[Kumamoto] Road trip d’une journée autour du mont Aso

Road trip autour du mont Aso

Enfin !! Après 3 ans et demi de fermeture au public et 7 ans après mon dernier passage, j’ai pu retourner voir le cratère du mont Aso !! Lors des vacances d’Obon d’Août dernier Kiyo et moi avons décidé de faire un voyage de deux jours à Kumamoto. Sachant que le cratère avait ré-ouvert j’ai proposé de passer la journée autour du volcan et voici ce que nous avons pu faire lors de ce road trip.

 

Arrivés à Kumamoto par le shinkansen, nous avons rejoint le centre-ville où se trouvait notre voiture de location et nous nous sommes directement mis en route pour Aso.

 

1.Déjeuner local chez Iwasaki

Depuis les séismes d’avril 2016 une portion de route principale (57) qui mène à l’intérieur de la caldeira est fermée et ilne reste plus que la 339, plus petite. Vacances d’Obon oblige nous n’étions pas les seuls et nous nous sommes retrouvés dans les bouchons ! Heureusement ils se sont assez vites dissipés et nous avons enfin pu pénétrer dans l’immense caldeira. J’étais tellement heureuse d’être de retour que je ne cessais de regarder par les fenêtres de la voiture.

Il était déjà pas loin de midi et j’avais eu le temps de chercher un endroit pour nous restaurer. Nous souhaitions manger une des spécialités d’Aso à savoir de la viande de boeuf roux. Notre choix s’est arrêté sur Iwasaki, un restaurant plutôt bien noté et sur notre chemin. Il y avait une petite file d’attente mais pareil que pour les bouchons, nous avons pu avoir une table assez rapidement. Nous avons commdé chacun un aka-gyû don, un bol de riz avec des tranches de boeuf dessus et que dire… C’était un régal ! La viande était tendre et juteuse. C’était parfait accompagné d’un œuf poché et un de miso.

 

Restaurant Iwasaki, Aso, Kumamoto
Bol de bœuf roux au restaurant Iwasaki

 

Aka gyûdon Iwasaki (あか牛丼 いわさき)

Horaires et jours d’ouverture :
Tous les jours à partir de 11h (fin de service une fois le stock de viande écoulé). Fermeture hebdomadaire le jeudi.

 

 

2.En route vers le cratère : la route 111

Le ventre plein nous avons repris la voiture direction le cratère en empruntant la fameuse route 111 qui relie la gare d’Aso au volcan. Quand je suis venue en mars dernier nous avions pris le bus et nous étions assises au milieu ce qui m’empêchait de voir la route (les asiatiques sont la fâcheuse tendance à toujours fermer les rideaux) mais là j’ai bien pu voir les fissures de la route qui ont été fermées avec du goudron. Et puis il y a ces glissements de terrain qui habillent désormais les montagnes de trais bruns foncés. Impressionnant.

 

La route 111 pleine de fissures, Aso, Kumamoto
La route est fissurée
Les flancs du mont Aso et les glissements de terrains, Kumamoto
Les glissements de terrains dus au séismes de 2016 sont encore visibles

 

En chemin nous nous sommes arrêtés plusieurs fois sur le bas côté pour profiter du paysage et essayer de prendre en photo les vaches rousses dont un spécimen nous a servis de déjeuner quelques minutes plus tôt.
Le ciel était complètement dégagé et le paysage qui s’étalait devant nous était superbe. En plus de voir l’ensemble de la partie nord de la caldeira, nous pouvions voir jusqu’à la chaîne de volcans Kuju à plus de 25km. Je ne put m’empêcher de mitrailler à foison et décréter que dorénavant je voulais ouvrir mes rideaux chaque matin devant ce panorama (malheureusement les terrains ne sont pas à vendre).

Mont Eboshi, Aso, Kumamoto
Le mont Eboshi

 

Le cratère du mont Aso, un paysage lunaire

Après nous être extasiés devant le mont Eboshi, il a été temps de monter au cratère. On le voit depuis la route : il est couvert de cendres volcaniques et de temps en temps un peu de fumée blanche s’en dégage. A la base du téléphérique un « péage » attend les véhicules. Il coûte 600 yens pour les voitures et ouvre la voie d’accès jusqu’au sommet. On peut aussi y accéder à pied ou en bus. Ce dernier remplace le téléphérique actuellement hors-service à cause des récentes éruptions qui l’ont fortement endommagé (va t-il réouvrir un jour ? Aucune idée).
A première vue les dernières éruptions n’ont presque rien changé. Il y a certes le bâtiment du téléphérique qui est très endommagé et quelques barrières qui ont été reconstruites un peu en retrait des anciennes, avalées par des éboulements mais j’ai retrouvé retrouvé le paysage que je connaissais.

Le cratère se trouve seulement à quelques pas du parking, au sommet d’un petit chemin goudronné. On ne voit pas l’intérieur de suite, on le découvre en s’approchant, au fur et à mesure. J’ai ressenti la même excitation que lors de ma première visite en 2011 en franchissant les derniers mètres et soudain j’ai aperçu le lac de cette couleur si particulière mais si familière ! Pour moi l’amatrice de volcans c’est un des plus beaux paysages au monde. Kiyo lui aussi était bluffé mais quand même un peu moins que moi et rigolait gentiment devant mon émerveillement.

L'ancien téléphérique du mont Aso, Kumamoto
Les restes du téléphérique et la route qui monte au cratère


Une fois que j’ai pris une bonne trentaine de clichés et pris mon temps pour observer le moindre détail, j’ai consenti à ce que nous faisions le tour de toutes les parties ouvertes au public, soit partout sauf la zone D. J’avais pourtant déjà marché à cet endroit mais je ne me souvenais pas de crevasses profondes, des fumerolles et des pierres jaunies par le soufre. C’était un vrai paysage lunaire mais ce n’était rien à côté de ce que nous allions découvrir ensuite…

Nous avons emprunté la route à pied pour descendre un peu, jusqu’à la plaine des sables (sunaenri 砂千里). Il s’agit du point de départ de la randonnée montant au sommet du Naka-dake et le tout début de la route passe par une immense étendue de cendres volcaniques où des milliers de bombes volcaniques de toutes les tailles ont été projetées par le volcan lors d’éruptions plus ou moins récentes. C’était juste magique avec la sensation indescriptible de ne pas se trouver sur terre. J’étais aux anges et encore une fois Kiyo n’a pas trop compris pourquoi je m’émerveillais autant.
Nous avons marché pendant une dizaine de minutes jusqu’à tomber sur une petite montagne faite de pierres volcaniques puis nous avons rebroussé chemin. Je rêve d’escalader le Naka-dake mais ça ne sera pas pour cette fois car nous n’avons pas les vêtements adéquats et le soleil tape fort ! J’ai fortement regretté d’avoir oublié ma crème solaire tellement mes bras étaient rouges. Cela ne m’a pas empêché de m’arrêter quelques minutes pour ramasser un peu de cendres avec un sac plastique pour les mettre dans une bouteille en verre à la maison (je vous ai déjà dit que j’étais passionnée des volcans ?).

 

Naka-dake, volcan du mont Aso, Kumamoto
Un paysage lunaire au mont Aso

 

 

 

Le Komezuka ou le volcan a la forme la plus parfaite au monde

En redescendant vers la gare nous avons eu envie d’aller voir le Komezuka, ce petit volcan qui doit son nom à son aspect de bol de riz renversé. Il y a vraiment une forme parfaite et est super photogénique. Nous avons bifurqué sur la route 298 qui passe tout près mais les vues n’étaient pas transcendantes. Le volcan est plus beau vu d’en haut. Qu’à cela ne tienne ! Nous avons parcouru la route en sens inverse et nous sommes arrêtés sur le bas côté pour prendre quelques photos et permettre à Kiyo de faire une micro sieste car il était crevé.
En parlant de Komezuka, je mets fin à une légende urbaine qui dit que le bus reliant la gare d’Aso au téléphérique s’arrête pour une pause photo au Komezuka : c’est faux. Il y a juste une annonce mais le bus ne s’arrête pas. D’ailleurs aucun bus ne s’arrête près du cône. Il faut y aller à pied ou dans son véhicule.

Le petit volcan Komezuka, Aso, Kumamoto
Le petit volcan Komezuka

 

Pause goûter au Michi no Eki Aso

Les Michi no Eki ou « gares de la route » sont des échoppes vendant des produits régionaux et autres souvenirs. Autant j’aime les Michi no Eki de manière générale, autant celui d’Aso n’est pas terrible. C’est blindé de monde et le staff est plutôt désagréable (ou excédé ?) avec les clients. Kiyo en particulier en a fait les frais lorsqu’il a gentiment demandé à une dame s’il pouvait lui redonner son pot de lait vide comme c’était indiqué sur un panneau derrière elle, elle l’a carrément envoyé promener. C’est rare pour le Japon nous étions choqués. Pour compenser, leurs produits à base de lait de la région sont très bons et leurs légumes pas très chers (je vous conseille leurs maïs !)

Produits fait avec du lait des vaches d'Aso, Kumamoto
Lait, yaourts à boire, crème dessert au fromage et gelée de café

 

Le sanctuaire d’Aso

Dernière étape officielle de la journée : le sanctuaire Aso. J’y étais passée en coup de vent pour le travail l’été juste après les séismes et j’avais pu voir l’étendue des dégats : les bâtiments étaient effondrés sur ceux-même, j’avais été bouleversée. Deux ans plus tard le sanctuaire a été déblayé. Il ne reste que les bâtiments encore debout (donc on ne peut s’approcher) et on voit sur le sol les traces des anciens. Quelques pièces des toits et autres tuiles qui ont été épargnées sont entreposées dans le sanctuaire et entourées de grandes barrières où sont accrochées différentes photos de l’endroit avant et juste après les séismes.
Nous avons goûté à l’eau sacrée des montagnes coulant depuis diverses sources au sein du sanctuaire  : rafraîchissant et bienvenue. Certaines personnes étaient même venues avec des jerricans !

 

Pause onsen à Uchinomaki, Milk Road et Laputa road

La visite a été plus courte que prévue et avait envie de faire un onsen et si possible avec vue. Nous sommes allés du côté d’Uchinomaki, là où se concentrent la plupart des onsens du nord de la caldeira, jusqu’à l’hôtel Aso Plaza. Je n’avais pas très envie de devoir me mouiller les cheveux alors j’ai préféré attendre Kiyo dans le hall. J’ai bien fait car il est revenu tout déçu : les bains étaient au 1er étage et on ne voyait pas le paysage.

Après cette déconvenue nous avons repris la voiture une dernière fois pour la Milk Road qui serpente tout en haut des murs de la caldeira. Le soleil couchant illuminait toute la caldeira de magnifiques couleurs, c’était très agréable.
Une fois à l’embouchure de la célèbre Laputa Road (désormais fermée définitivement) nous nous y sommes arrêtés par curiosité.

La route est barrée par d’énormes ballots de gravats et des panneaux rappellent que la route est interdite d’accès et qu’on est seuls responsables en cas d’accident. Ma curiosité a essayé de me faire outrepasser cet interdit. Après tout je ne compte plus les photographes qui sont passés outre pour avoir de beaux clichés. Oui mais d’un autre côté si c’était vraiment dangereux ? Et si la police passait ?

Froussarde j’ai décidé de renoncer mais mes tergiversions ont piqué la curiosité de Kiyo. Il me dit qu’on est pas venu là pour repartir bredouille et il parvient alors presque à me convaincre. Mais non, nous n’irons pas et reprenons notre véhicule.

En passant au loin nous voyons le cratère fumer beaucoup plus que ce matin. Une rapide recherche sur internet nous dira que l’accès au cratère a été fermé peu de temps après notre passage. On l’a échappé belle. A bientôt Aso !

 

Laputa Road, Aso, Kumamoto
La route Laputa est fermée
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27 Comments

  1. Bonjour,

    Je découvre votre blog depuis 3-4 jours. On prépare un voyage en famille (2 petiots de 7 et 11 ans) au Japon. Il se terminera par 7-10 jours à Kyushu. Votre blog est une mine d’infos et idées précieuses.
    Un grand grand merci !

  2. Coucou Béné,
    J’ai tellement adoré cette région aussi lors de mon dernier voyage! Je rêve d’y retourner et j’aurais aimé rester plusieurs jours sur la caldeira. On l’a fait en 1 journée, c’était un peu court à mon goût, j’aurais aimé y faire de longues balades! :o) En plus, si il y a enfin moyen de voir le cratère =D
    J’ai bien aimé aussi le petit pudding vanille du michi no eki =9
    Merci pour ces superbes clichés!

    • C’est vrai qu’en une journée si on a pas de voiture on ne peut pas faire grand chose (même avec une voiture je pense que c’est un peu juste).

  3. Bonjour,
    Merci beaucoup pour la qualité de vos articles (textes et photos). Depuis un séjour au Japon en 2015, ce pays fait partie de moi. Je conserve vos articles en vue d’un prochain voyage. D’ici là, j’ai l’impression d’y être en vous lisant. !

  4. On y a été presque en même temps 🙂 J’ai été ravie de découvrir enfin cet endroit, comme toi je suis passionnée de volcans. On n’a pas pu y rester longtemps, j’aimerais y retourner pour me promener plus longuement…
    Et quand j’ai demandé à ma fille aînée ce qu’elle avait préféré de ce voyage au Japon, elle m’a répondu sans hésiter une seconde : le volcan!
    C’est pas ma fille pour rien ^^

  5. Bonjour Béné 🙂
    J’adore les volcans mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en voir un. Je suis ravie que tu aies fait un article sur le Mont Aso, c’est chouette que tu aies enfin pu y retourner 🙂
    Les photos sont superbes, je m’imagine bien m’y balader un jour, quand j’irai sur Kyûshû. C’est vrai que ça donne vraiment l’impression d’être sur la lune…
    Et puis, point nourriture : ça me donne trop envie de goûter un aka-gyû don et les produits à base de lait ! Je tenterais même la gelée de café alors que je déteste et la gelée, et le café x)

  6. Tes photos sont extraordinaires : ces verts sont boulversants !
    J’ai regardé ce matin un beau reportage sur le Kyushu, parut en 2016 sur france 5.
    (Dans le cas où tu ne l’aurais pas vu :
    https://www.youtube.com/watch?v=LEKWIUWj_6g )

    J’ai beaucoup voyagé dans le centre du japon, le chubu, car mon travail ne m’a jamais permis d’aller tres loin.
    Mais je rêve de visiter l’île de Kyushu depuis des années.
    J’ai tellement envie d’y passer au moins deux semaines !

    Merci beaucoup pour ce bel apperçu <3

    • Je ne connaissais pas le reportage, merci ! Les commentaires sont dans la veines des documentaires mais les images sont vraiment belles.

      J’espère que tu auras l’occasion de venir 🙂

  7. Je ne connaissais pas ce volcan japonais (à part le Fuji-san lol). Il est si vert, si végétalisé.
    Il est vrai que c’est extraordinaire de gravir un volcan. (J’ai eu cet émerveillement en allant sur l’Etna :D)
    Le bol de boeuf et riz me donne l’eau à la bouche, je vais voir si je ne trouve pas une recette pour le déguster.

    Bonne semaine 😉