[Nagasaki] Mes premières impressions

Bonjour !
Aujourd’hui j’ai exploré la ville de Nagasaki, un moment que j’attendais particulièrement.Ce fut une journée bien remplie et surtout… riche en émotions !


 

Cet article a été rédigé dans la foulée de mon premier séjour à Nagasaki en juillet 2011 et mes opinions sur la ville et ses habitants ont changé depuis.

 
Mais commençons par la journée d’hier. Après une matinée à Okayama, j’ai pris l train pour nagasaki vers midi. J’ai changé à Fukuoka, ville que je n’ai pas retenu sur mon parcours, en gare de Hakata, il faisait chaud.
 
Une fois arrivée à Nagasaki, je suis allée poser mes affaire à mon hôtel.
On ne peut pas dire que cette ville m’est fait une bonne première impression : le chauffeur de taxi était plus que désagréable : soufflant, levant les yeux au ciel et ne faisant pas les salutations habituelles. Quant à l’hôtel, autant le Confort d’Okayama était génial autant celui de Nagasaki est un peu sale et vieux. Le robinet du lavabo de la salle de bain ne marchait pas par exemple. Je ne le conseille pas même si son emplacement est correct (près de Dejima).
 
Comme il pleuvait j’ai attendu à l’hôtel avant d’aller voir le pont à lunettes Megane-bashi (眼鏡橋).
Ce pont est aussi appelé Pont des Spectacles et a été construit en 1634. Avec le reflet dans l’eau c’est en effet très ressemblant. Depuis, je ne peux m’empêcher de regarder attentivement chaque pont et son reflet.
La promenade était vraiment sympa, si on continue le long du canal on arrive à d’anciens temples chinois mais la nuit tombait alors je n’ai pas poursuivi.

 

Megane-bashi, le pont à lunettes de Nagasaki
Megane-bashi, le pont à lunettes de Nagasaki

 

Ce matin, je me promenais tranquillement sur le port en direction du Glover Garden quand une petite mamie s’est approchée et m’a sortie une flopée de mots sans queue ni tête. Elle n’avait pas l’air bien donc je lui ai demandé si elle avait besoin de voir un médecin : oui.

Je m’approche de la première personne que je vois, un homme en train de faire des exercices de sports, et lui expose la situation. Il lui a demandé son nom, où elle vivait mais lui aussi avait du mal à la comprendre. On aurait dit qu’elle avait la bouche toute gonflée et elle était confuse.Il lui demande un numéro de téléphone qu’elle réussi à écrire mais personne n’a décroché.

Au bout d’un moment, une dame qui nettoyait le parc du port s’en est mêlée. Elle lui a redemandé son nom, téléphone son adresse mais comme c’était encore plus confus elle a appelé son supérieur qui a appelé l’ambulance. Pendant ce temps la mamie essayait de partir en disant que ça allait mais elle vacillait alors la dame du parc faisait son possible pour la maintenir assise. Quand l’ambulance est arrivée ils l’ont emmenée directement à l’hôpital le plus proche.

Les ambulanciers, les deux personnes du parc et le papy m’ont chaudement remerciée. Alors que je pense n’avoir rien fait de spécial. Je me demande comment la mamie se porte maintenant.

 


 

Après cette petite interruption, je me suis donc dirigée vers le Glover Garden. Il s’agit d’une grande demeure ayant appartenu à de riches écossais qui se trouve dans un quartier très européanisé de Nagasaki.

Après être arrivé en haut d’une colline bordée de boutiques de souvenirs et de jolis bâtiments comme l’église Oura (大浦天主堂) et le musée des livres illustrés, voici enfin le Glover Garden.

 


 

La propriété se visitant de haut en bas, j’ai emprunté la série d’escalator qui offre déjà une belle vue sur les environs. Ce fut ensuite un enchaînement de visite de bâtisses et de jardins d’extérieur et intérieur. C’est très occidental donc forcément moins « waouh » que vu par des japonais mais j’ai beaucoup apprécié la visite. La sortie se fait par la sempiternelle boutique de souvenirs mais juste avant il y a un hall d’exposition avec les chars du festival Kunchi qui sont disposé dans de grandes vitrines. Il y a aussi un film de diffusé, c’était très enrichissant.

 

Vue sur Nagasaki, Glover garden, Nagasaki
Vue sur Nagasaki


Glover garden, Nagasaki

 

Midi approchant et voulant absolument goûter l’un des plats phares de la ville, je suis allée déjeuner dans un centre commercial d’un excellent toruko/turco rice (トルコライス).

C’est un plat composé de salade, de riz blanc légèrement parfumé, de porc pané, et de spaghettis à la napolitaine. Si j’ai bien compris ce plat doit comporter 3 couleurs distinctes. C’est très bon et surtout… très nourrissant.

 
Plat "turco rice", Nagasaki
 

Le temps de déjeuner et les nuages sont réapparus sur Nagasaki. Je me suis engouffrée dans le tram direction le parc de la paix (平和公園).
 
Au début je n’ai pas reconnu l’édifice car le rocher est seul au centre du jardin et je ne me rappelait pas avoir vu de planches en bois sur les côtés… Mais oui ! C’est parce que dans 2 semaines il y a les cérémonies de commémoration (9 Août) et les ouvriers étaient en plein assemblage.

La statue par contre est reconnaissable entre mille : son bras tendu vers le ciel représente la menace nucléaire et son bras tendu sur le côté signifie qu’il faut stopper les armes (nucléaires).
Dans le parc on peut aussi voir les fondations d’une ancienne prison, une cloche de la paix à faire sonner, une fontaine de la paix et bien sûr toutes sortes de statues et de guirlandes en origami.

 

Statue de la paix, Nagasaki
Statue de la paix



 

Mon prochain objectif était d’aller au point 0, l »endroit où a frappé la bombe mais je me suis trompée de direction et me suis retrouvée par hasard au pied de la cathédrale Urakami (浦上教会). Tant mieux car cela m’aura permis de me balader dans de superbes petits ruelles ombragées très agréables.

En soit, la visite (payante) de la cathédrale n’a rien de passionnant : on entre et on sort. On ne peut pas s’avancer dans l’édifice. La visite dure 3 minutes chrono et les photos son interdites. C’est dommage car il y a de superbes vitraux. Sur le parvis se trouve des vestiges de l’ancienne cathédrale pulvérisée par la bombe.

 


 

A 300 mètres de là se trouve le musée dédié à la catastrophe. Je ne savais pas si on pouvait prendre des photos alors je me suis abstenue.
 
On y trouve une quantité d’objet : des pendules arrêtées à l’heure du drame, des bout de verres, des pièces, des bouteilles (on peut même les toucher, c’est impressionnant), des châteaux d’eau, une partie de la cathédrale (la porte), des bouts de bois avec l’ombre du souffle de la bombe, des escaliers avec l’ombre de la personne assise dessus et j’en passe. Il y a également quantité de vidéos et de reconstitutions. On termine la visite avec un point sur le nucléaire d’aujourd’hui. J’ai appris que la France avait le 3ème stock mondial de bombes nucléaires derrière la Russie et les USA.

Le musée est absolument à visiter. C’est très émouvant mais aussi très intéressant.

 

A la sortie, je me suis dirigée vers le point d’impact de la bombe ou point 0.

Il est simplement marqué d’une pierre noire. On peut s’approcher et toucher la pierre. Une marque aussi simple et se dire que là où l’on est il y a une bombe nucléaire qui a explosé, c’est très impressionnant.
 
Les réactions des japonais étaient variées : certains s’approchaient pour toucher cette pierre et se recueillir, d’autres restaient au loin, ne pouvant s’approcher. Je fais partie de la seconde catégorie. M’approcher ou toucher la pierre me semblait violer la mémoire des trop nombreux disparus. Je n’ai pu m’approcher plus près que l’endroit d’où je prends la photo.

J’ai d’ailleurs du « apprivoiser » le monument, en l’observant de nombreuses minutes, m’approchant puis m’éloignant. Je suis restée une bonne partie de la fin d’après-midi sur un banc, écoutant une mini-chorale et un monsieur qui jouait sur sa flûte traversière des aires à la fois tristes mais plein d’espoir.

 

Le point 0, Nagasaki
Le point 0


 

Sur le chemin de retour à l’hôtel, je me fais traiter de debu gaijin… (mocheté/grosse étrangère). Ça fait toujours plaisir… J’ai à peine relevé, j’avais encore la tête ailleurs.
 
Une fois arrivée, le type de l’accueil me scrute de la tête aux pieds, me demande mon passeport, le regarde attentivement tout en me détaillant puis me donne enfin la clef.

J’en suis restée bouche bée. J’ai l’air d’une délinquante ou quoi ? C’est une première au Japon. Par contre aux japonais c’était sourires et courbettes à volonté.
Et puis il a commencé à me parler en anglais… chose que je ne supporte pas. Je lui ai rétorqué qu’on était au Japon ici et qu’il était prié de me parler dans cette langue. Apparemment je n’ai pas été aimable vu la tête de l’autre employé, juste à côté. Zut alors ! Il n’avait qu’à me donner la clef tout simplement. Et puis quand on fournit à un client une chambre avec un lavabo défectueux (oui car il ne marchait tout simplement pas), on fait profil bas il me semble…
 
Quelle claque ! Moi, la tête encore pleine d’émotions, me revoilà ramenée à la réalité d’un coup sec.
Ça m’a tellement choquée que je n’ai pas osé ressortir de ma chambre pour aller manger, pas envie de retomber sur la même personne à l’accueil.
 
Si il y a une chose que j’ai pu remarquer chez les habitants de Nagasaki c’est qu’ils n’aiment pas les étrangers. Mais vraiment pas. Ça se sent partout, dés qu’ils vous voient leur sourire disparaît, vous êtes déshabillé du regard et pas discrètement. Mêmes les vendeurs dans les boutiques ne sont pas plus aimables que ça.

Ils ne cherchent même pas à savoir d’où vous venez, pour eux les étrangers sont tous américains. Je devrais peut-être me balader avec un drapeau français la prochaine fois, et encore si ils faut que les gens savent reconnaître le drapeau.

À Hiroshima, dans un resto, dés qu’on avait dit qu’on était français tout de suite l’ambiance avait carrément changé et les sourires étaient revenus.

Du coup je ne pense pas revenir dans cette ville pour le moment toute seule ou entre étrangers, j’ai été trop mal reçue. Pourtant la ville vaut vraiment le détour et il doit être agréable d’y vivre. C’est dommage car c’est un gros coup de coeur.

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Amies résidence étudiante Fukuoka

2 Comments

  1. Coucou Bene. Argh je venais de commenter et tout est parti!!!
    Nous avons aussi eu droit à quelqu’un de très désagréable une fois à Hiroshima. C’est tellement surprenant quand on sait à quel point le japon est poli et aimable, ça surprend toujours. Maintenant ça reste quand même une minorité je pense. Il y a toujours des gentils et des moins gentils partout dans le monde ;o)
    Un monsieur m’a balancé que « l’ours polaire ne va pas au sud » en me voyant mettre un produit sur une jambe (je suis pâle de peau). Je m’étais faite attaqué par un moustique tout simplement et j’étalais un baume ;o)
    Et l’an dernier à Kumamoto, dans le tram, un monsieur pas très sympathique, qui nous a hurlé un truc en anglais. Apparemment notre sac aurait touché sa femme? Je me suis excusée en japonais et là il est resté bouche bée…
    J’ai aussi l’impression que le ressenti anti américains reste très fort à Hiroshima et Nagasaki. Je remarque que dès que l’on parle quelques mots en japonais et que l’on dit qu’on est belge, les visages changent.
    Sinon, pour en revenir à la visite de Nagasaki, je n’ai pas trop aimé mais il a plu tout le temps lors de mon passage ;o) (je déteste la pluie). J’ai beaucoup de mal aussi avec ces 2 villes vu ce qu’il s’y est passé, je suis très fort dans l »émotif et je vis assez mal mes journées passées là bas. Si ça ne tenait qu’à moi je n’irais plus mais monsieur aime beaucoup beaucoup Hiroshima ;o)
    (^3^)~

  2. Hormis le fait que les places de parking sont très chères (sûrement à cause du manque de terrain disponible), j’ai trouvé que les habitants de Nagasaki étaient très sympathiques et accueillants, surtout les écoliers et les collégiens qui vous disent tous bonjour en souriant. Chose que je n’ai jamais vu ailleurs au Japon !