voulais pas m’attabler et il n’y avait pas grand chose qui me tentait (brochettes de cheval…) mais j’ai fini par acheter un morceau de karashi renkon (辛子蓮根), un rhizome de lotus farci à la moutarde qui est une des spécialités de Kumamoto. C’était bon au début mais le piquant est vite devenu écoeurant.

Kusasenri – 草千里 – Spherical Image – RICOH THETA

Pour rentrer à Kumamoto, deux solutions s’offraient à moi : prendre le bus pour la gare d’Aso puis le bus pour Kumamoto ou attendre ce dernier depuis l’endroit où je me trouvais. Les boutiques de souvenirs n’étant pas des plus passionnantes et commençant à avoir vraiment froid, j’ai choisi la première option.
De retour à la gare d’Aso, je suis allée faire un tour au Michi-no-Eki Aso. C’est un grand marché qui propose des produits régionaux et fermiers comme du lait, des légumes, des bentô etc.. avec un espace pour se reposer et un centre d’informations. C’est drôle, ça m’a rappelé la Ferme de Viltain où j’allais souvent en France.
Afin de pouvoir tenir le coup jusqu’à Kumamoto, j’ai acheté un petit sandwich avec une croquette de boeuf d’Aso et un petit pudding japonais servi dans un petit pot en verre, tellement adorable que je l’ai gardé.
Je suis aussi allée en gare d’Aso et surprise ! Il y avait deux prospectus que j’avais fait qui étaient mis à disposition ! Ca fait plaisir de tomber sur son travail.

Quelle surprise de voir deux prospectus de ma réalisation dans la gare du mont Aso !

Le bus du retour passe par la route 298, aussi appelée Aso-Panorama Line, qui conduit au pied du Mont Komezuka dont l’ascension est interdite. Quelques kilomètres plus loin, il rejoint Aso Farmland qui est un grand complexe hôtelier avec de nombreuses activités (mini-zoo, ateliers, terrains de sport) et même un onsen. Depuis que j’y suis allée en 2013 je rêve d’y passer une nuit mais c’est vraiment hors de mon budget. Un jour peut-être… En attendant de gagner au loto je me suis permise de jalouser le groupe de chinois qui y est descendu et me suis consolée avec un superbe coucher de soleil sur la caldeira.

Lors de ma prochaine visite, j’aimerais grimper le Mont Eboshi un poil plus dur, ainsi que refaire le Kishima par un autre chemin et de tenter cette fois le tour du cratère. J’aimerais aussi revoir le Naka-dake, en espérant que l’éruption cesse un jour… et pourquoi pas faire un tour en hélicoptère quand ça sera le cas !

Un peu de vocabulaire

Volcan : kazan (火山)
Eruption : funka (噴火)
Cendres volcaniques : kazan bai (火山灰)
Vue, panorama : keshiki (景色)
Air, oxyène : kûki (空気)

Accès et informations pratiques

Mont Aso (阿蘇山)

Accès depuis Kumamoto en bus :
Prendre le bus Kyûshû Odan Bus pour Aso/Kurokawa/Yufuin/Beppu et descendre soit au Mont Aso (arrêts Kusasenri (Aso volcano museum) ou Mt. Aso nishi station), soit à la gare d’Aso. Dans ce second cas, changer pour prendre la ligne Aso Crater Line.
Télécharger les PDF des horaires et tarifs de ces deux lignes.

Accès depuis la gare de Kumamoto en train : (actuellement indisponible)
Prendre le ligne Limited Express Aso Boy! (1h20, 2240 yens) ou la ligne Hohi pour Higôzu et changer à Higôzu pour la ligne Hohi pour Miyaji (1h35 de trajet pour 1110 yens). Descendre en gare d’Aso (阿蘇駅) puis prendre la ligne de bus Aso Crater Line (télécharger les PDF des horaires et tarifs).
Les deux trajets en trains sont couverts par le JR Pass (je conseille donc la première option).

Quelle est la situation du Mont Aso ? Est-ce que l’accès au cratère est ouvert en ce moment ?
Pour avoir l’information sur les restrictions au cratère naka-dake en temps réel, rendez-vous sur cette page.

Combien de temps y consacrer ?
Une journée complète.

Que rapporter ?
Pour une consommation dans la journée : du lait, des crèmes pudding.
Autrement, une pierre volcanique, une pierre de soufre, du takana (des condiments faits à partir d’une plante de la famille de la moutarde ) ou encore quelques biscuits.

Le meilleur endroit pour observer le Komezuka

Avec le trafic et les barrières implantées en bord de route, il est difficile de s’arrêter près des meilleurs endroits pour observer le Mont, à savoir sur les deux routes menant au sommet du Mont Aso (111 et 298). Néanmoins il y a un petit parc avec parking permettant de s’y arrêter au plus près pour quelques photos depuis la route 298 et un observatoire juste avant le musée du volcan où il est aussi possible de s’arrêter. Ils offrent une vue totalement différente donc je conseille d’aller aux deux endroits. Pour les randonneurs ou ceux qui veulent s’y essayer, la vue du Komezuka depuis le versant nord du Kishima est à couper le souffle.