[Cuisine de Fukuoka] Recette du game-ni (Chikuzen-ni)
Deux ans se sont écoulés depuis mon dernier article cuisine sur le blog. Je reviens avec une recette d’un plat familial de Fukuoka que j’ai découvert il y a seulement quelques mois : le game-ni (がめ煮).
Enfin « il y a quelques mois »… En y réfléchissant j’ai très souvent mangé du game-ni. On en trouve partout que ce soit dans les bentôs, au restaurant ou au supermarché où c’est vendu déjà prêt dans des barquettes. Je ne savais juste pas que c’était originaire de Fukuoka. C’est Kiyo qui me l’a appris l’autre soir, lorsqu’il en cuisinait une marmite.
Le game-ni est un met récurrent dans les familles japonaises et un des plats indispensables pour le repas du nouvel an. Il tire son nom de « game kurikomu » (がめ繰り込む), une expression obsolète du dialecte local qui veut dire « mélanger différents ingrédients ». Une autre histoire dit que son nom vient de la façon dont les soldats japonais le mangeaient au 16ème siècle lors de l’invasion de la Corée. Ne trouvant pas de poulet, ils l’avaient remplacé avec avec de la tortue (« kame » (亀) en japonais). On appelle aussi ce plat Chikuzen-ni (筑前煮) de l’ancienne appellation de la préfecture de Fukuoka mais ce nom est principalement utilisé en dehors de Kyûshû.
Game-ni est un plat mijoté composé traditionnellement de poulet, carottes, champignons shiitake, gobô (grande bardane), racines de lotus, taro et konjac mais les ingrédients varient selon les saisons, les familles et les régions du Japon. On le déguste froid ou chaud.
Comme à chaque fois, je vous propose une recette de base que vous pourrez agrémenter selon votre goût car c’est ce qui est bien avec ce plat : on peut y mettre ce qu’on veut et c’est donc un formidable moyen d’utiliser les restes (il faut bien entendu qu’ils résistent bien à la cuisson au bouillon : pas sûre que des épinards soient une bonne idée par exemple). Si on enlève le poulet ça peut même devenir une recette végan.
Recette du game-ni
- Temps de préparation : 50 minutes
- Difficulté : facile
- Quantité : pour quatre personnes
Ingrédients
- 1 belle cuisse de poulet (environ 250 grammes)
- 1 carotte
- 1 racine de lotus
- 1 racine de kobô (grande bardane)
- 5 champignons shiitake (déshydratés ou frais)
- 1 bloc de konjac (environ 300g);
- 4 taros
- un peu d'huile (tournesol, arachide ou sésame)
- quelques pois gourmands
Pour le bouillon
- 400ml de dashi
- 4 cuillères à soupe de sauce soja
- 3 cuillères à soupe de mirin
- 3 cuillères à soupe de sake de cuisine
- 2 cuillères à soupe de sucre
- un peu de bouillon de shiitake
Réalisation
・ Faire le dashi dans une casserole et réserver au chaud.
・ Laver les légumes et racines, les éplucher et les couper en bouchées.
・ Couper le konjac grossièrement à l’aide d’une cuillère et le faire bouillir 5 minutes avec un peu de sel.
・ Désosser et enlever la peau du poulet avant de le coupées en bouchées.
・ Dans une marmite, faire revenir légèrement le poulet avec un peu d’huile puis ajouter les légumes.
・ Une fois que le poulet a changé de couleur, ajouter les ingrédients du bouillon en prenant soin d’incorporer le dashi encore chaud en dernier. Bien mélanger.
・ Faire mijoter à feu moyen en couvrant pendant 30 minutes. Vérifier de temps en temps et enlever l’écume si il y a. Avant la fin de cuisson ajouter les pois gourmands.
・ Une fois que c’est prêt laisser refroidir puis tout mettre dans un grand tupperware et garder au frais jusqu’à la dégustation. On peut tout à fait manger le game-ni le jour-même mais je conseille fortement de le laisser reposer et mariner 24h au réfrigérateur pour que les ingrédients aient bien le temps de s’imprégner du bouillon.
En accompagnement
Le game-ni se sert aussi en tant que plat principal ou en accompagnement. Dans le premier cas vous pouvez accompagner l’accompagner de petits plats comme des épinards au sésame et/ou un petit flanc aux oeufs chawanmushi. Si vous le servez en tant qu’accompagnement, pourquoi ne pas faire un poisson de saison grillé au sel ou en papillote avec un peu de beurre et de sauce soja ?
Rien de tel qu’un petit plat mijoté pour cet hiver !
Je serais contente de savoir si vous avez réalisé la recette, comment vous l’avez agrémentée ou si vous connaissez un équivalent d’une autre région japonaise.
Depuis quelques jours je poste quotidiennement nos dîners sur mes stories Instagram. Si vous êtes à la recherche d’authentiques petits plats japonais n’hésitez pas à les consulter tous les jours vers 19h30 (heure japonaise, 11h30 heure française). Je n’écris pas les recettes mais demandez-moi en MP si besoin !
12 Comments
2024 © Béné no Fukuoka !
Béné no Fukuoka ! est fière d'être la référence en français sur Fukuoka et l'île de Kyûshû.
Bien sympa cette recette. Certains ingrédients seront difficiles à trouver en France.
Par contre, le bouillon, je n’aurais pas de difficulté pour le faire.
Merci pour le partage Béné, bonne journée 😉
Merci de ton commentaire 🙂
Coucou !
Merci pour cette recette. J’adore décovrire et tester de nouvelles recettes japonaise. Malheureusement, je ne sais pas si j’arriverais à trouver les ingrédients …
Je pense que les épiceries asiatiques doivent proposer pas mal de ces légumes sinon fais simple avec des légumes racines comme les carottes, des topinambours ou du panais.
J’ai vu cette recette sur Hellocoton. Merci de l’avoir partagée. Je ne suis pas sûre de trouver les ingrédients mais j’aime beaucoup l’idée.
Je pense que les épiceries asiatiques doivent proposer pas mal de ces légumes.
Ça a l’air super bon ! Les photos donnent vraiment envie. C’est vrai que certains ingrédients sont assez difficiles à trouver en France mais vu qu’on peut y mettre ce qu’on veut, ça donne pas mal d’idées 🙂
Merci pour la recette (et son histoire, d’ailleurs), je la garde sous le coude.
Ca prend un peu de temps mais ça se converse longtemps au réfrigérateur.
Merci pour le partage ! À tester.
Je profite de cet article culinaire pour te dire que j’adore les photos du dîner que tu postes sur instagram. Elles sont top et très appétissantes !
Merci beaucoup.
Tiens il me semble en avoir déjà acheté du « congelé » dans le japan store où je vais à Bruxelles. Je ne savais rien de ce plat, merci du partage! J’essayerais bien de le cuisiner à l’occasion =9
Je ne regarde jamais trop du côté des aliments congelés mais oui je pense que ça doit exister.