Oisa oisa ! Le festival Yamakasa
Qui dit juillet au Japon dit premiers matsuris d’été. A Fukuoka cela veut surtout dire que c’est la période du plus célèbre festival de la ville : le Hakaya Gion Yamakasa.
Yamakasa s’est terminé dimanche dernier vers 6h du matin. Je me sens un peu « triste » comme à chaque fois que quelque chose se termine ici. Pendant 2 semaines la ville a tourné au rythme des chars, des entraînements et des « oisa oisa » scandés par les hommes participant au festival. Travail oblige je n’ai évidemment pas pu aller assister à tout ce qui se passait mais j’ai pu voir quelques petites choses quand même. Voici mon Yamakasa 2018.
Hakaya Gion Yamakasa (博多祇園山笠) est le plus ancien festival de Fukuoka : il aurait été créé il y a plus de 770 ans ! Classé au patrimoine de l’UNESCO, Yamakasa comme on l’appelle familièrement, se déroule tous les ans du 1er au 15 juillet principalement dans la vieille ville de Hakata (aujourd’hui c’est juste un arrondissement). C’est un des trois principaux festivals de Fukuoka et il attire plus de 3 million de spectateurs ce qui en fait même le festival d’été le plus visité du Japon !
Je pense que je ferais un article dédié à ce festival (un jour) avec toute l’histoire et les détails car il y a beaucoup à dire, beaucoup trop pour cette fois. Sachez juste que Yamakasa consiste en une course de chars où les 7 districts de Hakata (Chiyô-nagare, Daikoku-nagare, Doi-nagare, Ebisu-nagare, Higashi-nagare, Nakasu-nagare et Nishi-nagare) s’affrontent sur un parcours de 5km. A partir du 1er juillet les participants se préparent à la course finale (Oiyama, 追い山) qui a lieu le 15 juillet à 4h59 tapantes.
Je me suis intéressée au festival le premier été que j’ai passé à Fukuoka. Avec mon école nous avions pu essayer les « costumes », nous sommes allés vois un entraînement et puis j’ai été voir la course finale avec des amis. J’en garde de très bons souvenirs mais hélas je n’avais pas pris beaucoup de photos. Je n’y suis pas encore retournée depuis cette année-là. Ce n’est pas l’envie qui manque mais c’est mal tombé jusqu’à présent.
Pourtant, depuis que je fais partie de Nagare je me découvert une passion pour ce festival. Nos danses, nos costumes, nos cris et pleins d’autres éléments sont inspirés, entre autres, de Yamakasa et y aller aurait été passionnant ! Même si je sais pas mal de choses que le festival j’ai parfois du mal à faire le rapprochement, surtout pour tout ce qui est parlé. J’aurais donc beaucoup aimé voir oiyama (la course finale) cette année. Malheureusement je n’ai pas pu car nous dansions à Kumamoto le même jour et il fallait que je sois en forme : la course commençant à 4h59 il faut se placer vers minuit donc cela veut dire ne pas dormir beaucoup et encore cette année ça tombe un dimanche donc il faut venir encore plus tôt. L’an prochain ça tombe un lundi matin et je devrais enfin pouvoir y assister !!
Cette année je me suis « contentée » de trois choses. La première est bien sûr d’aller voir les chars d’exposition « kazariyama » (飾り山). Je voulais faire le tour de tous les chars mais soyons honnête ça prend du temps et j’ai eu la flemme. Je suis quand même allée voir une grosse majorité d’entre eux mais… j’ai encore une fois perdu toutes les photos sur ma carte SD (qui est cette fois vraiment trop abîmée pour que je prenne le risque de continuer à l’utiliser). Heureusement j’avais transféré quelques photos sur mon iPhone que voici.
Je ne me lasse pas de regarder les chars. Les poupées et les concepts changent tous les ans et cette année ma préférence a été pour le 7ème (donc je n’ai hélas plus les photos).
Lors d’une autre journée je suis tombée par hasard sur une procession des hommes du festival.
Un soir en allant prendre en photos ces fameux chars d’exposition, je suis allée jusqu’au musée Machiya. Alors que je m’apprêtais à faire demi-tour, j’ai vu plein de gens avec des appareils photos postés devant le sanctuaire Kushida. Pressentant qu’il allait se passer quelque chose j’ai attendu et au bout de 15 minutes tous les districts sont arrivés un par un en criant « osshoi » et « oisa ». Chaque groupe s’est dirigé l’un après l’autre dans le sanctuaire pour y prier avant de repartir au pas de course par une autre sortie. Il s’agissait en fait de la conclusion d’une journée appelée Oshioitori (お汐井取り). C’est une cérémonie de prière et de purification qui se passe à la plage sacrée de Hakozaki (qui fait partie du sanctuaire du même nom). Après avoir récupéré du sable de la plage et prié pour la sécurité du festival, les hommes se dirigent vers le sanctuaire Kushida pour y prier avant la fin du jour.
Cette procession ne fait pas partie des moments les plus impressionnants du Yamakasa mais j’ai beaucoup aimé y assister.
Pour moi le clou du spectacle fut « Shûdan Yama Mise » (集団山見せ). C’est une sorte de parade qui part de Hakata et qui va jusque devant la mairie de Fukuoka. Le rythme est beaucoup moins soutenu que lors des entraînements et le maire monte même sur le premier char ! Comme ça se passait tout près de mon entreprise j’ai délibérément séché le travail pour y aller (bon pour excuse on était vendredi, j’avais fini mon boulot de la semaine et j’ai eu l’accord de mon supérieur).
Je me suis installée environ 45 minutes avant le top départ et j’ai bien fait car j’ai pu être tout devant et à l’ombre ce qui est un luxe au beau milieu d’un après-midi d’été japonais. Le spectacle était fantastique. Si vous voulez voir les chars en action en journée et avec moins de monde je vous conseille vivement le Shûdan Yama Mise (tous les ans le 13 juillet).
Pour finir, j’ai une super adresse à vous partager ! J’ai trouvé une petite boutique super originale, perdue dans les ruelles de Hakata, un endroit où tu ne vas pas si tu ne connais pas. Elle s’appelle Yamakasa Yôhin Handa (山笠用品ハンダ) et c’est un des deux seuls endroits de Fukuoka où se fournissent les participants au Yamakasa. On y trouve toutes les tenues et accessoires officiels mais aussi de petits porte-bonheur et d’autres petites choses. C’est d’ailleurs dans cette boutique que le chef de ma troupe de yosakoi se fournit pour certains de nos accessoires.
Les prix sont un peu élevés mais tout est authentique et l’accueil est chaleureux. C’est un endroit idéal pour des souvenirs originaux et typiques de Fukuoka.
Accès et informations pratiques
Yamakasa Shôhin Handa (山笠用品ハンダ)
Adresse :
1-11 Susakimachi, Hakata-ku, Fukuoka-shi, Fukuoka-ken 812-0028
Accès depuis la gare d’Hakata :
Prendre le métro et descendre à Nakasu-Kawabata (中洲川端). Le trajet dure 4 minutes et coûte 200 yens. De là il faut marcher environ 5 minutes.
Horaires et jours d’ouverture :
Du jeudi au mardi de 10h à 17h. Ouverture jusqu’à 21h en période de Yamakasa (du 1er au 15 juillet).
17 Comments
2024 © Béné no Fukuoka !
Béné no Fukuoka ! est fière d'être la référence en français sur Fukuoka et l'île de Kyûshû.
J’ai hâte de lire ton prochain article détaillé sur les matsuri car je n’y connais rien du tout mais ça m’intéresse beaucoup!
A mon avis je ne le publierai pas avant quelques mois ^^;;
J’adore ce type d’article très vivant! Il faut dire que j’adore les festivals ^-^ et tu as superbement retranscris l’ambiance!
Ils sont superbes ces chars!!
Je les trouvent superbes également même si j’aime moins ceux qui sont « modernes » (à effigie d’Anpanman ou des émission à la mode par exemple).
Merci pour cet article très intéressant ! Et un grand merci aussi pour l’adresse de la boutique ! J’irai sans faute acheter des petites choses typique de Fukuoka !
Je ne sais pas si tu sais lire le japonais mais si oui regarde bien le panneau à l’entrée 🙂
Toujours sympa de voyager grâce à tes articles 😉
Merci 🙂
Salut Béné 🙂
J’avais vu tes stories Instagram et j’avais adoré ! Ça doit être super chouette d’y assister et de vivre l’ambiance. Au début j’ai été naïve de croire que tu parlais de 4h59 de l’après-midi… x)
Je retiens l’adresse de la boutique pour mon prochain voyage.
(et bon voyage à Miyako !!!)
Merci !
Moi aussi je pensais que c’était l’après-midi xD
Impressionnant ! Je ne sais pas comment font tous ces hommes pour transporter de tels chars. A la fin de la journée, ils doivent être exténués.
La boutique de petits souvenirs a l’air de regorger de véritables petits trésors.
Merci pour cet article très intéressant qui nous a transportés dans l’ambiance si particulière des festivals. 😉
Heureusement ils sont des dizaines et ils se relaient régulièrement sinon ça ne serait pas tenable.
Superbe article et de nouveau ça me rappelle mon passage à Fukuoka il y a 2 ans. Malheureusement nous n’avions pas eu la chance d’être là pour le festival mais de juste assister aux entrainement était déjà plus que parfait. C’est vraiment impressionnant à voir et mine de rien ils avancent sacrément vite. Que de beaux souvenirs.
Merci également pour tous les superbes articles 🙂
J’espère que tu auras l’occasion d’y assister un jour !
Ah, j’étais tombée sur l’un de ces chars en visitant le sanctuaire Kushida-jinja de Fukuoka justement. Ils sont vraiment très hauts, je ne m’y attendais pas du tout (j’avais juste vu la gotochi card correspondante, et je peux dire qu’elle ne leur rend pas du tout justice).
Note pour moi-même : il faut vraiment que je fasse l’expérience d’un matsuri à l’occasion 🙂
Tu as visité le musée de Kushida et/ou le Hakata Machiya Folk Museum ? Il y a des explicitons super précises, des vidéos et on peut même soulever les poutres qui forment le char. Bon c’est pas aussi bien que de voir le festival en vrai mais c’est toujours un bon aperçu 🙂
Non je n’ai pas eu le temps de tout visiter malheureusement T_T Il fallait choisir, d’autant que j’ai perdu pas mal de temps le jour de ma visite à Hakata, à cause des coin lockers (j’ai fait environ trois fois le tour de la gare en traînant ma valise, ce fut épique lol). Cela dit j’ai bien aimé le quartier, en particulier Kushida-jinja et le fabuleux marché de noël, mais mon timing n’était pas optimal pour faire les musées.
Je n’ai pas encore commencé à écrire sur Fukuoka, mais j’ai beaucoup aimé cette ville, et même la préfecture en général. Saga m’a beaucoup surprise aussi. Bref, tout ce que j’ai raté me donne une bonne raison de revenir à l’occasion 😉