Pourquoi le Japon ?

Béné, champ de colza à Fukuyoshi

« Qu’est-ce qui te plait autant au Japon »
« Qu’est ce qui t’a fait aimer le Japon ? »
« Mais en fait… pourquoi le Japon ? »

 

Toutes ces questions si fréquemment posées mais auxquelles il est bien difficile de trouver une réponse. A chaque fois je réfléchis longuement, je bafouille et je finis par répondre c’est une longue histoire. En général les gens n’insistent pas. Bien sûr, je pourrais dire que j’aime la nourriture, les paysages, les trains, le service à la japonaise ou encore le kawaii partout (tout cela est vrai) mais j’ai l’impression que ce n’est pas la vraie réponse, que ça va en fait beaucoup plus loin.
En arrivant dans ma nouvelle entreprise, je suis bien sûr passée sous le feu des questions et ça m’a amenée à réfléchir :

 

pourquoi le Japon ?

Comme beaucoup d’enfants de ma génération, j’ai été bercée par les dessins animés japonais du Club Dorothée. Sailor Moon était ma meilleure amie du week-end mais ça serait mentir que de dire que mon intérêt pour le Japon a commencé là. A 5/6 ans, on n’est pas conscient de ce genre de choses, Sailor Moon avait des super pouvoirs et elle venait de l’espace, c’était tout ce qui comptait pour la petite fille que j’étais.
Quelques années plus tard au collège, j’ai commencé à lire quelques mangas mais sans vraiment m’y intéresser. Ceux pour filles me paraissaient nunuches et les autres avaient quelque chose d’étrange, les dessins peut-être ? Ou le français utilisé, un peu bizarre. Bref, je n’accrochais pas vraiment.
Vers la fin de mes années collège, j’étais surtout passionnée par les enfants et adolescents chanteurs. Une connaissance du web m’a fait découvrir quelques groupes d’idoles japonaises : des chanteuses à peine plus jeunes que moi qui chantaient de la pop acidulée dans une langue que j’ai tout de suite trouvent très belle. Ça a été le déclic.
Petit à petit, à force d’écouter des chansons, je suis tombée amoureuse de la langue et j’ai commencé à vouloir l’apprendre.
Je me souviendrais toujours de la première phrase que j’ai apprise, trouvée par hasard dans un magazine :

 

watashi no namae wa Bénédicte desu  (私の名前はベネディクトです)
(je m’appelle Bénédicte)

 

Il y avait aussi la retranscription en écriture japonaise et j’ai trouvé les caractères vraiment beaux. J’ai acheté un livre pour commencer à les apprendre et puis tout s’est enchaîné : après les caractères, un peu de grammaire et de vocabulaire et des informations glanées sur le net pour comprendre les situations, encore exotiques, du livre. Puis la passion a grandi : des dizaines de guides sur le pays reçus, le début de l’école de japonais le samedi, un premier voyage, puis un deuxième et un troisième, jusqu’à ressentir le besoin d’en faire tous les ans et de vouloir aller y habiter.

 
Je crois que ce sentiment indescriptible, celui qui fait que j’ai du mal à répondre à la question pourquoi le Japon ? a commencé à se faire sentir dés le deuxième voyage : c’est lors de celui-ci que j’ai su que je ne pouvais que me plaire ici.
Autant le premier était un voyage organisé donc vraiment des vacances entre français, autant avec le deuxième, j’ai pu goûter à la vie quotidienne japonaise car j’étais étudiante dans une école de langue. J’avais donc en quelque sorte une routine qui, pendant un mois, a beaucoup ressemblé à celle de milliers d’autres étudiants japonais. J’y ai découvert un quotidien qui m’a de suite paru étonnamment familier et qui me convenait plus que bien.

 
Au fur et à mesure de mes voyages, ce sentiment s’est développé encore et encore, jusqu’à ce jour où je suis arrivée à Fukuoka.
Je n’ai pas eu l’impression de déménager, mais d’arriver chez moi. Étrange non ? Je ne connaissais même pas la ville mais pourtant j’avais l’impression d’y avoir toujours été, ou au moins d’y être revenue après une longue absence.
Dés le lendemain j’ai été dans le bain avec l’emménagement dans mon studio, les formalités administratives à accomplir puis la rentrée avec les règles strictes de l’école que j’étais la seule de ma promo à trouver normales et faciles à suivre. Tout allait bien.
Après l’école ce fut le monde de l’entreprise. On m’avait bien mise en garde envers le système japonais mais… je n’ai eu aucun problème en particulier. Là aussi j’ai réussi à m’adapter très vite.

 
Serais-je une extra-terrestre en fait ?
Pour certains oui. Ou au moins suis-je une « kikoojap » ou une « tatamisée » (française idéalisant le Japon) à leurs yeux. Car en fait peu de gens sont capables de comprendre qu’on puisse tout à fait être heureux au Japon.
Dire que l’on s’est adapté au pays est presque un tabou. Dans ce cas, il y a 99% de chance que quelqu’un rétorque c’est parce que tu n’y as pas passé assez de temps, attends encore quelques années, tu changera de discours lorsque tu vivras ici / auras un travail / te marieras / auras des enfants / auras des enfants à scolariser / voudras acheter une maison (rayer la mention inutile) ou encore le Japon n’est pas le pays des bisounours, tu es dans ta bulle. Comme si pour être respecté et bien vu dans la communauté il fallait uniquement parler des mauvais cotés, toujours trouver quelque chose qui ne va pas, être blasé et surtout entretenir ce mythe de l’étranger qui ne peut pas s’adapter. C’est surtout flagrant sur Twitter ou il ne se passe pas une journée sans son lot de critiques envers le monde du travail, l’éducation, les gens, etc. Et sérieusement ça me gave.

 
Alors rétablissons la vérité une bonne fois pour toute :

 
OUI il est possible de s’adapter au Japon.
OUI il est possible d’y vivre complètement de manière heureuse.
OUI il est possible que ce que certains voient comme des mauvais côtés aillent parfaitement à d’autres (et vice versa).

 

 
En y pensant, je n’ai jamais eu de choc culturel au Japon. Tout s’est toujours passé comme si j’étais un gâteau et que le Japon était un moule aux dimensions parfaites. Je n’ai jamais eu le mal du pays, ne suis pas rentrée une seule fois en 3 ans et n’en ressent pas le besoin (suis-je bizarre ?). Je suis tellement bien ici, dans ce pays qui me correspond plus que ma terre de naissance. Je suis certaine que je ne suis pas la seule qui ressent ça, au Japon ou dans un autre pays du monde.

 

 
Finalement je crois que c’est ça la réponse à la question ! Dorénavant, quand quelqu’un me demandera pourquoi le Japon ? je lui répondrais :
il n’y a pas d’explication en particulier, le Japon est juste un pays qui me correspond et il s’est imposé à moi comme une évidence.

 
Parce qu’au final, est-ce qu’on a besoin d’avoir une raison pour aimer un pays ?

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34 Comments

  1. Je suis vraiment triste de voir que la plupart des gens pensent que les personnes aimant le Japon sont des kikoojap. Je suis toujours contente de lire tes articles car on voit bien que tu aimes ce pays, pour son ensemble et pas uniquement pour quelque partie. 🙂 C'est toujours plaisant de lire tes petites anecdotes et de découvrir le pays et surtout ta région avec toi (j'avoue aussi que ça me frustre vraiment ne ne pas pourvoir y aller pour l'instant…)
    En tout cas ton article était super ! Impatiente de lire le prochain ! 🙂 (Et passe au dessus de ces personnes médisantes et jalouses de voir le bonheur des autres alors qu'elles n'ont pas trouvé le leur.)

  2. Merci pour cet article. N'ayant vécu qu'à peine 2 ans au Japon, j'ai parfois l'impression d'être un imposteur quand je vois les gens râler alors que ma propre expérience n'a été que positive… Peut-être que j'ai eu de la chance, peut-être que j'ai rencontré les bonnes personnes, peut-être que j'étais un peu dans ma bulle, je ne sais pas. Et clairement, tout n'est pas toujours rose ni toujours facile, mais le positif dépassait largement le négatif pour moi.
    Je me retrouve également dans tes propos quand tu dis que le Japon est le pays qui te convient, tout simplement. C'est vraiment la sensation que j'avais là-bas, et la principale raison pour laquelle le Japon me manque. Je m'y suis plus sentie "chez moi" que je ne l'ai jamais été en France/Europe. Chacun a sa propre expérience et son propre ressenti, ça ne s'explique pas !

  3. Ah ca fait plaisir de lire ça 🙂
    Je me languis de trouver mon endroit tel que toi tu l'as trouvé. J'espère que je le trouverais et qu'il sera assez accessible (je pense aux enfants, mais ça suit assez bien normalement :p)
    Continue de vivre ta vie aussi heureuse que maintenant 🙂 C'est tout ce qui compte ^^
    Au passage (rien à voir avec l'article…). J'ai un problème d'affichage sur la tablette à cause du bandeau de photo en bas de bas. Il est tellement grand que le reste de l'article s'affiche en tout petit.

  4. Très bel article,et je suis complètement d'accord avec le fait qu'on n'est pas besoin de raisons particulières pour aimer un pays.Par ailleurs,le fait de s'y sentir bien au quotidien me parait être un luxe inestimable.J'ai aussi eu le retour de personnes qui en arrivant dans un pays avaient la sensation de revenir chez eux.En tout cas,en attendant d'avoir un jour l'opportunité de visiter le japon,je suis ravie de le découvrir à travers toi.Pleins de bonnes choses pour la suite;)

  5. Je suis là que depuis 5 mois mais je te rejoins sur pas mal de points. Quand je suis arrivée j'ai pas eu peur, je me suis tout de suite sentie chez moi malgré le fait que je baragouine juste un peu de japonais et j'ai toujours pas le mal du pays.
    J'ai aussi droit aux questions dès que je rencontre quelqu'un de nouveau, et en général je répond juste que j'avais besoin de changement même si en fait c'est pas que ça.
    Au final moi je me sens en paix au Japon et c'est ça qui importe le plus.

  6. Oh comme je comprend ta question ! Je sais que le japon a commencé de manière un peu plus classique dans ma tête. J'ai regardé Wazabi lorsque j'avais 11 ans et après être tombé en amour pour l'allure kawaii excentrique de l'actrice je l'ai vu joué à ceux jeu Dance Dance Revolution. A l'époque je me sentais en marge côté mode et j'ai trouvé dans la tendance fruits japonaise une sorte de reconfort. Avec les années je me suis mise aux jeux d'arcade via une association, a écouté du visual kei… je n'ai pas eu cette impression que le japon est un pays parfait mais il y a une ambiance, une forme de respect qui me plaisait et ca m'a aidé à passer l'adolescence. Aujourd'hui, je n'ai finalement pas continué le japonais au lycée pour des raisons pratique et j'ai mis une partie de mon rêve de côte. Je voulais finir mes études de mode dans les Esmod de Tokyo mais on me l'a refusé et je n'avais pas les sous 🙁 je n'y suis toujours pas allée mais je dois dire que j'espere toujours venir y faire un énorme "road trip" et je passerais par Fukuoka !

  7. Tres chouette article. On en apprend plus sur toi, et c'est agréable à lire 🙂
    C'est vrai que ca fait deja 3 ans que tu es partie vivre au Japon et que tu n'es pas rentrée une seule fois ! J'ai l'impression que même sans parler de mal du pays, c'est peu courant. Preuve que tu t'y sens comme un poisson dans l'eau en tout cas.
    Je comprends parfaitement le fait que tu sois à l'aise avec toutes les règles japonaises. C'est quelque chose qui me parle également beaucoup et qui, en essayant de les appliquer personnellement en France, me fait me sentir plus épanouie.

    Ah et une petite chose : merci merci merci de préciser qu'il n'est pas nécessaire d'évoquer sans arret les mauvais côtés du Japon pour dire que l'on connait ce pays. J'ai l'impression que c'est devenu monnaie courante, je suis meme un peu tombée dans ce piège à un moment donné. Mais crotte, on a le droit d'aimer un pays, en le connaissant, et d'y être heureux malgré tout ! 🙂 Je tenais à souligner l'importance de cette partie de ton article.

  8. Une vraie bouffée d'oxygène cet article (bon, dans l'absolu les autres aussi!!) et rassurant aussi car je me retrouve un peu dans ton parcours!! Du club dorothée à la découverte plus tard de groupes de musiques japonais, de l'envie d'apprendre la langue, j'ai grandi tout en aimant le Japon mais sans vouloir spécialement y aller…. puis ma vie a commencé à se faire ici avec boulot, femme, enfants …..( je suis content de cette vie mais hors de France serait mieux!! lol) Sauf que depuis une dizaine d'année cette passion du Japon m'est revenue en pleine figure , me sentant pas à ma place en France, à tel point que je me désintéresse totalement de mon pays de naissance et que je n'écoute et ne regarde que lorsque c'est japonais (ou du moins si c'est en français , faut que ça ait un lien avec le Japon) Ce qui a provoqué une incompréhension de mon entourage : "pourquoi le Japon" (quand c'est pas "pourquoi la Chine" grrr), "On est tellement bien en France", "Y'a pas mieux que la France" etc…. (le genre de phrase qui me font rapidement monter dans les tours!! lol) Bref, en attendant mon premier voyage dans 2 mois avec ma femme au Japon (et peut être le début d'une belle histoire comme la tienne!! lol), pour l'instant je me contente du Japon via googlemaps et des blogs comme le tien….. J'en profite donc pour te remercier de faire ton blog comme tu le fais car il est vraiment super et il fait vraiment du bien (il fait parti de mon quotidien j'ai envie de dire!)
    Donc Merci, Merci!!

    • Oooh comme ca fait plaisir, je ne suis pas la seule dans le meme cas XD
      On part avec mon mari pour la première fois au japon l'année prochaine. Seuls, sans enfants !
      Régalez vous pour votre voyage, j'espère qu'on aura ton retour sur le sujet :p

    • Oui pas de soucis!! Nous aussi on part sans enfants (ça va faire du bien et puis ils auraient pas suivi le rythme!! lol) J'ai trop hâte!! (je suis dessus depuis le début d'année!! d'ailleurs je viens de voir que japan airlines fait une super promo je suis vert j'aurais du attendre!! bref pas grave!!) Bon voyage à vous également!!

  9. Cette passion que tu as en toi pour le Japon m'impressionne.
    C'est une bonne chose d'être fascinée par une culture différente de la notre, et cela enrichit beaucoup. 🙂

  10. Très intéressant ! Je dois dire que comme toi, j'ai d'abord connu les mangas par hasard mais c'est après avec les animes et la musique que je suis tombé amoureuse de la langue japonaise. Même les annonces en japonais dans le métro je les trouve jolies haha et c'est vrai que la première phrase que j'ai appris c'est "Je m'appelle Alicia" 🙂 De fil en aiguille j'ai commencé à lire et à apprendre tout ce que je pouvais sur le Japon. J'aimerais bien faire l’expérience d'y vivre mais toujours en tant que freelance car le monde du travail au japon me fait peur x) Ton parcours en tout cas est super intéressant 😀

  11. Salut la miss,

    Article très émouvant et qui m'a énormément touché. Pour avoir le Japon dans le cœur depuis que je suis toute jeune, le petite française que je suis a eu la chair de poule en lisant cet article qui a su retranscrire mieux que je ne saurais le faire … ce que je ressens pour ce pays.

    J'adore te lire et ta personnalité qui se dessine à travers tes articles est très touchante.

    J'ai pour le Japon une tendresse infinie … et je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à partager ce ressenti …

    Sabrina

  12. 🙂 A mes débuts ici, j'aurais écrit EXACTEMENT la même chose ! C'est drôle, j'ai l'impression de me voir parler, à l'époque… quand il n'y avait pas encore d'ordis ni de blogs ! Et je détestais qu'on me dise ce que les gens te disent (j'y suis passée aussi), aussi je ne te le dirai pas :). Et tous ces "tu changeras" l'air de dire "Je te connais mieux que toi-même" me reprochant prèsque, ou tout à fait, ma singularité ! Oui, c'était tout à fait ça, comme tu dis : "une évidence".
    Perso, je me suis sentie "en apesanteur" ici, disons 6 ans. Puis petit à petit, j'ai ramé, ramé. Ca ne m'avait pas, comme à d'autres, sauté à la figure le décalage. Il s'est imposé à moi à petits pas insidieux surpassant peu à peu ma phase découverte, extase, à la recherche d'un nouveau "moi". Je me dis maintenant que c'est parce qu' ado, j'avais été beaucoup rejetée pour ce que j'étais… On m'imposait trop d'être ce qu'on voulait que je sois…me rabaissait…
    Et je me suis perdue pour faire, dans mon cher Japon, comme beauoup ma crise, ma dépression.
    Et j'ai voulu partir, rentrer en France. J'avais remarqué à quel point notre histoire commune, notre culture, notre langue qu'elle épouse profondément, faisait partie de nous (ou de moi), que tout cela influencait même nos aspirations.
    Maintenant, je pense (et il le fallait) avoir trouvé un certain équilibre, le Japon, beau pays tout de même serein, propre, où le respect fait tout de même partie des valeurs de base, avec ses Japonais tolérants et fans de la France aidant bien !
    Non non, j'ai pas dit que tu parleras comme moi dans dix ans hein. C'est juste que dans tes trois "OUI… Japon", je serais moins catégorique en disant, "je" et "maintenant" ! 😉 ou "j'en suis témoin, c'est possible pour 3 ans !"
    Bonne continuation au pays du soleil levant !
    Bises

    Kansaijin
    Auteure de "Magnifique Mendokusai Japon" (si tu me permets de le mentionner)

    • Merci pour ce témoignage recadrant un peu "l'Idillisme" ambiant!
      Il est très rare pour une personne ayant vécu tout le début de sa vie dans un pays de l'occulter complètement.
      Il est préférable de voir une personne défendre ses convictions et choix lorsqu'elle a décidé et réalisé un changement sinon c'est un réfugié de guerre ou politique qui n'a pas forcément choisi son départ et sa destination finale.
      La dépression doit être plus forte lorsqu'une personne idéalisant trop sa nouvelle position se retrouve face aux côtés noirs qu'elle avait délibérément ou pas refusé de voir.
      Ce blog n'est-il pas une forme de cordon ombilicale non coupé?

      J'ai beaucoup bourlingué autour du monde. A chaque fois que j'ai vu des Français établis ailleurs, ils trouvait toujours un moyen pour retrouver d'autres français dans leur coin et ainsi recréer une atmosphère Française lors d'un repas ou réunion.

      Bien à vous,
      Facto

    • Je ne voulais pas vous blesser mademoiselle Béné.
      C'est un fait que de tenir un blog en Français et en relation avec des français de France est une passerelle contre la nostalgie.
      Si vous tenez ce blog uniquement pour faire la promo du Japon afin d'obtenir un jour la nationalité Japonaise, c'est un bon calcul au vu de votre parcours et de vos ambitions.
      Je trouve que la structure de ce site et votre acharnement à l'entretenir quasi quotidiennement dénonce une grande envie de parler français et d'avoir des contacts en France. Ce qui peut être révélateur d'autre chose.
      Ne pas chercher midi à quatorze heure est bien souvent reposant pour l'esprit. Par contre quand celui-ci s'éveille pour regarder la vérité en face, c'est la plupart du temps le cataclysme psychologique.
      Je ne veut en rien vous décourager en quoi que ce soit. Continuez de vivre votre rêve à fond! Mordez dans la vie à pleine dent, comme vous le faites aujourd'hui. Cela vous réussit bien pour le moment. Mais surtout n'occultez pas certains signes. L'humain n'est pas aussi basique qu'il voudrait le faire entendre ou le faire croire.

      Bien à vous
      Facto.

  13. C'est une bien belle réponse que tu as faite ici, ça changera peut-être (ou pas) avec les années en tous cas, c'est super d'avoir trouvé un endroit où tu te sentes vraiment à ta place. On le sent à travers tes articles que tu as (et es) intégré (dans) la vie japonaise.

    Je te souhaite de poursuivre ta chouette expérience de l'expatriation (mais peut-on parler d'expatriation dans ton/certains cas ? ) et par la suite : te marier / avoir des enfants / avoir des enfants à scolariser / vouloir acheter une maison 😉

    C'est tellement rare d'être à l'écoute de son ressenti, de son bien-être, de son bonheur. Continue comme ça et rendez-vous dans 5, 10 ou 20 ans pour un nouveau point 🙂

  14. À cette question, je répond que c'est comme l'amour d'une personne. En ce moment, cette personne est jeune et belle. Plats, elle sera vielle et ridé et pourtant on l'aimera encore.
    Les raisons de mon amour du Japon hier ont changés mais mon amour pour ce pays reste.

  15. Super article ! Et c'est pratiquement ce que je réponds quand on me demande pourquoi j'aime le Japon.
    En fait, ce qui m'énerve particulièrement avec cette question, c'est qu'on ne la pose que pour ce pays. Quelqu'un qui aime le Bresil de tout son coeur, on ne va pas le traiter de kikoobresilien… Mais quand ça concerne le Japon, je ne sais pas pourquoi, les gens ont toujours ce besoin de montrer du négatif.

    En tout cas, c'est chouette si tu t'y sens si bien et ça se ressent dans tes articles. Je reste convaincue qu'on est tous différent et qu'il existe quelque part sur terre un endroit qui nous correspond. Faut juste le trouver, qu'importe d'où on vient au départ 🙂

    • Bonjour,
      C'est faux en ce qui concerne les autres pays.
      Quelqu'un qui voyage beaucoup et uniquement dans un pays se voit poser la même question pour ce pays et pas uniquement si c'est le Japon. Pareil pour un immigré non expat. Surtout s'il vit dans des zones difficiles comme le sahel par exemple.
      C'est le Japon qui fascine les foules. Certains français ont encore des idées élitistes en ce qui concerne les voyageurs qui y vont. Ils n'ont pas compris que ce pays devient de plus en plus abordable à toutes les bourses. de plus ce pays a une image très exotique dans l'imaginaire français. De même que la France parait très exotique aux yeux des Japonnais (il suffit de voir tout le franponais présent au Japon). Ils nous rendent bien l'amour que nous protons à leur culture et c'est mieux ainsi :).

      Cordialement,
      Facto

  16. Merci pour ton article. J'ai ressenti la même chose que toi lors de mon premier voyage au Japon. A peine sortie de l'aéroport de Narita pour fumer une cigarette, que j'ai eu la certitude d'être de retour chez moi. Quand je suis repartie en France je pleurais de tristesse de partir loin de ma maison alors que je n'avais passé que quelques jours au Japon.

    Il existe des choses que l'on n'explique pas et tant que l'on en fait pas l'expérience soi-même il est malaisé de les comprendre.

    Merci de nous parler de cet autre Japon, qui est bien plus que tout ce que l'on peut voir ou imaginer depuis l'extérieur.

    • Il est aussi malaisé pour quelqu'un qui ne sait pas communiquer de partager son amour pour quoi que ce soit. Il lui est plus facile de dire aux autres "vous ne pouvez pas comprendre tant que…. " Par contre je trouve cela très hautain voir même un poil méprisant.

      Facto

  17. ça faisait longtemps que je n'étais pas venue visiter ton site et je suis heureuse de lire ton témoignage. Merci pour ces lignes qui nous en apprennent plus sur toi.

  18. Bonjour Bénedicte je comprends tout à fait ce que tu ressens par rapport au Japon. Je n'ai pas la chance d'y vivre mais j'y suis allée de nombreuses fois – y compris pour y travailler en tant que…graphiste ! – et je ressens un bien être et une "aisance" indescriptible et y vivre ne me ferai pas peur… mon coeur est resté la bas et j'ai une affection particulière pour ce pays dont j'aime tout. la vie est ainsi faite que je ne peux tout quitter pour y vivre mais la question que je me pose est : est-il facile de partir vivre au Japon… administrativement parlant? Par exemple tout le monde sait quelle tannée c'est d'aller vivre aux Etats Unis ( green card, visa et j'en passe, sont difficiles à obtenir). Qu'en est il pour le Japon? Lorsque tu as décidé de partir y vivre comment cela se passe ? As tu un visa ou un titre de séjour? est il facile à obtenir? À qui t'es tu adressée en premier pour y déménager? L'ambassade du Japon? En d'autres termes : le Japon ouvre t il facilement ses frontières à ceux qui veulent y vivre ? Merci pour ta réponse !

  19. Pas évident de répondre à ce genre de question. Mais il faut avouer que tu t’es formidablement bien prêtée à l’exercice ! Moi qui adore le Japon, je ne sais pas si j’arriverai à vraiment expliquer pourquoi…
    Quoi qu’il en soit tu as effectué un sacré parcours pour arriver à vivre au Japon et rien que pour ça bravo !

  20. Super article sur une question que l'on me pose bien souvent concernant ma passion pour le Japon et le fait que j'y pars en visa pour 1 ans.
    C'est jamais simple de répondre a cette question.
    En tout cas bravo pour ton parcours j'espère avoir autant de réussite et d'épanouissement que toi dans l'avenir 😉

    En tout cas lors de mon premier voyage au japon et l'étude des coutumes etc,… du Japon je m'y suis toujours retrouvé plus qu'ici en France donc je comprends parfaitement ton article t'as sus mettre les mots qu'il faut

  21. Je vois que je ne suis pas la seule à être tombée amoureuse du japonais via les chansons, ça fait plaisir ! 🙂
    Tu as un beau parcours, je te souhaite une très belle continuation 😀

  22. En France, que ce soit au travail, avec ma famille ou même mes copines du cours de japonais du jeudi soir, je me sens en décalage après deux voyages au Japon. Je me suis demander alors pourquoi j’aimais autant le Japon. Donc je suis tombée sur ton article et j’avoue que ça m’a donné envie de partager avec toi mon parcours.

    J’ai 27 ans, donc à mon époque, c’était Sakura chasseuse de carte qui m’a éveillé sans le savoir. Au collège, mon cher voisin et crush lisait des Naruto et dessinait sur mes cahiers. Donc je m’y suis intéressée à partir de ce moment. J’ai rapidement trouvé le moyen de voir pleins d’anime différents, qui me plaisait plus que Naruto et en sous-titré seulement. Là je suis tombée amoureuse de cette langue. Je dessinais beaucoup à l’époque, on va dire que je m’étais arrêté aux manga.

    A la fin du lycée, une amie à moi partait en Nouvelle-Zélande pendant un an. Une amie commune me disait à l’époque « pourquoi tu partirais pas comme ça au Japon ? ». Mais à l’époque, je n’avais pas la force de caractère nécessaire pour avoir ce genre de projet. Partir un jour au Japon restait un rêve lointain que je réaliserais bien un jour.

    Les études sup passées, j’ai commencé à bosser et à mettre un peu de côté. Je vivais avec mon ex. Avec des amis communs, nous avons commencé à parler d’un voyage au Japon. Mon rêve se réalisait enfin ! On avait préparé un programme hyper dense sur trois semaines (printemps 2015). Là, j’en ai pris plein les yeux, mais ce voyage-photos, même si très bien, ne m’avait pas rassasié. Je suis revenue, mais pas comme si j’avais accompli un projet et que j’allais passer à un autre. Plutôt comme si mon projet n’était pas abouti…

    J’ai parlé de ça avec cette amie commune qui m’avait dit de partir en PVT au Japon. Elle me repose la question et là l’idée fait son chemin… Je ne vais pas faire un PVT, mais un long voyage de 2 mois et demi. Avec mon ex et mon chat, ça aurait été compliqué de partir trop longtemps, mais il FALLAIT que je le fasse. Ma prof de japonais m’a placé quelques jours chez des amis et de la famille. Je me suis fait de très bons amis dans ma guesthouse d’Asakusa. J’ai vu la campagne profonde à passer des journées entières avec des petits vieux trop chou avec moi…. J’ai dépassé mes espérances…. Ce que je voulais c’était d’être en contact avec des japonais. J’étais tellement dans mon élément, seule au milieu de ce temple shinto à l’aube, sans personne pour dire « faut que j’aille aux toilettes, on y va ? ».

    J’ai des souvenirs tellement forts… que je me sens en décalage de ne pas pouvoir vraiment le partager, sans personne pour comprendre pourquoi ça me tient tant à cœur. Rien que vendredi soir, quand des amies du japonais montraient les photos de leur premier voyage avec ma prof organisatrice (pour un groupe de 30 personnes), j’ai eu de terribles pincements au cœur en reconnaissant chez moi… Comme une envie de rentrer, au lieu d’une envie d’y retourner. Ton article me trouble…

    Je n’ai pas envie d’y vivre (du moins pas encore si j’en crois ton évolution ?) mais je me prépare un nouveau voyage pour 2021 (avec un passage en Corée pour rentabiliser le voyage). Mes attaches sont encore trop ici. Ma famille, mes amis, mon chat, un travail qui me plait et que je ne peux pas faire au Japon. Il en faudrait beaucoup pour me déloger, mais je vais faire pleins d’autres voyages… Je n’écouterai pas les « Pourquoi encore le Japon ? Tu veux pas voir autre chose ? ». J’ai juste laissé un bout de mon cœur là-bas… Même si ce n’est pas le pays des bisounours, c’est comme aimer quelqu’un après avoir découvert ses défauts… ça devient plus authentique. On apprend à faire avec, tout en profitant de toutes les qualités.

    Alors je vais lire d’autres articles pour voir ce que tu es devenue… Je suis intriguée…
    Merci pour cet article !

  23. Tu as bien fais de suivre ce bon feeling dans ce cas 😉

    OUI Il est vrai qu’il y a des aspects qui pour certains sont vus comme invivables et qui pour d’autres ne sont pas spécialement contraignants
    Je m’en rend compte avec mon travail où je m’adapte très bien avec des aspects que j’admets moi-même négatifs et leur accorde parfois du positif. Et celui de monsieur qui pour moi serait anxiogène au quotidien. Et pourtant notre entourage trouve mes conditions de travail insupportables au quotidien et celles de monsieur peu embêtantes. Comme quoi !

    OUI on peut se sentir bien dans un endroit inconnu, sentir une connexion avec un quelque chose inexplicable, ressentir des émotions positives pour des raisons subjectives certes mais pas moins légitimes
    Après ça peut être une erreur de parcours et on tire des choses de nos leçons de vie, comme ça peut nous conforter sur notre instinct car finalement il a visé juste. L’important est de ne pas se braquer si ce feeling n’a pas fonctionné finalement. Je pense que les gens sont justes jaloux de ceux qui comme toi Béné ont vu ce ressenti se confirmer (a la manière des gens refusant d’admettre qu’ils ont eu tord si tu leur dis « ne fais pas ça »)

    et OUI il ne faut pas laisser les autres s’interposer entre nos rêves et nous. Si la passion est là et que l’on se donne tous les moyens pour concrétiser nos projets les plus laborieux, les autres n’ont pas à nous juger (souvent, on se rend compte qu’ils se trompent sur notre compte. Même des proches !) J’ai justement un projet un peu fou appartenant surtout à Monsieur. Il a su m’en convaincre avec des arguments objectifs et en me vendant un rêve où ma place y était essentielle ^^ Pleins de personnes veulent le briser, comme d’autres où malheureusement les grains de sels amenés par chacun a influencé beaucoup de mes décisions, mais ici je ne les laisse pas faire car on est deux contre eux ! Merci Béné de confirmer que ça peut avoir du bon de s’écouter avant tout