J’ai essayé un atelier de peinture sur lanterne japonaise

Il y a quelques jours je suis allée essayer une nouvelle expérience culturelle à Fukuoka : la peinture sur lanterne.

En novembre 2017 j’avais joué les modèles et reporters pour Yoka Fukuoka, un magazine gratuit pour les étrangers et nous étions allés à la boutique où ce passe cet atelier de peinture : Kadota. Avec le photographe nous avions alors demandé s’ils comptaient faire un atelier pour les étrangers et quelques mois plus tard il était en place ! Quand j’ai su ça je me suis empressée de réserver pour l’essayer.

Fabrique de lanternes japonaises en papier "Kadota Chôchin", Fukuoka
Fabrique de lanternes japonaises "Kadota Chôchin" à Fukuoka

Kadota Chôchin (門田提灯店) est une boutique et fabrique de lanternes traditionnelles japonaises en papier (chôchin en v.o). Elle se trouve dans la galerie marchande Kawabata et c’est impossible de la manquer : vous voyez une grosse lanterne rouge au-dessus d’un magasin ? C’est ici !

Kadota est une si ce n’est la seule fabrique artisanale de chôchin dans la ville de Fukuoka. Elle jouit d’une excellente réputation et a des clients aussi important que le théâtre de Hakata.

Ce que j’aime chez eux c’est qu’on peut voir les artisans au travail. Ils peignent les lanternes directement dans la boutique et ce qu’on peut y voir change d’un jour à l’autre. Lors de mon dernier passage pour les photos de cet article ils étaient en train de peindre d’énormes lanternes pour un mariage. D’après la patronne ce sont les plus grosses qu’ils aient eu à peindre jusqu’à présent.

Fabrique de lanternes japonaises en papier "Kadota Chôchin", Fukuoka

Revenons à nos moutons ou plutôt à l’atelier. J’ai réservé par téléphone pour un samedi matin et quand je suis arrivée à la boutique une table avait spécialement été préparée.
Comme je l’expliquais plus haut, Kadota vient à peine se de lancer dans les ateliers « pour touristes » et ils n’ont pas (encore ?) d’espace dédié à cela. Ils installent la petite table pour chaque client et c’est pour ça que la réservation est obligatoire.

Après m’être installée on m’a expliqué le déroulement et puis c’était à moi de jouer.
On commence par réfléchir à ce qu’on veut dessiner et plusieurs livres d’illustration sont mis à disposition. On peut bien sûr copier le style des lanternes exposées et il y a des feuilles de papier brouillon pour s’entraîner. Pour ma part je savais déjà à peu près que j’avais envie de peindre mon nouveau nom de famille sur le devant. Sur les côtés je suis partie sur des niwaka-men, un symbole de Fukuoka et comme cela faisait vide j’ai ajouté des fleurs de pruniers, également un autre symbole local. 
L’étape suivante consiste à reporter les crayonnés sur la lanterne en utilisant un crayon à papier. Il faut y aller mollo et ne pas trop appuyer pour éviter de faire des trous, le papier étant assez fin. Ensuite il n’y a plus qu’à ajouter les couleurs ! 

On a à disposition 5 couleurs (rouge, bleu, jaune, vert et rose) ainsi que du blanc et du noir que l’on peut mélanger à sa guise pour une possibilité de création infinie. J’ai un peu regretté que les pinceaux soient plutôt anciens et donc qui n’offrent pas une grande précision.  Par contre la gérante est très attentive, passant régulièrement voir si tout va bien ou si on a besoin de quelque chose comme changer l’eau du bol où nettoyer les pinceaux. Une fois qu’on a terminé de peindre elle passe aussi la lanterne au sèche-cheveux afin que la peinture sèche plus rapidement et qu’on ait pas à attendre beaucoup.

Atelier de peinture sur lanterne en papier japonaise, Kadota Chôchin, Fukuoka

Une fois que la peinture est sèche, la lanterne est pliée sur elle-même (comme un accordéon) et mise dans une boîte pour être transportée facilement. 

Cerise sur le gâteau, en sortant de Kadota j’ai remarqué qu’on avait glissé dans le sac un superbe uchiwa (éventail en papier japonais) illustré par Nishijima Isao (西島伊三雄) un célèbre graphiste de Fukuoka. C’est une délicate attention pour les clients et ça m’a encore plus plu car il se trouve que Nishijima est mon graphiste favori !

Uchiwa, éventail japonais en papier illustré par Nishijima Isao.
Cette illustration est adorable !

Ce que j'ai pensé de l'atelier

J’ai trouvé que c’était une bonne expérience et pas trop longue donc facilement réalisable par tout le monde, même par des enfants. Le gros point fort est d’être dans cette boutique, avec les artisans à côté. On a vraiment l’impression de travailler avec eux et on est plongé dans un univers japonais on ne peut plus authentique. 
Quant aux points négatifs, à vrai dire que je n’en trouve pas tellement. Il y a peut-être le fait qu’ils en sont encore au début et que c’est encore un peu bancal dans le sens où c’est difficile de débarquer à l’improviste mais c’est ce qui fait le charme de cette expérience. J’aurais peut-être aussi aimé avoir une courte explication sur l’histoire des lanternes au Japon/dans la région mais bon ça reste du superflu.

Retrouvez mes autres recommandations pour des activités culturelles à Fukuoka sur ma page dédiée : 

Un peu de vocabulaire

Lanterne en papier
chôchin (提灯)

Pinceau
fude (筆)

Artisan
shokunin (職人)

Atelier
kôbô (工房)

Concentration
shûchû (集中)

Accès et informations pratiques

Kadota Chôchin  (門田提灯)

Adresse :
11-8 Kamikawabatamachi, Hakata Ward, Fukuoka, Fukuoka Prefecture 812-0026

Téléphone :
092-271-5766 (réservation en anglais au 092-286-4478)

Jours et horaires d’ouverture :
du lundi au samedi de 10h à 19h

Tarif :
3000 yens

Accès depuis la gare de Hakata en métro :
Prendre le métro et descendre à la station Nakasu-Kawabata (4 minutes pour 200 yens).

Accès depuis la gare de Hakata en bus:
Depuis la gare routière prendre les lignes 3, 12, 13 ou 57 et descendre à Kawabata-machi and Hakataza (川端町・博多座前) (11 minutes pour 100 yens).

Destination accessible avec le JR Pass : non
Destination accessible avec le SunQ Pass : oui

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14 Comments

  1. Aimant les activités manuelles, cette activité ne pourrait que me plaire. Il faut avoir une sacrée dextérité pour manier un tel pinceau !

    Merci pour ton retour, bon weekend 😉

  2. J’adore ce genre de petits ateliers même si je ne suis pas trop manuelle.
    En tout cas le cadre est génial!

    • Je ne suis pas du tout manuelle non plus et je fais toujours des créations horribles donc je ne cours pas après ce genre d’atelier (ou alors il faut que ça me passionne / que ça ne prenne pas trop de temps), mais là c’était plutôt ludique.

  3. Han ça à l’air trop cool ! Si je repasse par Fukuoka il faudra que j’essaye.
    Blague à part part j’ai l’impression que les pinceaux pourris c’est une constante dans les ateliers japonais XD, à chaque fois que j’en ai fait les pinceaux avaient déjà eu mille vies et n’étaient vraiment pas précis ou même très gros. T’imagines ma frustration maintenant j’emporte toujours un pinceau réservoir dans mon sac au cas où .

    • Je pense qu’ils mettent à disposition ceux dont les pros ne se servent plus / ne veulent plus parce que trop abîmés justement. C’est un peu dommage…
      Tu fais bien de prendre les tiens.

  4. Tes articles donnent toujours aussi envie, c’est chouette la partie que tu mets à la fin sur le vocabulaire avant les informations pratiques qui sont toujours très précises! Je pense que Fukuoka sera ma prochaine destination au Japon, exit Tokyo que j’ai fait déjà pas mal de fois, place au sud!

  5. J’adore les lanternes, ça donne des notes chaleureuses et conviviales aux villes japonaises, jusqu’aux bouibouis les plus pourris. L’expérience a l’air intéressante!

  6. C’est une activité que j’aimerais beaucoup essayer. La photo où l’on voit l’artisan peindre sur cette lanterne géante est impressionnante ! Je ne peux pas m’empêcher de me demander comment ils font si jamais ils se ratent avec la peinture…
    Ta lanterne est très jolie (tout comme l’uchiwa d’ailleurs !) 🙂

  7. Elle est tellement mignonne ta lanterne !
    J’aurais aimé voir comment tu as écrit ton nom sur la lanterne. Moi j’aurai sûrement loupé le mien !
    En tout cas c’est une belle idée d’activité traditionnelle.

  8. Top cet atelier. Effectivement ça peut être une bonne idée avec des enfants ; je note lorsque nous passerons dans cette région.
    Ta réalisation est bien réussie en tous cas ; les motifs sont bien choisis : bravo !!!
    As-tu accroché cette lanterne chez vous ?

  9. Adorant les lanternes moi-même, j’aimerais beaucoup faire ce genre d’atelier !
    Plus je lis tes articles, plus tu me donnes envie de retourner à Fukuoka. J’y ai passé 1 mois en famille d’accueil mais je n’en garde pas beaucoup de souvenirs. J’ai l’impression d’être passée à côté de la ville.

    Merci pour cette belle découverte, et je trouve génial la partie « vocabulaire » en bas, en lien avec le champ lexical de l’article. A la prochaine ! 🙂