Voyage marathon de 2 jours dans l’est de Kyûshû

Voyage de 2 jours dans l'est de Kyûshû

Je rattrape petit à petit mon retard de publications (plus que 30 articles en brouillon on y croit !) en déterrant ce petit compte-rendu d’un séjour de deux jours que j’ai effectué en mars dernier dans l’est de Kyûshû.
Plutôt qu’un voyage je pense qu’on peut parler d’un véritable marathon ou au moins d’un périple passé à 75% du temps dans les transports en commun. Retour sur ce voyage qui est un exemple de séjour à ne pas reproduire.


 

Ce séjour à été réalisé dans le cadre de mon travail et pour le compte de l’Office du Tourisme de Kyûshû.

 

Comme vous le savez peut-être je travaille souvent l’Office du Tourisme de Kyûshû (OTK). Ils sont l’un des clients de mon entreprise et c’est moi qui gère leurs sites non-japonais. De plus, en participant à leur concours Kyûshû Article Contest, ils m’ont désignée comme Kyûshû Tourism Supporter (titre qui est purement honorifique). Bref, ils me connaissent bien et réciproquement.
 
Fin 2017 mon entreprise a été chargée de créer un de leur nouveau site qui proposerait 3 idées d’itinéraires de plus ou moins une semaine à travers toute l’île de Kyûshû. Bien évidemment c’est moi qui fut désignée pour m’en occuper. J’étais déjà hyper contente car j’adore travailler pour eux mais cerise sur le gâteau, l’OTK recherchait 3 « influenceurs » pour expérimenter ces circuits et promouvoir ce nouveau site. J’ai été naturellement mise sur le coup. Même si j’avais déjà planifié d’arrêter mes activités de blogueuse et que ça tombait quelques jours après mon « arrêt », j’ai quand même été heureuse d’avoir été choisie et j’ai décidé que ça serait mon dernier travail du genre (sauf obligation par rapport à mon entreprise).
 

 
Bon je vais être honnête, dés que j’ai su le contenu de chacun des itinéraires j’ai presque bondi de ma chaise. Ils étaient tous hyper chargés avec énormément de temps de passé dans les transports : une folie. Mais je me suis dit que ça allait être une super bonne occasion d’expérimenter quelque chose aux antipodes de ce que je conseille d’habitude alors j’étais impatiente de partir.
Et surtout j’étais ravie car j’allais être en charge de l’itinéraire sur les volcans (j’ADORE les volcans). Au départ je pensais faire tout le circuit (c’est à dire 7 jours, haha la grosse naïve) mais évidemment c’était impossible pour cause de budget et de planning. Après moult réflexions durant lesquelles je n’ai pas été impliquée, il fût décidé de m’envoyer avec une collègue à Takachiho, Beppu et au mont Aso. Le tout sur deux jours…

 
 

Etape n°1 : Takachiho

Le matin du premier jour nous avons pris l’avion en direction de l’aéroport de Miyazaki. Au vu des distances, ce vol était sensé être très court (45 minutes) mais à cause du mauvais temps l’avion n’a pas pu se poser et nous avons failli rater notre train pour Nobeoka. Heureusement nous avons pu grimper dedans quelques secondes avant le départ. Si ça n’avait pas été le cas nous n’aurions pas pu rejoindre Takachiho et aurions du trouver d’autres endroits à visiter. Je dois avouer que cette perspective me plaisait assez car plus excitante qu’un voyage réglé à la minute près.

A Nobeoka nous avons changé pour le bus pour Takachiho. C’était la première fois que je prenais cette ligne et j’ai beaucoup aimé le parcours, suivant le fleuve en parallèle de l’ancienne ligne de chemin de fer (abandonnée à cause de ponts détruits par un typhon en 2005). J’ai découvert pendant le trajet un étonnant train-hôtel qu’il faudra que j’essaie un jour.
 
J’étais un peu dans les vapes lorsque nous sommes arrivées à Takachiho. Cela faisait 5h que nous étions parties de Fukuoka et pour le moment nous n’avons fait que nous déplacer. Miayzaki est une préfecture super étendue et l’aéroport et Takachiho se trouvent à l’opposé l’un de l’autre. Circuit test oblige, nous étions forcés de suivre le sens du parcours prévu ce qui signifiait partir de Miyazaki city où se trouve l’aéroport.

Nous sommes arrivées vers midi et avant toute autre chose nous avons déjeuné dans un merveilleux restaurant de soba appelé Tenan (天庵, voir l’emplacement sur Google Maps). Les nouilles était faites maison et il y avait une multitude de petits plats pour les accompagner tel que du konjac, une excellente salade, des tempuras, etc. Tout était fin et délicieux.
 

Le ventre plein nous avons sauté dans un taxi direction les gorges de Takachiho ! Il était prévu que nous ferions le tour en barque mais avec la pluie j’avais peur que ce ne soit pas possible (il faut savoir qu’ils ferment les barques si le niveau d’eau des gorges a augmenté, notamment à cause de précipitations) mais heureusement les barques étaient bien en activité. Vu le peu de monde qu’il y avait en ce début d’après-midi de milieu de semaine, nous avons pu embarquer immédiatement. 
 
Mis à part qu’il s’est mis à pleuvoir la balade en barque était très sympa. J’ai beaucoup aimé prendre des photos et voir les gorges vues d’en bas, d’avancer à côté des nombreux canards, se s’approcher des parois volcaniques et de savourer le calme ambiant.
En barque il est facile de se retrouver sous les cascades et je n’avais jamais pagayé de ma vie alors j’ai gentiment décliné l’invitation à le faire. De toute façon il fallait que je prenne des photos et il se trouve que ma super collègue était motivée alors elle a pris les commandes et a géré comme une chef. Nous avons évité de nous faire rincer ce qui était ma hantise car nous avions plein d’appareils photos et surtout il faisait plutôt froid.
 
Après cette promenade qui est passée en un éclair, nous sommes remontées en haut des gorges. Nous n’avions pas assez de temps pour faire toute la promenade le long de la rivière, ni pour aller ailleurs (j’aurais adoré retourner dans la grotte d’Amanoyasugawara par exemple) mais assez pour se poser sur un banc et « se reposer » en attendant l’heure de prendre le bus de retour. Après 30 minutes de barque et autant de promenade c’est sûr que c’était nécessaire *ironie inside*.

Heureusement que j’étais déjà venue à Takachiho (voir mon article sur le sujet ici : Mystique Takahciho) car en dehors de la barque que je n’avais encore jamais fait, on a eu le temps de rien faire.
 
Gorges de Takachiho, Miyazaki



 
 

Etape n°2 : Beppu

De retour à Nobeoka nous avons sauté dans le train Limited Express Ninchirin qui nous a amenées à Beppu en « seulement » deux heures. Ah oui et pour le fun le train n’était évidemment pas direct, nous avons du faire un changement en gare d’Ôita. Inutile de dire que j’en avais marre d’être assise.

A Beppu nous sommes directement allées nous installer à l’hôtel. Il s’agissait de l’hôtel Aile que j’avais déjà expérimenté il y a 7 ans et demi et c’était aussi bien que dans mes souvenirs. Mention spéciale pour le repas savoureux (une vraie bonne surprise !) et les onsens en extérieur du dernier étage. Je suis allée me baigner le matin pendant le lever du soleil et c’était parfait.
 
Lors du repas du soir j’ai insisté pour que nous allions au moins quelque part. Ça m’était inconcevable de passer à Beppu juste pour dormir et j’avais très envie de retourner à l’observatoire des fumerolles Yukemuri (湯けむり展望台). Comme nous étions large sur le budget et que nous avions un peu de temps nous y sommes allées en taxi le lendemain matin. Taxi hyper sympa en passant, un homme de mon âge qui nous a conseillé sur des endroits peu connus des touristes et qui nous a fait une remise à la fin.
 
Après cette courte visite, nous avons rejoint la gare où nous avons pris quelques photos au te-yu (onsen pour les mains) et avons acheté nos billets. On a même eu le temps de somnoler une bonne demi-heure sur un banc, quel temps perdu…
 


Observatoire des fumerolles de Beppu Yukemuri
Observatoire des fumerolles de Beppu Yukemuri


 
 

Etape n°3 : Le mont Aso

Quelques minutes plus tard nous étions sur le quai et c’étaut reparti pour 2 heures de train en direction du mont Aso. Si la veille j’en avais vraiment marre, ce matin tout avait changé. J’allais enfin pouvoir revoir le cratère du mont Aso, ré-ouvert quelques jours auparavant pour la première fois depuis des années ! Inutile de dire que je ne tenais pas en place. Cerise sur le gâteau, le train que nous avons pris était tout simplement génial. Le Trans-Kyûshû Express (ou Kyûshû Ôdan Tokkyû) traverse les préfectures d’Ôita et Kumamoto entre Beppu et Aso et passe par de superbes paysages et petites gares fleuries : j’ai A-DO-RÉ !
 


 
Arrivées au mont Aso, nous nous sommes rendues au guichet pour acheter nos billets de bus pour le sommet et là c’est la claque : le cratère est fermé. Est-ce pour la journée ou juste actuellement à cause de la mauvaise direction du vent ? Aucune idée car il n’y a pas d’autres informations de marqué. Nous demandons donc au guichet qui nous apprendra que le cratère a refermé à cause de l’activité volcanique qui connait un regain depuis la veille et personne ne sait quand on pourra accéder au sommet du volcan de nouveau (finalement la fermeture aura duré presque deux mois).
 
Gros coup au moral. Je n’avais plus du tout envie de continuer le voyage.
La plaine Kusasenri en hiver, j’ai déjà donné deux ans auparavant et en plus je savais qu’elle serait toute noire à cause des feux volontaires de prairie organisés quelques jours avant notre passage. Mais pas question de rentrer, évidemment. Nous avons pris le bus direction le sommet et nous sommes descendues à Kusasenri. Comme je le savais la vue n’était pas terrible à cause de la couleur de l’herbe et il était aux alentours de midi donc des photos cramées par une lumière très vive et directe.

 

Mont Aso, Kumamoto
La plaine Kusasenri et le cratère du mont Aso

 
Nous avons commencé par déjeuner dans un des restaurants près du musée du volcan : New Kusasenri. Je me suis régalée d’un bol de riz avec du boeuf rouge d’Aso délicieux et fondant dans la bouche. Le tout en ayant une superbe vue sur le mont Eboshi juste en face.
Ensuite nous nous sommes promenées dans Kusasenri, avons pris des photos du cratère bien fumant et avons rigolé devant les chevaux qui refusaient de rentrer dans leur enclos (ils sont laissés libres dans la plaine quelques heures par jour). Les propriétaires ont du aller chercher deux irréductibles qui n’en finissaient plus de barboter dans le lac. En dernier nous sommes montées sur la route pour voir le mont Komezuka mais les séismes d’avril ont abîmé les balustrades et il n’était plus possible de s’en approcher.

 


Cratère du mont Aso, Kumamoto
Le cratère fumant du mont Aso

Bol de boeuf d'Aso, restaurant New Kusasenri, Kumamoto
Bol de boeuf rouge d’Aso

 
Ces 3 heures passées à Aso étaient donc sympas mais sans plus. Comme pour Takachiho et Beppu, nous n’avions pas le temps d’aller visiter un autre endroit (ou faire une randonnée) mais nous avions suffisamment de temps pour nous ennuyer avant le passage du bus. Nous sommes donc allées voir les souvenirs et avons mangé une glace.
La fin de la journée a été passée dans les transports : bus pour la gare d’Aso, un autre busbus jusqu’à la gare de Higo-Ozu puis train jusqu’à Kumamoto et enfin shinkansen jusqu’à Fukuoka.

 
A la fin de la journée j’ai cru devenir folle. On avait passé les 3/4 du voyage dans les transports et j’en avais vraiment marre ! J’étais aussi super frustrée de ce programme qui nous a permis d’aller dans 3 endroits mais au final on a rien vu du tout et on n’a pas eu le temps d’en profiter.

Je ne conseille absolument pas de suivre cet itinéraire, ni même ceux de l’Office du Tourisme d’ailleurs car ils sont beaucoup trop chargés et pas tellement équilibrés. Néanmoins je pense qu’ils peuvent être utilisés comme une base pour créer son propre circuit (rien de mieux !).
Ces dernières années j’ai reçu énormément de demandes pour vérifier our créer des itinéraires et j’aimais bien ça donc je vous proposerai dans les jours qui viennent (pas le prochain article mais celui d’après ou le suivant) plein d’idées de circuits à travers Kyûshû sur tous les thèmes et pour différentes durées de voyage. Stay tunned !

 
 

Informations pratiques

J’ai suivi une partie de l’itinéraire The tour to go around Kyushu, the island with volcanoes

Rizières en terrasse Hamanoura (Saga)
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12 Comments

  1. Merci pour cet article, j’attends avec impatience tes propositions de circuit! (pour cet été c’est déjà réglé pour nous, mais ça peut nous donner des idées pour notre prochain voyage!!)

  2. Tout ça en si peu de temps ? Wow ! Déjà je n’ai pas tenté de rallier Beppu ni Takachiho en 2 semaines de voyage sur Kyushu. Je laisse ça pour un prochain voyage. Je compte bien retourner voir le cratère d’Aso, qui était fermé aussi mais si je comprends bien, rien n’est sûr pour une prochaine fois 😉
    Je pense que mon prochain périple nippon sera 100% Shikoku. C’est fini de courir pour tout voir d’un pays en un minimum de temps. On ne profite de rien et on rentre crevé.

    • Rien n’est sûr pour le mont Aso mais il est « stable » depuis quelques semaines, en espérant que ça dure.
      Tu as bien raison de ne pas vouloir courir. Je ne connais pas du tout Shikoku (en dehors de Takamatsu), si tu postes le récit sur ton blog je le lirais avec plaisir.

  3. Bonjour Béné 🙂
    J’avais vu une partie de ce petit trip sur Instagram, dommage que le cratère était fermé… J’espère vraiment que tu auras l’occasion d’y retourner bientôt.
    Je n’ai encore jamais eu l’occasion d’aller sur Kyushu mais plus je lis ton blog, plus ça me donne envie ! Du coup j’ai hâte de lire tes propositions de circuits 🙂 C’est très chouette, merci.

    • Je devais y retourner en juillet mais vu qu »on va aussi à Miyako ça va être difficile de tout caser. Peut-être en début d’automne ?

      Je publie très vite les circuits !

  4. Eh bah tu vend pas du rêve ce coup-ci XD
    En voyant la 1re image avec le circuit « en deux jours » je me suis demandé pourquoi tu avais fait ça. Bon bah, j’ai compris lol

  5. Superbe article! Justement, je n’aimes pas vraiment les circuits proposés dans les brochures ou les livres de voyage. Souvent, je les trouves trop chargés. Je préfères voir moins que de perdre mon temps dans les transports et ne rien voir, au final.

  6. Et bien c’est vraiment ce que l’on appelle un marathon ! Ca ne me donne pas du tout envie pour une fois. Je crois que lorsque je viendrai à Kyushu je suivrai tes itinéraires ou alors je le concocterai moi-même.

    Quel endroit as-tu le plus aimé dans ce voyage ? L’Office du Tourisme t’a laissé libre d’écrire cet article?

    • Non je n’ai eu aucune directive de la part de l’office du tourisme car je n’étais pas sensé en écrire un (le « contrat » stipulait juste des posts Instagram) je l’ai fait pour moi.
      Je n’ai pas vraiment préféré d’endroit plus qu’un autre même si les barques étaient vraiment sympas.

  7. Takachiho, c’est vraiment cool (malgre le froid et l’humidite qu’on soupconne pas forcement dans la prefecture du soleil) mais l’acces de l’aeroport de Miyazaki est sacrement long. Cela dit une fois sur place toute l’ambiance foklore et mystique et paysages est quand meme top ! Je suis passe aussi pres du train-hotel, j’ai aussi pas mal tilte dessus, meme si apparemment il n’y a pas grand chose juste autour donc vraiment pour passer la nuit .