Enfant franco-japonais : choix du prénom et cérémonie d’o-shichiya

Enfant franco-japonais : choix du prénom et cérémonie d’o-shichiya

La vie des enfants japonais est rythmée par de nombreuses célébrations et coutumes traditionnelles. On connaît surtout la fête des poupées (hina matsuri) et Shichi-go-san qui célèbre les enfants de 3, 5 et 7 ans mais il existe une multitude d’autres fêtes qui viennent égayer leurs premières années, la toute première étant celle dont je vous présente aujourd’hui : o-shichiya.
En fin d’article je vous parle de la façon dont nous avons choisi le prénom de notre fils.

O-shichiya et Meimei shiki

O-shichiya est la toute première coutume dans la vie du jeune bébé. On célèbre son septième jour de vie en révélant son prénom à la famille devant un repas de fête. En japonais O-shichiya s’écrit お七夜. « O » est un préfixe honorifique, « 七 » shichi veut dire « sept » et 夜 « nuit ».

O-shichiya est une tradition qui date de l’ère Heian (8ème – 12ème siècle). A la base il y avait une coutume appelée Ubudachi no iwai (産立ちの祝い) où l’aristocratie célébrait les nuits impaires depuis la naissance du bébé jusqu’à la neuvième. À partir de l’ère Edo on ne garda que la septième nuit et la tradition se répandit dans les autres catégories de la population.
À l’époque, la médecine étant ce qu’elle était, il y a avait de nombreux bébés qui ne survivaient pas. Le septième jour était considéré comme un cap qui garantissait au bébé avait de grandes chances de survie. On attendait donc le septième jour avant de lui donner un prénom et de le considérer comme une personne à part entière.

Si de nos jours il n’est plus nécessaire, médicalement parlant, d’attendre une semaine, il n’est pas rare que les parents japonais ne se soient pas encore décidés sur le prénom de leur bébé à la naissance et attendent plusieurs jours, voire o-shichiya pour le nommer. D’ailleurs dans les maternités japonaises ce n’est pas le nom de l’enfant qui est inscrit sur les bracelets d’identité, le berceau ou les rapports médicaux mais « bébé de mme xxx ». On nous demande si on a choisi et si oui quel est le prénom mais c’est plus par curiosité qu’autre chose, le prénom n’étant jamais utilisé à la maternité.

Meimei shiki, la cérémonie japonaise d'attribution du prénom

Meimei shiki, la cérémonie d'attribution du prénom d'un bébé japonais

Le soir d’o-shichiya, les parents dévoilent à la famille proche réunie pour l’occasion le prénom de leur enfant.
La personne chargée de nommer le bébé est appelée « nazuke oya » (名付け親). Autrefois c’était le grand-père maternel à qui on confiait cette tâche mais de nos jours ce sont les parents qui nomment l’enfant (sauf dans les familles très traditionnelles).

Le jour-j, le nazuke oya calligraphie le prénom de l’enfant sur une feuille de papier appelée meimeisho (命名書). Traditionnellement il faut se fournir d’une feuille de hôshoshi (奉書紙), un papier épais japonais haut de gamme, qu’on plie en trois volets. Sur celui de gauche on écrit 命名 (meimei, nom). Sur celui du milieu le nom du père, la place de l’enfant dans la fratrie, son nom et sa date de naissance. Sur le volet de droite on écrit la date de l’o-shichiya et le nom des parents. On replie les trois volets les uns sur les autres et on l’enveloppe dans une nouvelle feuille de hôshoshi sur lequel on écrit encore une fois « meimei ».

Aujourd’hui il est courant que le prénom soit écrit sur une feuille blanche cartonnée, qui peut être décorée ou non. Les informations écrites dessus varient selon les familles mais le plus courant est (de gauche à droite) : la date et l’heure de naissance, le prénom et sa lecture en hiragana, les noms des parents ou bien le poids et la taille de naissance.

Voici deux illustrations qui vous permettront d’y voir un peu plus clair (le prénom sur les dessins n’est pas celui de mon fils mais Tarô, le prénom japonais masculin utilisé par défaut lorsqu’on fait des exemples).

Meimeisho, calligraphie du prénom d'un bébé japonais
Meimeisho traditionnel
Meimeisho, calligraphie du prénom d'un bébé japonais
Meimeisho moderne

Meimeisho sera ensuite accroché à la maison, traditionnellement dans l’espace sacré tokonoma ou au-dessus du lit de bébé ou dans le salon dans un endroit visible de tous. Normalement on le laisse accroché jusqu’au o-miyamairi de l’enfant (j’en reparlerai).

Le repas d'o-shichiya

Repas de fête o-iwai zen pour o-shichiya
O-iwai zen

O-shichiya étant une célébration avec la famille proche, il convient de servir un repas de fête. On l’appelle « o-iwai zen (お祝い膳) et on y trouve généralement du riz aux haricots rouges (sekihan 赤飯), un poisson cuisiné entier comme la daurade, des sashimis, une soupe claire, etc.
Les jeunes parents n’étant pas en mesure de cuisiner avec leur bébé tout neuf, il convient que ce soit les grands-parents qui s’en occupent, soit le cuisinant, soit en le commandant.

Dans notre famille nous n’avons pas invité les grands-parents pour o-shichiya. C’était impossible de mon côté et comme cela tombait en semaine le père de Kiyo  n’aurait pas pu être présent à cause de son travail de toute façon.
Mon mari s’est chargé de la calligraphie et nous avons juste pris quelques photos de Sei et de nous trois.

Choix du prénom d'un enfant franco-japonais

Le choix du prénom pour un enfant franco-japonais

J’ai décidé de ne pas révéler le prénom de notre petit garçon sur internet alors je vais vous expliquer de quelle façon mon mari et moi avons choisi son prénom, mais sans pour autant le dévoiler.

Pour rappel, je surnomme notre fils « Sei ». Il s’agit d’une des nombreuses lectures d’un des kanjis qui compose son nom complet. 

Les critères

Quand on a commencé à réfléchir à un prénom, nous avons établi 5 critères à respecter.

1/ Un prénom japonais

Nous avons choisi de donner un prénom japonais à notre bébé pour la bonne raison que nous vivons au Japon sans intention de venir habiter en France et que pour faciliter la vie de ce petit être il lui fallait un prénom japonais. 
Pour ma part j’ai fait attention à que ça ne soit pas un prénom ayant une prononciation qui ait une connotation bizarre en français (le fameux exemple de Shiori, très joli mais parfaitement inutilisable, je vous laisse trouver pourquoi). Il existe bien des prénoms qui marchent dans les deux langues (Marie, Léo, Amélie, Louis, etc.) mais le choix est plutôt restreint et surtout nous n’en aimions aucun. 

2/ Pas de prénoms multiples

Au Japon les deuxième et troisième prénoms n’existent pas. Si on a le malheur d’en avoir (oui car je considère que c’est parfaitement inutile) ils comptent pour un seul, tout attaché, et ça complique pas mal de choses au niveau administratif. J’avais donc décidé qu’il n’aurait qu’un prénom et Kiyo fut d’accord, l’idée d’en avoir plusieurs lui paraissait de toute façon saugrenue et inutile.

3/ Un prénom "original"

Par « original » j’entends que personne de notre entourage ne devait porter ce prénom. C’est surtout moi qui ai un problème avec ça en fait : il suffit que je connaisse ou j’eusse connu quelqu’un portant un prénom pour que je l’abandonne automatiquement, peu importe si la personne en question soit sympa ou non. C’est bizarre je sais.

4/ Un prénom lisible

Ça a tendance à se calmer ces derniers temps mais les prénoms fantaisistes sont à la mode. On les appelle les « kirakira name » (キラキラネーム, les prénoms scintillants) ou « DQNネーム » (noms ADN).
Il s’agit de prénoms créés à partir d’une lecture farfelue de leurs kanjis ou parfois de kanjis utilisés uniquement pour leur valeur phonétique.
Par exemple, le prénom 愛莉 que n’importe qui prononcerait « Airi » mais qui en fait se lit… « Raburi » (« rabu » venant de l’anglais « love »).

Ces prénoms sont non seulement illisibles pour la quasi-totalité des gens mais ils sont souvent une source de nuisance et de moqueries pour les enfants et un frein professionnel lorsqu’ils atteignent l’âge adulte : très peu pour nous. Nous tenions à ce que le prénom de notre enfant soit lisible par tous au premier coup d’oeil. Kiyo s’est principalement chargé de cette partie.

5/ Un prénom qui porte bonheur

Au Japon le tracé d’un prénom et du nom global est important. Suivant le total du nombre des traits il porte chance ou porte malheur. Kiyo s’en fichait un peu au début mais en faisant des recherches et en parlant autour de nous nous avons réalisé que c’était peut-être important.
Le nombre de traits est parfois étudié par les entreprises lors des entretiens d’embauche et plusieurs amis nous on dit qu’avoir un prénom chanceux les réconfortaient les jours où ça n’allait pas fort.

Comment nous avons choisi son prénom

Le choix du prénom pour un enfant franco-japonais

Quand nous avons su que j’étais enceinte pour la première fois nous avons aussitôt commencé à chercher des prénoms. Nous sommes presque tout de suite tombés d’accord sur une sélection de trois prénoms de fille qu’on aimait beaucoup mais pour un garçon c’était plus compliqué. Alors quand on a su qu’on attendait un garçon il a fallu se creuser les méninges.
Kiyo avait bien un prénom qu’il aimait bien mais je n’étais pas super fan. À force de réflexion et ne trouvant rien qui me plaise, on en a rediscuté et en le remaniant un peu on a fini par tomber d’accord. J’ai fait ma fausse couche donc l’histoire s’est arrêtée là mais lorsque nous avons appris ma deuxième grossesse et qu’en plus c’était un garçon nous avons repris le prénom que nous avions choisi pour notre premier bébé.

Il ne nous restait plus que les kanjis à choisir. Nous avons rapidement décidé du premier qui nous semblait comme une évidence mais ne parvenions pas à nous mettre d’accord sur le second. J’ai ai réfléchi pendant mon hospitalisation et j’ai trouvé le kanji idéal que Kiyo a tout de suite validé : très belle signification, encore plus belle quand on accole les deux caractères, prénom lisible du premier coup et le nombre de traits est idéal.

C’est le prénom que porte Sei et il faut croire que notre choix fut le bon : il lui va très bien et tout le monde nous complimente dessus.

La merveilleuse histoire du parc Hibaruzakura
Article précédent La merveilleuse histoire de Hibaruzakura
Article suivant Le long de la mer Ariake : escale à Tara
Le long de la mer Ariake : escale à Tara

34 Comments

  1. Merci pour ce nouvel article très intéressant ! Je suis votre blog depuis quelques temps déjà, et c’est toujours un plaisir de vous lire. Je souhaite beaucoup de bonheur à votre petite famille !

  2. Très intéressant comme toujours pour les traditions japonaises. Je ne pensais pas que le poids des coutumes était aussi fort au Japon. Bravo pour les dernières photos de cerisiers et glycines en fleurs….cela nous rappelle nos séjours au Japon aux mêmes périodes.

  3. Merci pour cet article, je ne connaissais pas cette coutume du o-shichiya. Et apparemment ma femme japonaise non plus. :p
    Pour le Meimeisho, nous n’en avons pas fait, mais maintenant que j’en vois un… c’est ce que le Studio Alice nous a fait pour les photos prises lors de notre passage au Japon (ça tombait pendant le お食い初め). Bon, fait à l’ordinateur mais c’est sympa alors que nous n’avions pas demandé 🙂

    Vos critères du choix de prénom sont intéressants, et nous en partageons une partie.
    C’est moi qui ait choisi le prénom de mon fils, avec la validation de ma femme.

    1/ Je voulais un prénom japonais, mais pas pour les mêmes raisons que vous : nous vivons en France. Mais parce qu’il porte mon nom de famille en France (et celui de maman au Japon) et qu’avoir un prénom-nom 100% français ne serait pas le reflet de son identité. Donc prénom japonais – nom français. En France, c’est plutôt accepté et pas mal vu d’avoir un prénom étranger. D’autant plus que …

    2/ Prénom multiple pour mon fils. Enfin, il n’en a bien qu’un seul qu’il utilisera au quotidien. Mais nous lui avons choisi un prénom français très ressemblant à son japonais, et le fait que ce soit sur sa carte d’identité est un vrai avantage pour plus tard car il a légalement le droit d’utiliser l’un ou l’autre à sa convenance. Pour chercher un travail, prendre un RDV médical etc… si il n’assume pas sa différence, libre à lui d’utiliser le prénom français. 😉
    Pour info, nous avons fait en sorte que ce deuxième prénom ne soit pas retranscrit sur son passeport japonais, donc pas de soucis là bas.

    3/ Un prénom lisible : et ce dans les 2 langues! Pas de « r », de « ch », etc.. J’ai même exclu le son « u » car pas réellement identique en France. Ça ne laissait pas énormément de prénoms (et surtout pour les garcons!) mais mon fils porte un prénom qui se lit sans soucis par un français. On est par contre surpris de voir des gens trébucher sur des consonnes (ex: Mitano au lieu de Minato), mais là on aurait jamais pu éviter sauf prendre un prénom français populaire.

    Et pour ce qui est du nombre de traits : j’ai pris toutes les combinaisons de kanjis que je trouvais sympa. Ma femme a éliminé toutes celles qui ne se lisaient pas correctement du premier coup (beaucoup de monde se trompe sur le sien 智絵 : ちえ et non pas ともえ) et on a largement préféré avoir un kanji en commun avec sa maman et que le rendu soit joli plutôt que le fait que ce soit chanceux. D’autant plus parce que souvent c’était chanceux avec l’un de nos deux noms seulement. Et on favorise lequel dans ce cas, celui du passeport français ou celui du passeport japonais? :p

    Mon fils s’appelle 智也「ともや」, « Tom » pour les intimes (super pratique d’avoir ce diminutif international) et peut-être un jour « Thomas » si mon fils décide d’utiliser son 2ème prénom. 😉

    J’appréhende beaucoup si j’ai un deuxième fils, même si j’ai déjà 1 ou 2 prénoms qui correspondent encore avec mes critères, ils n’y répondent pas aussi bien. Alors que des prénoms filles, j’ai ce qu’il faut. ^^

    • Mon fils s’appelle Minato et on n’a encore jamais eu de problème de prononciation xD par contre ma fille, Sakura, certaines personnes prononcent le u à la française. Ça fait bizarre lol
      On avait choisi ces 2 prénoms justement en se disant que c’était 2 mots (surtout Sakura) assez connus ici (merci Naruto ). Ce qui évite les erreurs de prononciation.

      Jme retrouve dans ta manière d’avoir choisi le prénom ! Les miens aussi, on un 2eme (et même 3eme) prénom, au cas où ils ne sed sentent pas à l’aise avec leur prénom japonais en Europe, ils peuvent changer.
      Et s’ils deviennent mega fan de Tolkien, ils peuvent passer au 3ème prénom sans problème haha

    • Un grand merci pour cet article de qualité qui nous présente les traditions autour de l’enfant qui ne sont pas souvent évoqué. J’apprends plein de choses au travers ton blog !
      Et j’ai une petite question autour du prénom chanceux, est ce qu’il dépend du nom de famille, de la date de naissance ou est ce seulement lié aux traits du prénom ? Je sais qu’en Inde il y a aussi cette notion de prénom favorable qui est calculé par un astrologue il me semble.

      • Est-ce que le prénom est aussi facile à lire/prononcer en français ? Est-ce que c’était un critère ?
        Notre fille s’appelle Hana, et nous avons choisi de prononcer le H. C’est une inspiration japonaise mais c’est un prénom qui existe dans plusieurs langues. Et bon bah grosse surprise au final : peu de français arrive à le prononcer (et beaucoup ne font même pas l’effort pfff). Ça m’énerve beaucoup la plupart du temps. Ma mère l’appelle Rana, ma frère Annna, ma grand mère a décidé de ne pas l’appeler du tout par son prénom… Je les trouve très insensibles. Mais au delà de leurs efforts ou non, si c’était à refaire je prendrais un prénom prononçable facilement par tous. Heureusement nous ne vivons pas en France donc au quotidien ce n’est pas gênant.
        En tout cas merci de partager tout ça avec nous c’est très enrichissant !

    • Je trouve ça super intéressant tout le cheminement et toutes les choses auxquelles vous avez pensé, pour que ça fonctionne dans les deux langues !
      « si il n’assume pas sa différence, libre à lui d’utiliser le prénom français » Plus que ne pas assumer, je pense que ça pourrais aussi faciliter le contournement d’un certain racisme qui, malheureusement, se constate encore quand on fait des tests d’envoi de CV aux entreprises.
      Mais en tout cas, je trouve ça assez impressionnant de voir à tout ce à quoi faut penser !

  4. Un excellent article comme toujours. Merci de partager avec nous. Cela nous permet d’en apprendre un peu plus. Ton blog est une belle mine d’informations 🙂

  5. C’était un article super intéressant !
    Je n’y suis pas encore mais en Chine c’est bien plus compliqué que ça car il y a des noms tabou (ils ne comprennent pas qu’en France on puisse s’appeler comme le prenom des rois) et il faut aller voir une personne qui valide ou pas le nom selon le feng shui etc… Plus la tradition selon les familles !
    Nous y pensons déjà mais ça semble être un vrai casse tête !
    En tout cas je souhaite à ce petit Sei tous mes voeux de bonheur, de joies et que sa vie soit douce et paisible.

  6. Super article ! C’est impressionnant le poids de toutes ces traditions. Nos filles ont des prenoms qui se lise facilement en français mais un des prenoms est d’origine grecque (Artémis) et on a eu pas mal de reflexions en disant que c’etait « original »… La deuxième s’appelle Violette et là c’est le coup de foudre dans nos familles…in prenom bien français…
    Comment a réagi ta famille a l’annonce du prenom de ton fils?

    • J’aime beaucoup les prénoms de tes filles. J’adore les prénoms qui ont un rapport avec le ciel, les étoiles (même si Artémis est avant tout une déesse grecque, je crois), la météo.

      Pour le prénom de Sei il y a du avoir un petit temps d’adaptation car il y a quelques syllabes qui n’existent pas en français et maintenant il n’y a plus de soucis même si personne n’arrive à le prononcer correctement.

  7. Article intéressant qui m’a fait retrouver des souvenirs

    Mon mari et moi avons choisis ensemble le prénom en tenant aussi compte de la prononciation française, tout en gardant le thème que nous voulions absolument, en rapport au ciel et l’univers les étoiles etc …
    C’est comme ça que nous avons nommé notre fils avec le nom de Ciel en japonais mais en utilisant des kanjis pas communs, de la gentillesse/douceur et de l’espace
    Mon mari m’a aidé à trouver un kanji qui ne soit pas bizarre ou handicapant dans sa vie d’adulte etc.
    Du coup c’était 優宙 Sora

    Notre prochain enfant aura le même thème de prénom.

    Pour l’annonce du prénom je me souviens que j’étais frustrée que tout le monde mange du sushis et sashimi fraîchement pêché et ramené du boulot de mon beau papa et moi comme j’étais enceinte j’avais du poisson grillé c’était bon aussi mais … les envies de grossesse … bref

  8. C’est tellement bien expliqué !
    Nous aussi nous avions eu du mal à se mettre d’accord sur les prénoms de garçons avec mon mari mais heureusement pour nous c’était une petite fille !
    On avait fait attention à la prononciation pour que ce soit lisible en France aussi mais tout comme toi, vivant au Japon, je tenais à ce qu’elle ait un prénom japonais et avec le bon nombre de traits lol
    Pas de deuxième prénom non plus mais officieusement, nous en avions décidé un pour faire plaisir à ma famille chrétienne, et donc je crois qu’on a du le mettre sur le faire-part et puis c’est tout x)

    Pour la décision finale du prénom on hésitait encore même si on avait l’idée générale, prénom relatif à l’automne, à la nature et présent dans la littérature japonaise ancienne.
    Et il a fallu attendre deux jours après sa naissance pour vraiment se décider car je voulais vraiment être sure en la voyant
    Pour les Kanji j’avais ma petite idée mais j’ai laissé mon mari rendre hommage à sa mère en lui empruntant l’un de ses idéogrammes 🙂

    Super article comme toujours ❤︎

    • On a failli faire pareil : rester sur deux prénoms et attendre de voir son visage pour trancher mais on s’est rendu compte que le deuxième ne passait pas très bien avec notre nom de famille (répétition de syllabe) alors on l’a abandonné. Mais c’est graçce à ce deuxième prénom que j’ai trouvé le deuxième kanji du prénom qu’on a choisi.

      C’est joli cette tradition de reprendre un idéogramme du prénom des grands-parents. Dans la famille de Kiyo les hommes ont tous un prénom avec un seul caractère mais on ne l’a pas suivi, son père nous a dit que ça n’avait vraiment pas d’importance xD

  9. merci beaucoup pour cet article très intéressant. je lis votre blog depuis presque un an et je l’apprécie énormément. J’espère bien me rendre au Japon un jour, et à Fukuoka également. J ‘ai 5 enfants, et dans ma famille les 3 prénoms sont la norme. J’aime énormément les prénoms anciens. Mon époux n’a qu’un seul prénom, et cela lui va très bien. Nous avons mis des règles pour les prénoms des enfants. Les filles ont un prenom du moyen age, un prenom breton et un prenom plus récent mais pas trop…. Et pas dans le même ordre. Ma fille ainée a le prenom du moyen age (qui est passe partout) en premier. ma dernière a le prenom de ma grand mère (qui est plus XIX ème), prénom familial que l’ensemble de mes cousins et cousines m’ont laissé. (c’est un honneur.. et je les en remercie beaucoup. ma grand mère était quelqu’un de vraiment spécial pour nous tous).
    Pour les garçons: j’ai fait une fausse couche avant; et j’avais un prénom de garçon, que nous avons donné au premier des jumeaux ensuite. C’est un coup de coeur. et c’est sans doute le prénom le plus difficile à porter: il est ancien, peu donné… mais il n’est pas mal vu, et ne portera pas préjudice pour le travail plus tard. Pour mes 3 garcons, la règle: un prenom ancien, un prenom de roi, un prenom orthodoxe. (je parle russe, un peu).

    Bref, je me suis retrouvée un peu dans cet article, dans le soin apporté aux prénoms… Pour la cérémonie du prenom, c’est quelque chose que je trouve vraiment bien. cela me parle beaucoup. Merci de nous faire partager cela.

  10. Super intéressant !
    Je me demandais quels sont les nombres de traits de caractère qui portent bonheur / malheur ? C’est selon si ce nombre est pair ou impair ?
    Enfin c’est assez surprenant que certains prénoms puissent porter malheur
    Merci pour ce bel article ❤️

    • Cela dépend de beaucoup de facteurs et il y a le nombre seulement du prénom et celui avec le nom du famille inclus. C’est assez compliqué, je ne m’y connais pas beaucoup et même Kiyo était perdu. Heureusement il existe des logiciels qui font le calcul à la place des gens : ça facilite.

  11. Article très intéressant, j’ai appris plusieurs choses que je ne connaissais pas ! Vous êtes une très jolie famille

  12. Petite anecdote sur les multiples prénoms (j’en ai 4 c’est souvent laborieux à l’étranger donc je vous rejoins partiellement sur ce point): mon père porte un prénom et un nom très courant dans son pays et s’est retrouvé à plusieurs reprises avec des problèmes lors du passage de la douane car quelqu’un avait exactement le même nom et était recherché par les autorités.
    Le second prénom peut largement aider dans ces cas là !
    Je comprends que pour le Japon c’est différent dans le sens où l’écriture des Kanji peut varier.

  13. Super sympa comme article.
    Merci pour les explications sur les traditions et tout votre processus pour trouver un prénom à votre fils.
    Je ne suis pas encore à ce stade mais c’est toujours intéressant d’avoir le vécu des gens qui sont déjà passé par là.
    Plein de bonheur à vous !

  14. Bon, tu le sais déjà, mais nos filles ont un prénom espagnol et un prénom japonais. On les a choisis de manière à ce qu’ils soient facilement prononçables dans nos pays respectifs (Espagne, Japon) ainsi que dans notre pays de résidence (France).
    Je sais par contre que les deux prénoms risquent de poser problème au Japon si on se décide enfin à vivre dans ce pays, mais quand on les a choisi on voulait qu’elles aient un peu de chacune de nos cultures et puis on comptait rester en France/Europe où les deux prénoms ne posent pas de problème. Bref, on verra bien!

    En tout cas c’est très intéressant de lire tout ce cheminement 🙂

  15. Merci pour cet article et ces explications. Je trouve le Japon fascinant de garder des traditions aussi anciennes. C’est un bel héritage culturel. Vous êtes vraiment mignon tous les trois.

  16. Merci pour ce partage toujours très intéressant !
    Ce qui me fascine en tant que quasi ignorante du japonais, c’est le choix des Kanji qui peuvent se lire différemment. Je trouve ça chouette qu’on puisse ainsi donner une signification particulière au prénom de l’enfant.

  17. Pourquoi justement le septième jour pour considérer qu’il avait de grandes chances de survie ? 7 ou 9 après tout ça ne change pas grand-chose. C’est par rapport à la symbolique des chiffres ? Pourquoi d’ailleurs les nuits impaires ?

    Sur l’inutilité des deuxième et troisième prénom, oui, c’est inutile, mais c’est « traditionnel », pour inclure le reste de la famille comme habituellement on donne les prénoms des grands-parents. C’est juste que la France est moins proche de ses « traditions » que le Japon du coup on troue ça inutile alors qu’en vrai ce n’est pas plus inutile que de fêter le 7ème, 9ème ou autre jour de naissance du bébé (je pense ?) (qui là aussi permet de rapprocher la famille puisqu’on invite la famille proche). Mais, clairement, ce sont des noms qu’on n’utilise pas et comme on n’est pas aussi proche de nos traditions qu’au Japon, ça perd même son utilité traditionnelle, du coup effectivement, ce n’est pas utile (mais même en France ça peut poser des questions de sociabilité : par exemple au collège mes amies n’ont JAMAIS voulu croire que je n’avais pas de deuxième prénom ! et beaucoup de gens se donnaient leur deuxième et troisième prénoms dans les discussions, c’était « social » dans le réseau d’amitié).

    Ton point trois n’est pas si bizarre ! Ma mère était pareille ! Le problème c’est qu’elle est institutrice, du coup, des prénoms, elle en croisait à la pelle !

    Je trouve ça super bien que vous ayez pensé aux éventuelles moqueries, etc. parce que outre le fait qu’on parle beaucoup en France du harcèlement subi par les enfants au Japon, ça pose de vrais problèmes… Et même en France quand on voit que « Fraise » est passé alors qu’on peut dire « hey ! ramène ta fraise ! » ou pire « Cyprine » (qui est une sécrétion vaginale… ils avaient confondu avec « citrine » apparemment), ça fait quand même mal au cœur pour les enfants/ado !

    « Le nombre de traits est parfois étudié par les entreprises lors des entretiens d’embauche » je trouve ça complètement fou !
    « avoir un prénom chanceux les réconfortaient les jours où ça n’allait pas fort » et ça complètement mignon ! 😀
    Comment ça fonctionne ? Il faut un nombre (im)pair quelconque ou certains chiffres précis sont à éviter ?

    En tout cas, je ne t’avais pas encore dit félicitation donc j’en profite ! Félicitations !! 😀

  18. Merci pour ces articles très intéressants ! J’adore voir comment une grossesse, une naissance et une enfance sont perçues et ritualisées selon les cultures. Le choix du prénom a l’air d’être un sacré casse-tête (ou plutôt plus compliqué qu’en France, mais c’est une impression personnelle)…

  19. Encore une fois je m’instruis beaucoup à la lecture de tes articles, et tu prouves que le blogging a encore de beaux jours devant lui.
    Je savais qu’il y avait des traits chanceux ou non, mais les cérémonies d’O-shichiya et le Meimeisho, j’ai tout découvert dans ton article, c’était passionnant, merci. (J’ai passé un moment à m’amuser à lire les kanji sur celui de Sei pour la date de naissance, ça m’a fait réviser ahaha).

    C’est tout aussi passionnant de lire les témoignages des gens en commentaires, j’adore ! Particulièrement l’histoire du fils de Julien, Tomoya. Il y a vraiment de belles poésies.
    Je n’ai pas forcément envie d’avoir d’enfant pour le moment, mais ça me donnerait presque envie de leur donner un nom japonais si j’en avais (même s’il ne serait pas métis), ne serait-ce que pour pouvoir jouer avec la symbolique des kanji qui me passionne depuis de nombreuses années.

    J’ai trouvé tes critères très intéressants et je ne trouve pas ça bizarre que tu ne veuilles pas nommer ton enfant comme les gens de ton entourage, c’est assez compréhensible au final. Et pour l’histoire des prénoms multiples, je rejoins un peu tous les avis : c’est pas spécialement utile d’en avoir plusieurs et parfois casse-pied, mais pratique dans le cas d’homonymie, car en France ce n’est pas aussi simple qu’au Japon avec les différentes lectures/écritures. Personnellement je salue l’originalité de mes parents de m’avoir appelée Marine, Marie, Julia … J’ai l’impression d’avoir 2x le même prénom, mais tradition chrétienne du côté de mon papa veut qu’on ait tous « Marie » en 2ème prénom, homme comme femme (mon pauvre frère qui a Marie et Joseph d’affilée alors qu’il n’est pas pratiquant ahaha !)

    Bref merci pour cet article passionné et détaillé. Vivement les prochains !