Kumamoto en bus #1 : Kumamoto city
Les vacances sont déjà terminées et la reprise a été dure. Si je n’ai rien fait la deuxième moitié de ces vacances (mais vraiment rien, je ne suis même pas sortie !), Pendant mes congés, je allée passer 3 jours à Kumamoto, juste avant le nouvel an. Cette parenthèse enchantée de quelques jours m’a fait le plus grand bien et j’ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain quotidien, comme à chaque fois que je ne dors pas chez moi en fait. Récit de ce voyage à Kumamoto… réalisé en bus !
Mon voyage à Kumamoto en bus (avec le SunQ Pass)
Jour 1 : Kumamoto city | Jour 2 : A l’assaut du Mont Aso ! | Jour 3 : Aso Farm Land et Kurokawa onsen
Par soucis d’économie et parce que je voulais me déplacer un maximum dans des endroits un peu reculés, j’ai choisi de faire ce voyage en bus en prenant le SunQ Pass. Ce petit bout de carton permet de voyager à volonté pendant quelques jours sur plus de 2000 lignes (99%) de bus de Kyûshû.
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Mardi 29 décembre 2015, 1er jour.
Je me lève aux aurores et embarque très tôt dans le bus Hi no Kuni (ひのくに号) direction le centre-ville de Kumamoto. Pour la parenthèse culturelle/historique, Hi no Kuni signifie terre de feu ce qui colle parfaitement à la géologie de la région (volcan Aso) et c’est aussi l’ancien nom de la préfecture de Kumamoto.
Revenons au récit.
Deux heures trente et un onigiri plus tard, j’arrive à la gare routière de Kumamoto. Le temps de déposer mes affaires à l’hôtel et je file en direction du château à quelques centaines de mètres de là. Il fait bien froid mais le ciel bleu resplendissant me fait oublier la température. Alors que je m’apprêtais à aller donner mes 500 yens d’entrée au guichetier, j’aperçois le petit sanctuaire Kumamoto-jo inari (熊本城稲荷神社). Trouvé sur le net, il était sur ma liste des choses à voir mais je ne pensais pas tomber dessus aussi vite.
J’ai rarement vu un sanctuaire aussi mignon ! Il y avait des choses à regarder absolument partout et pleins de petits détails adorables comme des statues de chat près d’un point d’eau sacré, des dessins, ou encore une petite boîte aux lettres pour envoyer un message au dieu de l’amour. Si l’entrée était assez animée, préparatifs pour le jour de l’an oblige, le reste était vraiment calme et reposant.
Comme je ne voulais pas aller vers le donjon principal tout de suite, j’ai commencé ma visite du château en longeant les différentes remparts avant qu’une annonce ne vienne troubler ma promenade : le traditionnel nettoyage du donjon allait commencer. Intriguée, je vais voir et me retrouve derrière une foule immense en train d’admirer quelques faux samurais agiter de longues tiges de bambou sur les murs du château. Il s’agit d’un rite traditionnel qui permettait d’enlever la suie.
Amusant à regarder mais j’ai profité du fait que tout le monde soit absorbé par la cérémonie pour m’engouffrer dans le château. J’ai d’abord grimpé les escaliers de la plus petite tour, absolument déserte, où j’ai pu profiter tranquillement d’une superbe vue dégagée des environs.
La vue du donjon principale étant à peu près la même que celle du petit donjon je ne me suis pas attardée, surtout à cause de la foule, principalement asiatique. Je n’ai jamais autant entendu parlé chinois et coréen depuis que j’ai quitté l’école. Entendre blablater dans une langue que je ne comprends pas me donne mal à la tête.
Je suis redescendue pour filmer un peu le musée qu’abrite les étages inférieurs avant de me rendre compte qu’il était interdit de prendre des photos/filmer dans le musée du château. Comme je n’avais pas mes lunettes sur le nez, je n’avais pas vu les panneaux. Heureusement je n’ai croisé aucun vigile.
Mes pas m’ont ensuite mené au Honmaru Goten (本丸御殿) que j’avais superbement ignoré lors de mes précédentes visites. Il s’agit une reconstitution d’un palais détruit durant une guerre civile lointaine. N’étant pas très férue d’histoire, je me suis juste contentée d’admirer les lieux. Même si le bâtiment est très récent (2008), c’est une visite sympa, surtout pour la pièce principales dont les dorures et le plafond sont à couper le souffle.
Si le château de Kumamoto n’est pas d’origine (le donjon date de 1960) il reste cependant magnifique et un des points d’intérêts indispensable à toute visite dans la région. Petite astuce pour avoir une vue imprenable sur le château : grimpez au dernier étage de la mairie de Kumamoto, juste en face (gratuit, ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 17h15).
360度の熊本城 ・ 360° Kumamoto Castle #Kyushu #theta360 – Spherical Image – RICOH THETA
En sortant par la sortie ouest, je suis arrivée au complexe Sakura no Baba Jousaien Castle Town. Il s’agit d’un espèce de petit village avec plein de restaurants et boutiques de souvenirs spécialisées dans les produits de Kumamoto. On y trouve aussi un office du tourisme (avec consigne à bagages) et un espace (payant) pour se costumer en samuraï, revêtir un kimono ou des habits du début du 20ème siècle. Comme tout lieu touristique au Japon, c’est super commercial donc je me suis contentée d’acheter des ikinari dango (いきなり団子), une spécialité de la région : un mochi fourré à la patate douce et à la pâte d’haricots rouges sucrée.
C’est moelleux, goûteux et nourrissant. J’ai tellement aimé que j’en ai acheté un autre pour déguster plus tard. D’ailleurs je recommande vivement la boutique où je les ai achetés Ikinari Ya Watanabe (いきなりやわたなべ), ils sont vraiment extras. Il faut vraiment que j’en trouve à Fukuoka, c’est devenu ma nouvelle obsession culinaire.
Après ce petit repas improvisé il se faisait déjà tard. J’ai abandonné l’idée de faire la seconde moitié de mon programme et suis allée directement au jardin Suizen-ji (水前寺) que je n’avais jamais encore visité. J’y suis allée en bus bien sûr et je me suis fait réprimandée au micro par le chauffeur car je n’avais pas pris de tickets à la montée dans le véhicule (vu que j’avais un pass je ne voyais pas l’utilité d’en prendre un).
Les alentours du parcs ont un petit air de Dazaifu avec une rue pavée semi-piétonne bordée de commerçants. Au moins je n’étais pas dépaysée. J’ai marché tranquillement vers le jardin avec tout de même une petite appréhension. En hiver au Japon, les pelouses sont brûlées par le temps sec, le soleil et le froid. Toute la végétation prend une teinte jaune caca d’oie / marron et ce n’est pas des plus esthétiques. J’avais peur que le jardin soit dans ces tons là mais il était étonnamment encore assez vert et très photogénique, surtout depuis l’entrée avec les ponts, un drapeau japonais qui flotte au vent et la réplique du Mont Fuji. Je n’ai vu que deux fois, et de très loin, ce volcan mais au moins je me serais approché de sa version miniature, on aura pas tout perdu.
Le jardin vaut largement son prix d’entrée (400 yens). Toutes ces petites collines, ces arbres taillés en nuage, le grand lac où barbotent héron, canard et carpes, tout était très bien entretenu et superbe. Il y a juste la partie opposée à l’entrée qui n’était vraiment pas passionnante en cette saison.
Après avoir fait le tour, je me suis assise au bord de l’eau pour balancer de la nourriture achetée un peu avant aux canard et pour déguster le second inari dango de la journée, fourré au fromage. J’adore m’assoir dans un endroit calme avec une belle vue et passer du temps à regarder les alentours que ce soit des gens, des animaux, un volcan, etc.. C’est ma méthode pour me vider l’esprit et évacuer quelconque stress.
En partant, j’ai sympathisé avec un des commerçants du parc qui vendaient des pamplemousses aussi gros qu’un ballon de foot appelés Banpeiyu.
360度の水前寺 ・ 360° Suizen-ji #Kumamoto #iLoveKyushu #theta360 https://theta360.com/s/p0c8OhBziyTrNnreVzeXSySFo – Spherical Image – RICOH THETA
En allant vers l’arrêt de bus, je me suis aventurée dans une propriété qui ressemblait à un temple et dont les grilles étaient grandes ouvertes. Comme je n’arrivais pas à déchiffrer le sens des kanjis sur le portail, je me suis avancée vers un homme qui en sortait pour lui demander quelle sorte de bâtiment c’était. Il m’explique que c’est un des centres d’enseignement de Tenrikyô et qu’il va me faire visiter. Il interpelle un homme qui me fait visiter le bâtiment principal puis je repars comme je suis venue.
En rentrant à l’hôtel et en recherchant un peu sur le net après ma visite, je me suis rendue compte que c’était apparenté à une secte. Gloups.
Après ces émotions, je me suis mise en quête d’un plat local de la région : les ramens de Kumamoto. Comme à chaque voyage, il est hors de question que je ne goûte pas les spécialités du coin. Je deviens un peu japonaise sur ce plan là on dirait.
Alors qu’est-ce que les kumamoto ramens ? Si la base est la même que celles de Fukuoka (bouillon fait à partir d’os de porc appelé tonkotsu (豚骨)), le goût est vraiment différent car il y a en plus du ma-yu (huile noire d’ail) en bonne quantité. Les ramens sont servies avec des pousses de soja, des tranches de porc, des oignons plats et de l’ail grillé.
Adorant l’ail, je ne pouvais décidément pas passer à côté et ai trouvé sur le net un petit resto populaire et accessible pour une femme seule appelé Tatsu no ya (龍の家). J’y ai dégusté un bol de Kumamoto ramens brûlant et délicieux avant de rentrer me coucher et de m’endormir comme une masse à… 20h30 !
Demain, je pars vers le mont Aso. La journée va être longue.
21 Comments
2024 © Béné no Fukuoka !
Béné no Fukuoka ! est fière d'être la référence en français sur Fukuoka et l'île de Kyûshû.
Ton article me replonge avec nostalgie dans les souvenirs de ma visite du château ^_^ Pour ce qui est des voyages en bus a Kyushu je trouve que c'est vraiment un moyen pas cher et efficace de se déplacer !
Safaachan
Merci pour ton commentaire ^^
Les bus sont vraiment un avantage que peu de monde connait, c'est super dommage. j'espère que mes articles vont contribuer à faire connaitre ce moyen de transport.
Ouah ! ca à l'air vraiment sympa Kumamoto ! Je n'ai pris le temps d'y aller lorsque j'étais à Fukuoka… dommage.
En tout cas je retiens pour mon prochain passage au japon 🙂
C'es pour ça que je déconseille à chaque fois les excursions d'une journée. mais ça fera l'objet d'un dossier spécial.
Comme d'habitude de très jolies photos! Je suis contente c'est la première fois que je lis un article sur Kumamoto aussi complet , ça à l'air vraiment mignon !!
L'intérieur du Palais est magnifique !
( Et les mochis à la patate douce m'ont définitivement convaincu d'y faire un tour ! ^^ )
Merci, ça me fait super plaisir.
(oui c'est super bon, je suis vraiment en manque là xD)
plus je parcours votre blog et plus je me dis qu'il faut que je visite le sud du japon, mais j'ai du mal a me détacher du tohoku.
Je comprends ce sentiment. j'ai aussi très envie de visiter pleins d'autres endroits au Japon mais je n'arrive pas à me séparer de Kyûshû.
kumamoto est vraiment un belle région, et en plus avec kumamon ils ont trouver une resoosurce économique imprtante mais respectueuse de la region(en mon sens). J ai hâte de savoir ou tu as dormis a Aso.. moi c est le jikoku onsen qui a toute mes faveurs.
Kumamoto est merveilleusement bien gérée en effet.
En fait j'ai dormi les 3 jours à Kumamoto city. C'était plus pratique pour ne pas avoir à refaire ma valise et le check-in.
Toujours d'aussi belles photos
Merci Pauline.
"un petit resto populaire et accessible pour une femme seule" pourquoi est-ce que tu précises "accessible à une femme seule" ?
Ah oui j'aurais du peut-être le préciser mais au Japon c'est assez mal vu qu'une femme seule mange des ramens, un plats plutôt considéré comme masculin.
C'est drôle de classer les plats en fonction des sexes… on ne fait pas trop ça en France… (pourtant préjugés femmes/hommes on connait aussi xD). Quels sont les types de plats féminins du coup ?
De très belles images et un récit convainquant, maintenant j'ai l'impression d'y avoir été. ☺
Contente que ça t'ai plu ^^
la suite arrive bientôt.
Ca avait l'air vraiment sympa ! Ca donne envie de faire un tour. Les photos, comme toujours, donne très envie d'aller voir.
Remarque du gros tas : les ramens ont l'air vraiment bons !! *^*
Journee bien chargée mais qui devait être bien sympa.
Je vais m'empresser de lire la suite 🙂
great post <3
http://polilovee.blogspot.ca/
Bonsoir Bénédicte
Effectivement ton adresse est bonne, nous en sortons et comme le vent pique ce soir à Kumamoto ce plat était tout à fait de saison!
Les sakuras sont en fleur dans la cour du château.Superbe!