O-bon en famille

O-bon en famille

Juste avant notre voyage de noces à Okinawa, Kiyo et moi avons été passer une journée chez mes beaux-parents pour o-bon (お盆) qui est l’équivalent de la Toussaint au Japon.
Si je connaissais bien sûr cet événement important dans le calendrier japonais, je ne savais pas du tout ce qu’on y faisait en famille alors j’étais curieuse  et impatiente de savoir la façon dont ça allait se passer.

La maman de Kiyo nous avait demandé de venir pour 12h30 pour le déjeuner. Lorsque nous sommes arrivés son frère aîné et sa femme étaient déjà là et se prélassaient dans la pièce à tatamis le temps que sa maman finisse de préparer le repas. Nous y avons regardé un peu la télé tout en papotant puis la mère de Kiyo nous a appelé pour manger.
Elle nous avait confectionné et acheté plein de choses : sushis, wraps au jambon cru et fromage frais, beignets d’aubergine, kara-age, salade de tomates puis fruits, pâtisserie japonaise et yaourt avec sa confiture maison de myrtille (cultivées sur la terrasse) en dessert. 
Ses repas ne sont en général pas ce que je pourrais appeler de la vraie cuisine familiale japonaise (par exemple je n’ai jamais eu de riz chez eux, je me demande même s’ils en mangent habituellement) mais c’est toujours délicieux et plein de petites attentions pour chacun.

Le repas terminé le frère de Kiyo a dû partir travailler mais sa femme est restée pour la suite (ou plutôt le début) des « festivités » : mes beaux-parents avaient convié un moine pour bénir le butsudan (仏壇, autel) familial.

Se recueillir devant le butsudan est une étape obligée à chaque fois qu’on vient : on allume les bougies et/ou de l’encens, on tape dans une sorte de petite cloche pour attirer les esprits puis on joint les mains pour se recueillir. Mes beaux-parents déposent devant l’autel tous les cadeaux qu’ils reçoivent (surtout ceux de nourriture) en guise d’offrande. Alors que je pensais « quel gâchis ! », Kiyo m’a expliqué que ces offrandes ne sont laissées qu’une journée ou deux puis sont dégustées par la famille. Ouf.

Le moine est arrivé, nous a salués puis s’est installé devant l’autel. Derrière lui en rang : le père de Kiyo, Kiyo, moi et la femme de son frère. La maman de Kiyo quant à elle s’affairait à ranger la cuisine. Le moine a alors commencé à psalmodier tout en tapant régulièrement sur la cloche.  On n’avait rien d’autre à faire qu’à attendre que ça se termine  baisser la tête et se recueillir. Ses paroles n’étaient pas du japonais classique mais un ancien dialecte incompréhensible pour le commun des mortels.

Un temple bouddhiste japonais, ville de Fukuoka
Un temple à Fukuoka
Un temple bouddhiste japonais, ville de Fukuoka
(Désolée je n'ai pas pu prendre de photo le jour-j)

Une fois que le moine eu terminé, ai bu son café puis fut reparti, nous avons tous pris la route du cimetière.
Comme en France nous avons nettoyé la tombe (en prenant soin de ne pas frotter le nom écrit à l’or pour ne ps l’effacer, tout comme chez nous je vous dis) grâce aux balais et seaux mis à disposition puis nous avons placé de nouvelles fleurs dans les vases. Il y a ensuite eu un moment de recueillement et nous sommes partis vers le temple « de la famille ». Nous y avons là aussi remplacé les fleurs et observé un moment de prière avant de monter prier (encore !) dans la salle principale.

J’avoue ne pas avoir très bien saisi la différence entre les autels du temple, celui chez les parents de Kiyo et le cimetière, surtout que tous avaient les mêmes noms gravés dessus. Je n’ai pas osé demander ne sachant pas si c’était tabou ou pas. S’il y en a qui savent éclairez ma lanterne !

En attendant je suis plutôt contente d’avoir découvert o-bon en famille. Je ne sais pas si ça se passe comme ça partout ou si les parents de Kiyo font vraiment dans le traditionnel ou pas, mais c’était convivial et même si j’ai trouvé qu’on priait beaucoup, ça n’a pas traîné en longueur (à 16h30 on était chez nous). Comment se passe o-bon / la Toussaint dans votre famille ?

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15 Comments

  1. Pour les autels, mon mari m’avait dit qu’ils ont la même fonction, mais que le butsudan permet d’avoir un espace de reccueillement à l’intérieur de la maison sans avoir à se déplacer au cimitière.
    Ici on ne fête pas la Toussaint, pour O-bon l’année dernière avec mes beaux parents on n’a rien fait de particulier non plus. En même temps le temple et cimitière de la famille sont dans la région de Tokyo, et maintenant ils habitent à Fukuoka.
    Lors de mon premier séjour chez eux à Tokyo, ils m’avaient montré leur butsudan et on avait prié ensemble. Je ne sais pas ce qu’il est devenu cet autel, s’ils l’ont transporté ou s’il est resté à Tokyo. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir vu à Fukuoka. Je demanderai à mon mari!

    • Ca parait logique ! Mais dans ce cas je ne comprends toujours pas l’utilité d’en avoir un de plus au temple.

      A Okinawa les gens font des barbecue dans les cimetières je trouve ça super sympa 😀

  2. Je n’ai pas encore fêté de o-bon japonais mais la description de la cérémonie me rappelle celle d’un houji auquel j’avais assisté (jusqu’au café servi ^^ !). On devait être habillé correctement aussi (robe noire pour les femmes et un costume pour les hommes). Après la prestation du moine, on est allé déjeuner dans un restaurant de cuisine japonaise. C’était très intéressant !

  3. Merci pour cet article qui permet de voir comment se passe O-bon « de l’intérieur » ! Je suppose qu’on paie le prêtre pour son intervention ?
    Dans plusieurs manga, j’ai vu qu’on fabriquait des petites figurines avec des légumes (une aubergine, notamment) qu’on plaçait à côté de l’autel familial. Est-ce quelque chose qui existe vraiment ?

    • Oui il est payé et pour payer moins cher mes beaux-parents l’ont fait venir un jour plus tôt que commence o-bon xD
      Je n’ai jamais vu ces petites figurines, ça dépend peut-être des régions ?

  4. Ton mari ne t’explique pas les petits détails de tout ça ? 🙂
    La Toussaint en Belgique, c’est de moins en moins « célébré » il me semble. En tout cas, je ne pratique pas en ce qui me concerne.
    À bientôt ! ^^

  5. Comme les Japonais, ma famille (ma mère et ma grand-mère surtout) se rend au cimetière pour nettoyer la tombe familliale et y déposer pleins de bouquets de fleur. En règle générale, ma mère et ma grand-mère (c’est devenu rare que j’y participe) vont également á la messe qui est tenue le matin de la Toussaint. On n’est pas vraiment croyant ni pratiquant. Si on participe, c’est avant tout pour rendre hommage à notre grand-père qui était très adoré. On se plaît à dire que cela lui aurait fait plaisir.